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 l'attrape coeur (alexis)

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MessageSujet: l'attrape coeur (alexis)   l'attrape coeur (alexis) EmptyMer 9 Mar - 16:01
    Alexis & Lucy: L'odeur d'antiseptique, les visages sales et fatigués, les murs qui se ressemblent tous. Les portes automatiques qui s'ouvrent, le froid, la pluie et les ambulances. Le matin, un matin, ce matin là. Entre ses lèvres fines, Lucy glisse une cigarette avant de remonter sa capuche contre ses cheveux trempées qui glissent en cascade contre ses épaules. Sans regarder derrière elle, elle traverse le parking, bouscule un homme au bras bandé sans même se retourner. Nerveusement, ses lèvres caressent le filtre de cigarette, alors que sa main vient essuyer la pluie et les larmes sur son visage. Son cœur à Lucy, il continue de s'emballer dans sa poitrine, fatigué lui aussi, apeuré parfois, démuni ce matin là. Sans regarder autour d'elle, Lucy quitte l’hôpital où elle se rend chaque matin, , oublie le visage des infirmières, ferme les yeux sur l'état lamentable du père qui couché dans son lit n'arrive plus à lui donner un prénom. Les maux de la vie lui ont fait oublier son visage, ses yeux immenses à Lucy qui plus tôt respiraient la vie. Il oublie son prénom, fronce les sourcils quand elle s'approche, rit fort quand elle le salue. Lui qui aurait du être un héro, mais qui n'a jamais été capable de le devenir. Lui le bon a rien, le conteur de merveilles. Lui le fou qu'on aime en secret. L'idiot. L'homme qui couché dans son lit d’hôpital détourne le regard quand elle lui murmure son prénom. Certainement qu'il lui file mal au cœur autant qu'à elle. Certainement qu'au milieu du brouillard, il se rappelle suffisamment pour s'en rendre malheureux.
    Dans la rue, capuche sur son visage porcelaine, Lucy, laisse glisser sur le bitume la cigarette qui lentement se consume, s'arrête et porte les mains à son visage. Là sur le trottoir, elle ressemble à tout le monde, enfant fragile que ses jambes menacent de lâcher alors que la pluie continue de tomber. Elle voudrait hurler mais elle ne le fait pas. Lucy elle ne crie, elle ne parle pas beaucoup non plus. Elle dit que ça va, tout le temps. Alors de la poche de son manteau, elle sort son téléphone sur lequel ses doigts si froids s'aventurent en quête de rédemption, désireux d'un avenir moins pluvieux. Elle parcourt les numéros, cherche de l'aide mais sa main se met à trembler, trahissant le froid d'un matin comme les autres. Un matin qui rend triste alors qu'il pourrait rendre plus fort. Lucy sur un trottoir, et ce morceau de téléphone qu'un gamin pressé du Bronx vient percuter en riant, avant de s'enfuir en courant. C'est la faute aux passants qui ne font attention à rien, le lot des impertinents comme Lucy qui masque leurs visages sous des couches de vêtements trop épaisses pour se protéger du monde autour. La faute à personne finalement, quand le téléphone lui échappe des mains pour venir se noyer là où la pluie forme une flaque d'eau. Je ne sais plus si je vous l'ai dis, mais c'est le matin, un matin ordinaire. Ce matin là où Lucy s'est agenouillée sur le sol alors que la capuche lui échappait elle aussi, laissant découvert son visage de princesse. Une princesse tellement fânée, qu'elle se serait mise à rire de se voir là, à ramasser un téléphone qui lui ne se serait jamais arrêté pour elle.
    C'est l'histoire d'une fée. Une fée sous la pluie. Une fée enfermée dans une cage.

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MessageSujet: Re: l'attrape coeur (alexis)   l'attrape coeur (alexis) EmptyMer 9 Mar - 18:27

Étrangers, étrangers l'un à l'autre, au cou le souvenir étrangle
Lucy Merlet & Alexis Blair



Y'a une fille à genoux sous la pluie.
