“Jackson & Olivia ”

C’était une mauvaise idée. Elle ne savait pas ce qu’elle fichait là. Il n’avait surement aucune envie de la voir après leur dernière rencontre. Et d’ailleurs, elle non plus, elle ne voulait pas le voir. Leur altercation avait été trop forte, trop violente. Elle n’était pas habituée à ça, Olivia. Elle n’était pas habituée à ce que quelqu’un la retourne autant qu’il le faisait. Elle ne comptait pas le revoir, à moins d’y être contrainte pour leur fille. Elle ne voulait plus avoir affaire à lui. Mais il avait eu cet accident. La veille, Nirvana avait fait une pause dans le mutisme habituel qu’elle lui offrait depuis qu’elle avait appris l’identité de son père. Juste quelques minutes, le temps de lui dire qu’il était à l’hôpital et qu’il était dans un sale état. Il ne pouvait plus marcher et, pour ce qu’elle connaissait de Jackson, elle savait qu’il aurait du mal à supporter une telle situation. Mais ça n’expliquait pas sa présence à l’hôpital, à Olivia. Elle devrait n’en avoir rien à faire après la manière dont ils s’étaient déchirés, après la manière dont il l’avait traitée. Et pourtant, elle se trouvait là, devant sa chambre d’hôpital. Quand elle avait appris ce qui lui était arrivé, elle avait senti son cœur manquer un battement. Elle avait redouté le pire, et puis elle s’était inquiétée… Avant de se convaincre qu’elle s’en fichait. Elle était douée pour ça. Mais peut-être pas assez, parce que dès le lendemain, elle se trouvait là, face à la porte de sa chambre d’hôpital, hésitante. Et puis, elle en eut marre de réfléchir. Alors elle toqua et attendit qu’il manifeste son accord avant d’ouvrir la porte et entrer à l’intérieur de la pièce. La refermant derrière elle, elle se retourna vers lui. C’était la première fois qu’elle le revoyait depuis… Cette nuit-là. Cette nuit où ils avaient fait l’amour. Cette nuit où il lui avait dit qu’il l’aimait. Cette nuit où elle l’avait rejeté. Et cette nuit où tout avait finalement volé en éclats entre eux. Mais elle n’y songeait pas à cet instant. Remarquant quelques écorchures sur son corps, la jeune femme plongea finalement son regard dans celui de Jackson. – J’espère que tu vas vite sortir d’ici. Ton chien va finir par me rendre folle. Oui, bon… Elle n’avait jamais su faire le premier pas. Mais elle essayait. Vraiment. Elle espérait réellement qu’il se rétablisse rapidement, même s’il allait devoir se montrer patient d’après Nirvana. Et puis, son chien… Il mettait le bazar, sérieusement. Autant que son maitre en fait.  

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C'était dur de tenir. Dur de pas péter un plomb cloué dans ce lit d'hôpital avec les infirmières qui viennent vous faire chier. Heureusement que j'ai Nirvana. Mon infirmière perso. Même si je n'aimais pas être dans cet état devant elle... J'étais heureux qu'elle soit là. Et on tissait un lien doucement. C'était agréable. Finalement, l'accident aura au moins apporté ça. Et c'est ce qui m'aidait à rester calme, à dormir... Et je commençais tout juste à m'endormir aujourd'hui, quand quelqu'un frappa à ma porte. Je fronce un instant les sourcils. Souvent Nirvana rentre tout doucement sans frapper, au cas où je dorme. Qui ça peut être?

- Entrez?

J'espère que c'est pas une de ces putains d'infirmière sinon je commets un meurtre. Mais le visage que je vois passer la porte me paralyse un instant. Quoi? Qu'est ce qu'elle fait là?? Un mélange d'émotions se bouleversent en moi. J'ai envie de lui gueuler dessus, de lui dire d'aller se faire voir, vu comme elle m'a jeté l'autre fois. Mais en même temps... J'apprécie vraiment qu'elle s'inquiète pour moi. Mais aussi... Je déteste qu'elle me voit ainsi. Alors je ferme une seconde les yeux en lâchant un soupire. Puis je la regarde. Je suis beaucoup plus calme que la dernière fois qu'on s'est vus. J'utilise l'humour pour me défendre, comme une arme que j'ai toujours utilisé. Il est rare de me voir en colère comme l'autre soir. L'autre soir j'étais à nu, dans tous les sens du terme. L'autre soir j'avais laissé mes sentiments parler. Aujourd'hui je ne voulais pas. Parce que c'était beaucoup trop douloureux. Alors j'emploie le ton de l'humour, aussi noir peut-il être, rétorquant

- Peut-être qu'elle se sent pas en sécurité avec toi. Après tout, t'es plutôt du genre violente.

Si je faisais référence à la nuit passée ensemble? Oui. J'avais peut-être été plus violent qu'elle dans mes gestes, mais ses mots avaient été des poignards. D'un ton plus sérieux, mais non violent, je reprends

- Qu'est ce que tu fous là Olivia?

C'est vrai quoi. Elle a dit que je gâchais tout, que je foutais toujours la merde, et aujourd'hui c'est elle qui vient me voir. Qu'est ce qu'elle cherche à la fin?

