Je "chille", tu "chilles", il "chille", nous "chillons", vous "chillez", ils "chillent". Cool le verbe, non ? Il pourrait très bien exister de cette manière, du moins dans le vocabulaire de Staz il existe, parce que monsieur "chille" souvent. Il est chill. La plupart du temps quand il sort ce genre de phrase il pouffe juste après tellement ça lui paraît ridicule, du moins ça dépend le contexte, parfois c'est tout à fait sobre, serein, naturel. "Je chill" qu'il répondra au sms de PierrePaulJacques, et d'autres fois il va servir un sourire fièrement à la con en même temps, comme si il agrémentait sa réponse d'un "posey oklm susu". Bref, ce soir Staz il chille, donc, "posey" dans son appart'. Enfin pas son appart', peut-être feu son appart' mais maintenant le machin il appartient à 'Den. En fait il lui a toujours appartenu mais fût un temps c'était leur garçonnière, et pour que jamais le propriétaire des bars ne regrette d'avoir prit Le Loustic sous son aile, ce dernier lui offrait son plus beau déhanché sur les tops mainstream de la semaine lorsque le matin (toute heure de la journée suivant le réveil, plus communément appelées "l'après-midi") il se levait de bonne humeur.
2016 à peine entamée que le grand brun (faux brun, en fait) se retrouvait déjà dans la merde. Son propriétaire avait prit de bonnes résolutions à sa place, et il mettait visiblement un point d'honneur à les respecter. Staz ne les connaissaient pas toutes, mais il était certain que "cesser de loger ceux qui ne me paient pas" en faisait parti. Pourtant, il cherchait pas à le rouler son propriétaire le Staz, même si ça le saoulait de l'entendre dire "Monsieur Yaël blablablabla" puis sans doute à cause d’Alzheimer enchaîner sur un "je vous aurais prévenu Monsieur Clark blablablabla". A chaque fois qu'on prononçait son nom de famille Staz se retenait de rire, il avait l'impression qu'on le prenait pour Superman, bien que Larry Clark était une assez bonne référence aussi. Tiens, où en étais la lettre de fan-boy qu'il devait lui faire.. ?
Bref. 2016 à peine entamée, donc, que le grand (faux) brun avait besoin de l'aide de son grand ami Holden car il se retrouvait déjà dans la merde (que de répétitions) pour avoir OUBLIÉ de payer son loyer. Oui, il oubliait. C'est une excuse de merde un peu et pourtant c'est vrai. Quand il la sort là c'est plus lui qui se retient de rire mais les autres, au mieux on pense qu'il a la connerie de mentir éhontément au pire on le prend pour un demeuré. Heureusement Den, lui, n'oubliait jamais de l'aider ! (Et de payer son loyer).

Bref, Staz chille donc, posey sur le canapé de Den, dans l'appartement de Den, fringué le plus normalement du monde (quoi que les boucles d'oreilles surprennent encore certaines personnes -mais rarement Reeves-), le jeune homme regarde ses bouts de papiers en se demandant si son début de courrier était tolérable à envoyer (??) au grand Larry Clark. Petit à petit ses feuilles ne l'intéressèrent plus et son attention se porta sur un (non)fascinant reportage sur les perroquets de Papouasie (quoi ?).

La sonnerie se fait entendre, le sortant immédiatement de ses pensées tandis que la TV parle de "Tila célib & bi", il se demande depuis quand ses perroquets ont disparu de l'écran, mais oublie vite sa question quand il se lève et s'étire pour aller répondre à l'interphone. Jo. Ah oui, Jo comme Johann, la mignonne (très mignonne) petite sœur de Den. La rouquine. L'actrice de film X aussi, mais bon, on s'en fout un peu (que peut dire une ancienne pute sur une actrice ?). Le Californien ne répond pas, il ouvre simplement, parce qu'au fond il voit pas trop trop à quoi ça sert de répondre maintenant qu'elle s'est présentée.