De l'autre côté de la rue Alexis s'arrête, la capuche sur le front, les écouteurs au fond des oreilles. Il se demande si quelqu'un va venir l'aider, elle qui s'active, derrière le rideau dégoulinant de ses cheveux, à ramasser un je-ne-sais quoi qui a l'air de la préoccuper vachement. Mais non. Les quelques passants qui ont eu le courage de s'aventurer dans la rue ne sont pas là pour faire du bénévolat et passent en courant, un parapluie ou un journal au dessus de la tête, sans se préoccuper d'elle ni de ses tremblements. Alexis ferait bien pareil -après tout, c'est pas ses histoires ; et puis ses yeux portent encore les traces de la nuit qu'il vient de passer à la supérette, à encaisser trois mecs bourrés et deux joggeurs qui méritaient bien une petite récompense, après avoir fait le tour du pâté de maison, hein ! Et puis il y a le paquet de céréales dans son sac qui prend l'eau et la bouteille de coca déjà entamée qui semblent lui crier que l'appart n'est plus très loin, maintenant, et que son petit-déjeuner l'attend encore. Sans parler de la pluie qui trempe son pauvre sweat et qui l'empêche de voir plus loin que le bout de son nez.
Pourtant il la voit, elle, la fille à genoux sous cette pluie. Et ce matin, malgré la fatigue, la faim et le froid, il se sent l'âme d'un héros.
La rue s'est changée en rivière. Littéralement. En quittant le trottoir, il plonge dans une flaque immense qui avale son pied jusqu'au dessus des semelles, et il commence à regretter de ne pas avoir acheté tout de suite une nouvelle paire quand il a vu le premier trou dans ses chaussures. Il le note dans un petit coin de sa tête pour mieux l'oublier ensuite, et brave vents, marées et déchets pour rejoindre l'autre rive. En trois pas.
La fille à genoux sous la pluie a la peau blanche et les mains dans l'eau. En voyant sa nuque mouillée, Alexis a comme un vertige, qu'il met sur le coup de la fatigue et du rhume qu'il va sans doute attraper à rester là comme un con sans rien faire. Il a pas de parapluie, pas de manteau pour protéger des éléments la fille à genoux sous la pluie. Debout dans son dos, il cherche, regarde autour, les bras ballants, l'air sans doute un peu idiot.
Quoique ce soit, j'crois que c'est trop tard pour lui. Il balance ça en brandissant son paquet de céréales comme un abri pour la tête mouillée qu'il vient sans doute de surprendre. Il l'a préparée, sa phrase, pendant qu'il la regardait depuis l'autre trottoir. Il sait pas aborder une fille comme ça, naturellement, même s'il essaie. Et puis il pleut, s'entend-il dire un peu plus bas -c'était pas prévu, ça. Il est nul pour l'improvisation, Alexis. Enfin, tu vas tomber malade. Les cheveux plaqués sur le front, il regarde ailleurs. Il a jamais été doué avec les filles. Et puis elle, elle dégage quelque chose qu'il arrive pas encore à identifier mais qui lui semble étrangement familier, et ça le rend un peu fébrile.
© ACIDBRAIN
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MessageSujet: Re: l'attrape coeur (alexis)   l'attrape coeur (alexis) EmptyMer 9 Mar - 21:43
    La pluie, encore la pluie. Cette arrogante qui lui glace la peau à Lucy, qui caresse ses doigts pour les rendre encore plus maladroits qu'ils ne peuvent l'être à l'habitude. Elle effleure le téléphone qui noyé dans l'eau glisse une première fois entre ses phalanges avant de venir se nicher contre la paume de sa main. Poupée dans un monde trop grand, elle étire son pull pour en sortir de sous son manteau un morceau suffisamment grand pour sauver le rescapé.. Elle est comme ça Lucy, accroché aux causes désespérées sans se rendre compte que c'est perdu d'avance. Sa main plaquée contre l'écran, là sur le sol, elle a oublié les gens autour Lucy, et sous la pluie, peut-être qu'elle ne réalise pas tout de suite qu'on s'adresse à elle. Peut-être même que la pluie n'a rien a voir là dedans. Peut-être seulement la faute à personne, à l'habitude ou au temps. Personne ne s'arrête jamais quand on s’écorche les genoux. On ferme les yeux suffisamment fort pour ne rien voir. On se bouche les oreilles pour n'entendre que le bourdonnement incessant d'un cerveau qui refuse de se taire.Pourtant la voix reste, s'obstine, et s'installe. Et lorsqu'elle s'installe, elle pose avec elle cette énorme valise qui fait monter l'océan dans le cœur de Lucy. La voix est familière, l'intonation presque connue, bien que masquée par le brouillard du temps. Sous la pluie, Lucy glisse son téléphone dans la poche de son manteau et finalement se relève, essuyant ses mains contre son pantalon. Alors elle réalise, cette présence si proche d'elle, le carton de la boîte de céréales qui coupe le chemin de la pluie. Elle qui a du apprendre à faire a des présences souvent intrusives, la voilà incapable de savoir qu'elle posture adopter. A force d'être celle que les autres désirent, on oublie d'être soit. Sur le trottoir elle se tourne face à la silhouette, glisse une mèche de cheveux trempée derrière son oreille, et puis elle croise son regard.

