Son prénom vient de l'endroit ou ses parents avaient fait leur lune de miel. Ils étaient allés sur Paris puis sur Saint Malo et d'autres dont "Malaunay"... Sa mère avait aimé le nom de cette commune et l'avait donné a son fils. Mais depuis toujours, il se fait appeler Malo, plus court et plus simple. Il a grandit dans Brooklyn, avec ses deux parents jusqu’à ses 8 ans. Son père était son modèle, il lui construisait des cabanes dans les arbres et inventait des choses géniales juste pour lui. Il lui a apprit beaucoup. Il aimait sa mère, mais elle était moins présente que son père se contentant de jouer son rôle de lui faire des câlins le soir et de lui donner cette touche d'amour qu'un petit garçon a besoin dans le fond.
Malheureusement, son père décéda dans un accident de voiture en rentrant du travail. Sa mère en fut effondrée et s'enferma une semaine dans sa chambre. Malo se retrouva démuni... Il tenta de continuer d'aller a l'école, de rentrer le soir chez lui. C'était difficile pour lui aussi, il aurait voulu faire comme sa mère et aller se terrer dans son lit comme elle. Mais ce n'était pas ce qu'un homme ferait, comme aurait dit son père. Alors il avait joué les petits garçons courageux. Jusqu’à ce qu'un de ses copains commence a l'ennuyer avec une stupide histoire de carte. Son camarade de classe, menteur et mauvais joueur, ne voulait pas lui rendre la carte. Tout ça s'était transformé en dispute et il avait fini chez la directrice.
Il avait attendu longtemps sur le banc... Mais sa mère n'était jamais venu le chercher. Il avait du rentrer seul, comme a son habitude, après un énième reproche de sa directrice concernant son comportement.
Trois jour après, il avait été placé. Sa mère n'étant plus apte a s'occuper de lui, les services sociaux l'avaient protégé en l'envoyant en foyer. Il n'aurait jamais dit ça de la même façon. Être en foyer ne l'avait pas protégé, au contraire. Il avait rencontré des enfants de personnes peut fréquentables et même si les éducateurs essayaient de lui inculquer les bonnes manières et la vie en société, Malo se sentait attiré par les mauvaise personnes. Il se retrouva dans la chambre d'un garçon plus âgé qui s'amusait à user de la violence pour se faire entendre. Malo s'était endurci au fil des années et avait fait de nombreuses chose qu'il n'aurait sans doute pas faites si son père était encore en vie.
Certains copains retournaient dans leur familles après quelques années au foyer ou même dans des familles d'accueil, mais lui ne pouvait pas. Il rendait visite a sa mère qui avait déménagé dans le Bronx et qui s'enfonçait de plus en plus dans une dépression. Ces visites n'étaient pas quelque chose qu'il voulait faire, il préférait les éviter. Sa mère avait fini par s'en sortir, plus ou moins, elle avait trouvé un petit boulot et vivait à peut près normalement. A ses 16 ans il retourna vivre chez lui mais c'était trop tard. Il avait plongé dans la drogue et avait lâché pratiquement les cours. Une fois chez lui tout ça avait empiré, sa mère avait voulu s'en mêler et une énorme dispute éclata. Il aurait pu retourner en foyer mais il avait réussit a l'éviter grâce a un stratagème. Il faisait pratiquement chanter sa mère. Il lui faisait peur, parce qu'elle avait quitté son petit garçon sage de 8 ans pour se retrouver avec un ado de 16 ans complètement en crise. Elle était en présence d'un étranger. Les services passaient de temps a autre, mais Malo avait toujours su ruser. Il ne vivait plus chez sa mère mais chez des amis, ou chez un groupe de potes qui squattaient dans des immeuble abandonnés. Il trainait dans les rues toute la journée et se battait quelque fois avec des gangs.
Il aurait pu continuer ainsi et même mourir dans un combat de rue mais il tomba sur une personne qui l'aida a s'en sortir. Il avait 20 ans, se sentait adulte et responsable. Il n'était rien qu'un jeune complètement perdu et paumé dans sa vie. C'était l'époque ou son "gang" commençait a se démanteler et qu'il n'avait plus de contacts pour dormir sous un toit. Il squatta la rue, se retrouva avec quelques SDF et continua sa petite vie.
Un jour de décembre, il se retrouva avec des services de la HHS qui débarquèrent pour leur venir en aide. Il faisait froid, c'était la période des fêtes... Ils embarquèrent certains d'entre eux pour les amener dans des centres afin qu'ils puissent passer la nuit. D'autre préférèrent rester dans la rue. Le lendemain, il rencontra un des mec du foyer ou il avait dormi. Ils avaient longuement discuté et Malo avait pris conscience d'une chose. Sa vie pouvait être meilleure, il avait toute les cartes en main pour la changer... Encore fallait il qu'il le veuille.
Il était revenu souvent voir ce type et sans s'en rendre compte, il prenait peut a peut conscience qu'il fichait sa vie en l'air et qu'il fallait qu'il s'en sorte. Le mec lui trouva un petit boulot de serveur dans un café. Malo réussit a s'en sortir petit a petit. Il trouva un appart, allait a son travail. Mais il était inconstant encore et fini de nouveau par perdre son travail. Il mit quelques temps a en retrouver un comme plongeur dans un resto. Travailler dans l’hôtellerie n'était pas sa passion. Il aurait préféré faire un boulot qui ne lui demandait pas trop d'efforts et qui payait bien. Ses collègues n'arrivaient jamais a le cerner et il préférait rester seul plutôt que d'aller sortir le soir avec des "amis". On disait de lui qu'il était le "loup solitaire" et il ne s'en formalisait pas. C'était difficile de le cerner parce qu'il ne préférait pas dévoiler sa vie, son passé. Et puis, il feignait l'indifférence pour ne pas avoir a s'accrocher au gens. Il s'était accroché a une personne et elle était morte. Il en avait souffert jusqu’à aujourd'hui, il ne voulait pas que ça recommence.
Alors, il sortait avec des gens, trainait dans la rue avec des anciennes connaissances qui préféraient dormir dehors. Il allait a son travail et sortait quelques fois en boite. Il connaissait toujours certains potes de son ancienne vie, les côtoyait aussi. Mais tout avait changé, il se protégeait en faisant semblant d’être des leurs. Il ne voulait plus d'attaches pour ne plus avoir de perte. Bien sur, certaines de ses connaissances étaient plus des véritables amis que d'autres, il s'attristerait de leur mort. Mais jamais personne ne devait voir a quel point il était touché.
Pour les filles, c'était la même chose. Il n'en avait jamais aimé. Il se contentait d’être la, mais ça ne durait jamais longtemps parce qu'il n'était pas romantique, qu'il n'était pas de ce genre de mec a vous tenir la main dans la rue. Non, il couchait et voila. Si la fille restait eh bien, cela ferait toujours une autre nuit de coucherie le soir... Il savait qu'un jour une fille finirait pas le rendre fou, par lui faire ressentir des sentiments. Il voulait juste ne pas la rencontrer.