Le temps qu'elle arrive, il s'est attrapé une bière, en fait il a même été attentif et a attrapé une canette de jus de fruit pour Johann du coup quand elle frappe à la porte il ouvre assez rapidement. Salut Johann, lui lance-t-il en réponse en souriant avant de la laisser rentrer tandis qu'elle poursuit sa phrase. Tu passais par là. reprend-t-il simplement, un sourire en coin avant de lui tendre la canette. Attend. wow, moins de mots encore Staz. Il file dans la salle de bain puis ramène une serviette à la rouquine et lui passe sur les épaules. Non désolé ton frère est pas là, moi je suis revenu squatter quelques temps.. tu sais ce que c'est. dit-il en riant un peu avant de s'asseoir dans un fauteuil. Depuis le temps que Staz fréquentait les Reeves, ces derniers ne savaient certes pas qu'il passait ses Noël tout seul, mais c'était pas un secret que sa vie était un réel bordel et qu'un imprévu pointait régulièrement le bout de son nez. T'as l'air toute chose, qu'est-ce qu'il t'arrive ? Parce que ton truc de passer par là je te le dis tout de suite j'y crois pas. sur ces mots, une gorgée de bière. Bouah.

Bien sûr que c'est gentil. Staz lui sourit, toujours légèrement surprit par la candeur de celle qui possède une chevelure de feu (et le corps qui va avec.. QUOI ? YAQUOI ?); en gros qui a tout les atouts pour mener les hommes à la baguette, se prendre pour une princesse et foutre des coups dans les boules avec un talon aiguille de la muerte. Mais bon, il n'allait pas lui reprocher d'être gentille, les connasses c'était pas spécialement son truc. En fait on s'en fout de ce qui est son truc ou pas, juste que voilà c'est la sœur de Den donc autant l'apprécier ou au moins la tolérer. Et voilà, Staz il est pas sûr de tolérer les connasses. DONC, autant la voir chouiner que se la péter en brisant le cœur d'un débile en le trompant. Merde, on se trompe de meuf là (Eva, Eva, où es-tu ? ). Bon bref. Staz se rassied donc et il y va franco, droit au but le type, car 1. Tourner autour du pot ça l'emmerde, 2. Il sait pas tourner autour du pot, 3. Il préfère savoir ce qui va pas pour lui faire rattraper ce qui semble être une soirée fichue (la sienne à elle pas la sienne à lui, c'pas un bâtard) que de la regarder toute chose en jouant au con qui comprend pas les filles (les comprend-t-il ? Les prostituées de sa mère étaient-elles des filles comme les autres ? Oui sans doute.. ).
Il l'observe alors et secoue doucement la tête en la fixant, en fait -flippant le type- et se demande sans arrête ce qui a bien pût la foutre dans cet état. Ca l'emmerde un peu que Den soit pas là, car si il s'avère être nul à réconforter Johann, tant Den il va lui en vouloir, c'est la loose ça "ta sœur est partie en pleurant j'ai rien sût faire car je me suis trop teint les cheveux ça a niqué mes neurones" non, pas bon du tout ça.