    Sur le trottoir devant elle, y a ce garçon et sont paquet de céréales qui lui font froncer les sourcils. Sur le trottoir, elle recule sans s'en apercevoir et sans même comprendre pourquoi. Il ressemble toujours à ce garçon qui traversait la cours de l'école et ça lui fait bondir le coeur à Lucy. Elle jolie reine tombée de bien trop haut. Elle qui ne maquillait pas ses yeux à l'heure où les filles se rêvent belle, Lucy qui aujourd'hui couvre son visage de poudre dont la télé aime à vanter les qualités. Lucy qui ne sait plus s'habiller. Lucy qui sur le trottoir sourit doucement alors que ses doigts ses resserrent nerveusement dans sa poche. « Oui il pleut » qu'elle murmure doucement, rêvant secrètement de lui hurler le plaisir de le revoir ici, lui qu'elle connaissait finalement à peine. Du peu qu'on en disait, du peu qu'on racontait. De l'amoureux qui préférait les garçons comme ils murmuraient dans son dos. La lâche adolescence. Lucy sous la pluie elle laisse glisser son manteau le long de ses épaules, dépose sa main sur celle du garçon qui tient le paquet de céréales pour le remplacer par le côté imperméable de sa veste. Toucher sa peau, sa brûle sa beau, alors elle lui échappe vite en détournant, avec les joues tellement rouge qu'on dirait une gamine. Elle dira que c'est la faute à la pluie Lucy. Si on lui fait remarquer, elle haussera simplement les épaules. « Tombe pas malade non plus. » C'est l'histoire d'une fée, d'une fée sous la pluie qui croise le prince non-cavalier. Pourtant, elle redresse le regard, s'approche un peu, et du bout des doigts, elle effleure sa joue, elle poupée des rues qui touche les peaux froides des inconnus. Lui parmi tant d'autres, s'il savait. « Tu n'as pas changé.. » qu'elle dit comme si c'était évident avant de retirer sa mains, ses doigts prenant la fuite, coupables d'on ne sait quoi. Coupable de tout ou même de rien. Du regard Lucy, elle cherche le soutien du manteau tendu entre eux deux. « « Tu allais quelque part ? Je veux dire, ton paquet de céréales et déjà trempé par ma faute alors je. Avec le manteau je veux dire, on peut peut-être aller à l’abri. Pour te remercier. » » La pluie qui tombe, médiateur régulier. Du bout des lèvres elle sourit, d'un de ces sourires fuyants qui portent le regard avec eux. Minuscule Lucy.

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MessageSujet: Re: l'attrape coeur (alexis)   l'attrape coeur (alexis) EmptyJeu 10 Mar - 22:03

Étrangers, étrangers l'un à l'autre, au cou le souvenir étrangle
Lucy Merlet & Alexis Blair



Le silence est gênant. Autour, la pluie continue de laver le sol alors que la fille ne semble même pas avoir remarqué sa présence. Hum... Il se racle la gorge sans trop savoir quoi faire à nouveau, le bras tendu devant lui -parce qu'il est décidé à la protéger malgré tout. Alexis, chevalier jusqu'au bout.
Après quelques secondes qui lui semblent une éternité, il risque un œil vers la silhouette accroupie. Dans son dos, il ne voit pas grand chose, à part ses bras qui s'agitent un instant, puis qui se calment. Ce sont ensuite ses jambes -longues jambes de poupée- qui se déroulent lentement et qui font lever le bras à Alexis, qui n'en démord pas. Tout est incroyablement mesuré, et en voyant son épaule se tourner vers lui, il a l'impression que ce qui se passe est grave, crucial.
La main qui glisse derrière l'oreille soulève le dernier voile, et il est paralysé quand leurs regards s'accrochent. Deux coups dans sa poitrine, et la pluie disparaît un instant. Lucy. C'est elle, c'est son aura magique, ses grands yeux de princesse, son front de porcelaine, cet air venu d'ailleurs, d'un ailleurs où tout est beau, et surtout elle. Ses cheveux s'accrochent à ses joues, ses sourcils se froncent et pourtant, elle est toujours belle, si belle que les yeux d'Alexis commence à piquer, ou bien c'est parce qu'il n'arrive pas à les fermer. Il a peur que si ses paupières ses baissent, Lucy disparaisse ; il a peur qu'à force de l'avoir rêvée, elle soit venue lui demander d'arrêter ; il a peur que ce soit vrai, autant qu'il craint que ça ne le soit pas. Mais Lucy est là.
Du bout des lèvres, il articule son nom, mais elle a déjà reculé. Il sent sa main libre se lever un peu, comme pour la retenir, avant de retomber. Il ne veut pas qu'elle s'en aille, mais il ne veut pas non plus qu'en la touchant, elle se volatilise. Il se dit que le moment est fragile et il retient presque son souffle, pour être sûr. Mais Lucy ne part pas. Elle sourit.
Elle a ce sourire doux, énigmatique qui accrochait les cœurs déjà en CP -ou en tout cas, qui a accroché le sien, à Alexis- et pendant un instant, il lui semble qu'elle aussi est un peu émue. Oui, il pleut. Sa voix de velours est un nouveau coup dans la poitrine d'Alexis et le ramène un peu à la réalité. Ah, oui, il pleut. Et elle est toujours là. Lucy fantôme est revenue avec sa peau rose et dont il est sûr qu'elle est douce, même s'il ne l'a jamais touchée.
Devant ses yeux, il voit le manteau glisser puis se soulever comme une aile. Sa main se crispe sur le carton gondolé lorsque des doigts fins viennent l'effleurer, comme en écho à ses pensées. La main de Lucy. Deux nouveaux coups qui lui font mal au cœur. Cette fois, c'est le froid qui disparaît et le visage d'Alexis s'enflamme. Tombe pas malade non plus. Il ne sait pas quoi dire, il n'arrive même pas à ouvrir la bouche. Il ne lui a jamais parlé, sauf pour lui demander une gomme, ou s'excuser après l'avoir bousculé presque pas exprès. Il a jamais eu le droit de lui parler. Ça a jamais été dit, mais il le sentait. Une interdiction à demi-mot qui lui convenait bien, lui qui rougissait rien qu'en l'apercevant au détour d'un couloir.
Et maintenant, ils ne sont que tous les deux, sous le même manteau, et Alexis se sent presque coupable. Pourtant il ne bouge pas lorsque, furtivement, les doigts mirages glissent sur sa joue. Ça l'apaise comme ça l'affole. Il l'a jamais vue aussi proche, il l'a jamais sentie aussi proche. Il n'a pas changé, murmure-t-elle sous son nez, et ça lui pince un peu le cœur, parce qu'il ne veut surtout pas qu'elle, que Lucy le voit comme il était avant. Elle doit toujours penser qu'il est gay, peut-être qu'elle a toujours pas vu qu'il était un garçon. Alors il se racle la gorge pour trouver sa voix la plus grave, mais les mots ne viennent toujours pas. Tu allais quelque part ? demande-t-elle gentiment, épargnant à Alexis de trop se faire violence. Je veux dire, ton paquet de céréales est déjà trempé par ma faute alors je. Il était déjà mouillé, Lucy, c'est pas ta faute, promis, t'y es pour rien. Il n'arrive pas à le dire, mais il le pense très fort, comme si c'était très important, en espérant qu'elle entendra. Avec le manteau je veux dire, on peut peut-être aller à l’abri. On. Pour te remercier. On. Lucy a dit on.
On, c'est Lucy et lui, ensemble, tous les deux. Il est pas sûr, Alexis, alors il jette quand même un regard autour, pour s'assurer, malgré le manteau qui l'abrite bien lui, pour s'assurer que ce n'est pas à quelqu'un d'autre qu'elle parle, Lucy. Il a le trac, il est presque certain qu'elle attend une réponse, mais il se croit pas capable de lui en fournir une. Lucy lui parle à lui, Lucy veut aller quelque part avec lui, Lucy est à New-York, Lucy est sous un manteau avec lui. Je... Sa voix lui revient rauque, et il tourne la tête pour tousser. J'allais... Un bout de carton tombe par terre, alourdi par la pluie qui lui rappelle la raison de tant de précipitation -ça, et son sweat qui commence à devenir sérieusement lourd, sur ses épaules. J'allais manger, finit-il par lâcher quand il arrive à rassembler un peu ses esprits. Tu veux... t'as faim ? J'habite pas loin. Ou alors, il doit bien y avoir un... un dinner dans le coin, si tu préfères. Comme ça je t'invite. Sa langue de délie une fois les premiers mots articulés. Il se détend un peu, maintenant qu'il sait qu'il n'est pas totalement paralysé. Peut-être même qu'il va réussir à marcher.