Quand Johann s'excuse, Staz hausse les épaules en secouant la tête, une manière de dire "non non c'est rien" le temps que les mots montent jusqu'à sa bouche (ça lui arrive souvent, réagir corporellement car les mots ne viennent pas assez vite), puis il boit une nouvelle gorgée de bière avant de poser la canette et toujours fixer Johann en fronçant les sourcils cette fois. Puis il en arque un, titillé par ce qu'elle vient de dire, avant de les hausser en même temps, sur le cul (mentalement) par toute "l'histoire". Ca lui faisait bizarre mine de rien, ces histoires de boulots, ouvert sur le cul (ahahahahahaa nope), au passif archi-douteux, Staz n'avait pas une belle image de l'industrie pornographique. Il apparentait ça à une forme esthétisée de prostitution et finalement, ce que lui sortit Johann à ce moment là lui rappela presque ce que pouvaient dire certaines filles avant. C'est pas débile, on porte atteinte à ta personne directement là je crois. Tu bosses dans un milieu où ton corps est le plus important et en gros pour justifier sa débandade il te dit que ton corps c'est de la merde. C'est un enculé. Les gens regardent pas le film pour lui, en fait quand tu regardes un porno en général, à moins de mater un porno gay, la bite du mec c'est elle qui te fout la débandade ouais. Il est filmé de dos ou j'en sais rien on connait à peine sa gueule et son succès n'est limite due qu'à la taille de sa bite.. alors si en plus elle est molle.. il lâche un léger rire en soupirant, dégoûté de voir la petite rouquine (enfin petite petite.. c'est qu'en fait, elle est plus âgée que lui la demoiselle) aussi touchée par les mots mesquins d'un abruti. Tu sais quand un égo de mec est touché il se doit de réagir à la hauteur de sa honte, c'est dire à quel point il s'est sentit humilié. Pas doué pour les formes, encore moins pour les compliments légèrement sollicités, il lâche nonchalamment : Si tu veux mon avis ton corps il fout la trique, ton visage aussi, et sinon tu serais au chômage depuis perpette. Alors pleure pas pour ce connard s'il te plaît. Il pousse un long soupir avant de lever les yeux au ciel en riant un peu. Putain je devrais plutôt dire "pleures si tu veux mon épaule est là et si tu veux on ira le taper avec Den"  .. pas sûr que Den veuille tabasser du Rocco Siffredi. Quoique.. si ça concerne sa sœur.. héhéhé.  

Finalement, même sans sortir de belles phrases toussa toussa, les propos de Staz semblent faire leur effet. La rouquine sèche ses larmes et semblent se calmer, le jeune homme l'observe faire sans rien ajouter, avant de froncer doucement les sourcils en observant sa main se poser sur la sienne. Il n'est pas facilement tactile le loustic alors sur le coup ça le fait un peu tiquer, mais il finit par sourire car Johann c'est un peu de la bonne humeur en boîte. Du moins à chaque fois qu'il l'a vue il n'a jamais eut quelque chose à redire à son propos, donc il sourit. Mais de rien. Répond-t-il alors avant de doucement secouer la tête, l'air légèrement amusé. D'ailleurs il se met même à pouffer quand la jeune femme précise que les poings ne seront pas nécessaire dans l'affaire. T'es sûre ? Si on le frappe assez fort on pourra le rendre mou de partout, il se plaindra pour quelque chose au moins. le grand dadais lance ça avec désinvolture, en réalité il ne sait pas si la petite soeur d'Holden se rend bien compte qu'ils en étaient absolument capable. Paraît que c'est mal, de frapper les gens. C'est mal de menacer, de se défouler, à deux sur un tout mou ça paraît sans doute très très mal. Mais bon, dans ce cas là ça lui semble plutôt bien à Staz. Surtout que c'est mal aussi de descendre une jolie jeune femme pour ses propres soucis d'égo de merde. Non ?  Enfin, comme tu veux ! finit-il par ajouter en haussant les épaules, comme si Johann venait de refuser une proposition en or. Ben... qu'il commence à répondre en tenant sa canette et glissant son regard vers la télévision. Il se marre un peu. Ouais t'as vu ça. Je regardais un reportage avant mais ça a changé sans que je m'en rende compte.. Il tourne la tête vers Johann en se redressant un peu. C'était pas pathétique, arrête de te dénigrer. Lance-t-il entre parenthèses avant de poser sa canette et attraper la télécommande puis la passer à Johann. Tiens mets ce que tu veux, je comptais rien faire de spécial, pour une fois je reste tranquille, je devais sentir que tu allais venir ! à la vérité rien ne dit que Staz croit vraiment au karma, mais pour ce soir ça devrait le faire non ? Dis moi que t'as une superbe idée, je vais passer pour un type ennuyant sinon, tu me prends au dépourvu là. depuis le temps qu'il fréquentait le frangin de la rouquine, il était évident que ni Den ni Staz étaient "ennuyants", un peu le contraire, c'était d'ailleurs ce qui lui valait d'être largué en général : à force de s'éparpiller dans tout les sens, dans des sens pas toujours conventionnels, le jeune homme fatiguait ses petites copines qui en général, après avoir été attirées par son côté touche-à-tout-reste-pas-en-place finissaient par regretter le type match de football et bière tout les vendredi soirs.