© ACIDBRAIN
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MessageSujet: Re: l'attrape coeur (alexis)   l'attrape coeur (alexis) EmptySam 12 Mar - 14:23
    Le privilège des souvenirs, d'aller et venir sans crier garde, sans murmurer un matin : tu verras, aujourd'hui, juste un moment, tu pourras vivre au passé. Un temps après son départ à Lucy, la nostalgie, grande dame pleine d'élégance, s'en était emparée de toutes ces images du passé qu'on garde précieusement pour plus tard, et une à une, elle les avait déroulées sous ses yeux pour la convaincre de rentrer. Des rires, des regards, des odeurs et des soupirs. Mais Lucy était restée, accrochée à l'idée que l'avenir serait encore meilleur. Elle doit s'en vouloir la nostalgie.
    Sur le trottoir, Lucy elle redécouvre le visage de l'enfant, de l'adolescent. Celui de ce garçon dont tout le monde se moquait en le pointant du doigt. Lucy ça lui brûle la poitrine, et un instant quand sa bouche s'entre-ouvre, elle ne craint de l'avoir fâché par sa présence. Elle voudrait s'excuser sans trouver les mots juste, pour tout, pour elle et pour les autres. Mais il ne se fâche pas. Alexis sous la pluie articule des mots pleins de maladresse qui la font doucement sourire. Non, il n'a pas changé, lui qui déjà avant ne pouvait pas lui demander une gomme sans s'y reprendre plusieurs fois. Les yeux fermés, elle n'a jamais cherché à comprendre pourquoi Lucy. Et pourtant, elle les attendait, ces moments où il se tournait vers, prenant le risque d'être (encore) la risée de tous pour prononcer des murmures sans importance qu'elle était la seule à entendre.
    Ce matin là, il murmure à nouveau pour elle seulement. Avec ses joues tellement rouges qu'elle pourrait croire un instant le voir amoureux s'il n'aimait pas les garçons. Elle pourrait et pourtant elle ne croit en rien du tout Lucy, fleur fanée qui sourit du bout des lèvres en haussant les épaules, parce qu'au milieu de cette pluie qui tombe averse, il brille un peu, avec ses cheveux en bataille, sa peau si pâle et ses yeux immenses. Parce qu'au milieu des passants, elle s’inquiète un instant de devoir accepter l'une ou l'autre de ses propositions, poupée bancale incapable à présent de décoder les analogies du langage humains. Là-bas, avant, on lui proposait le dinner à l'angle de la rue pour le prix d'une fellation dans les toilettes, et le confort du domicile pour un moment d'amour avant que ne rentre l'épouse. Alors dans la poche de son manteau, les doigts de Lucy ils se resserrent autour de son téléphone portable. Elle va s'excuser, remettre son manteau sur ses épaules et changer de trottoir. Elle va disparaître pour ne pas manquer de trahir que la princesse qu'elle était vaut aujourd'hui à peine le coup d'être regardée. Qu'Alexis comme tant d'autres continuent de la voir grande comme elle était.
    Le privilège aux souvenirs, d'aller et venir sans crier garde, sans murmurer un matin : reste chez toi, aujourd'hui tu vas prendre le risque de tout tâcher. Pourtant sur le trottoir, Lucy reste un instant, le regard accroché au visage du garçon. Elle se trompe, Alexis à changé. Alexis n'est plus un enfant, et ça lui brûle le cœur encore plus. « Je... » Sa voix s'éteint, son ventre se noue. La prudence voudrait qu'elle disparaisse, et pourtant... « Oui. Oui j'aimerais ça, le dinner ou chez toi je... Peu importe. » Au dessus de leurs têtes, le manteau s'écroule pour venir se blottir dans les bras de Lucy qui ne prend pas la peine de l'enfiler à nouveau, qui ne prend pas non plus le risque de le garder au dessus d'eux. Lucy reine d'un monde qui n'existe plus, d'un royaume où les autres faisaient et font toujours la conversation à sa place. Lucy qui s'écarte d'Alexis et regardant tout autour d'eux, la pluie sur son visage. « Par où on va ? »
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