“Jackson & Olivia ”

A peine l’avait-il reconnue que le visage de Jackson changea d’expression. Fermant les yeux, poussant un soupir, il avait l’air tout sauf ravi de sa visite. Ce qui pouvait se comprendre. A sa place, elle n’aurait certainement pas été heureuse qu’il vienne la voir à l’hôpital après ce qui s’était passé entre eux. Déjà, parce qu’elle n’aurait pas eu envie de le voir tout court. Mais surtout… Pas en étant aussi vulnérable. Et c’était là quelque chose qu’ils semblaient avoir en commun, tous les deux. Ils n’aimaient pas se dévoiler, encore moins en montrant leurs faiblesses. C’était peut-être pour cette raison que chacune de leurs rencontres était plus explosive que la précédente. Ils ne savaient pas communiquer, l’un comme l’autre. Alors communiquer ensemble, c’était peut-être impossible pour eux. Jackson semblait tout de même conserver son calme. Les infirmières avaient dû augmenter la dose de sa morphine, enragé comme il l’était. Quoique, peut-être pas tant que ça, parce qu’il parvenait toujours aussi bien à la piquer. Au moins, ça signifiait qu’il n’allait pas aussi mal qu’elle le craignait… Levant les yeux au ciel à ses paroles, elle ne put s’empêcher d’y répondre. – Elle doit avoir l’habitude. Ouais, parce qu’il n’avait pas intérêt à inverser les rôles. C’était elle qui s’était retrouvée les vêtements trempés, plaquée contre un mur avec un bras qui appuyait dangereusement sur sa gorge. A ce souvenir, elle détourna les yeux un instant. Elle le ressentait comme une humiliation. Et, à nouveau, elle sentait cette colère l’envahir. Mais elle essaya de la refouler. C’était idiot. Elle n’était pas venue pour se disputer avec lui une fois encore. Mais alors, pourquoi était-elle là ? Elle n’en savait rien, bon sang. Mais il allait bien falloir qu’elle trouve une réponse convaincante parce que Jackson, lui, attendait sa réponse. S’approchant finalement du lit, et de lui par la même occasion, elle plongea son regard dans le sien. – Je voulais voir comment tu allais. commença-t-elle d’une voix calme, et puis elle retrouva le silence. Comme hésitante. – Je… Elle s’apprêtait à lui dire qu’elle s’inquiétait pour lui. Mais au dernier moment, elle se dégonfla. La fierté sans doute. Ou peut-être la peur, la peur de ce qu’il en penserait, ce qu’il en dirait. Elle ne voulait pas le rendre encore plus mal en le mettant en colère. Alors elle se ravisa. – Je voulais m’assurer que tu n’en viennes pas à commettre un meurtre sur l’une des infirmières. Au final, ils se ressemblaient plus qu’ils n’en avaient l’air. Ils avaient la même parade, le sarcasme.

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C'est plutôt sympa de temps en temps, d'avoir un adversaire à sa taille, quelqu'un qui a de la réplique à mon comportement insupportable. Et Olivia, elle sait comment répliquer. Et d'un sens ça me plait. J'dois avoir un côté maso.

Mais la douleur est toujours là. La douleur physique aussi depuis l'accident, ce qui ne m'aide pas à rester calme. J'essaye pourtant de l'être. Et je lui demande ce qu'elle fait là. Sa réponse me surprend d'abord. Mon visage se détend, je la regarde. Savoir comment j'allais? Je la sens sur le point de dire un truc gentil. Si si je vous l'jure. Et ça me fait du bien... Mais elle esquive finalement. Et sa réponse m'arrache un sourire, amusé. Oui, j'avais presque rit! C'est que malgré tout ça, malgré tout ce qui s'était passé, je sentais une complicité entre nous. Et comme moi, elle utilisait l'humour pour masquer ses émotions. Et puis honnêtement... Je préfère largement rire de mon état plutôt que de devoir parler sérieusement et en pleurer.

- J'ai bien failli! Mais j'me suis dis que ça ferait tâche sur mon dossier.

J'ai toujours un sourire amusé sur mon visage, qui se transforme doucement en un un peu plus complice, et légèrement coupable. Mon regard est fuyant un instant.

- Enfin... Tu t'occupes surement plus de mon dossier... Je sais que j'suis un cas désespéré mais... P't'être que tu pourrais essayer de gagner cette affaire pour... Le goût de la difficulté, du défi?

Je relève alors mes yeux bleus vers elle d'un air joueur. Je tentais ma chance. Une chance d'enterrer la hache de guerre. Pas seulement pour mon dossier. Mais pour... Elle et Nirvana. Même si j'avais encore du mal à digérer ce qu'il s'était passé avec Olivia... Mais merde j'ai failli y rester pas plus tard qu'hier. Et j'veux pas crever en étant en froid avec elle. Pas comme ça. Mais je n'ai plus aucune chance de lui faire la cour désormais... Aujourd'hui je suis bon à jeter. Je me dégoute. J'ai parfois l'envie de crever qui me traverse l'esprit. Puis je vois le doux visage de ma poupée, de ma Nirvana, me rendre visite. Et d'un coup j'ai envie de me battre. Pour survivre.

“Jackson & Olivia ”

Elle était parvenue, contre toute attente, à le faire sourire. Surprenant, je vous dis. C’était le mot qui lui revenait le plus souvent quand elle pensait à lui. Parce que, quoi qu’elle pense qu’il dirait ou ferait, il faisait toujours autrement. Il était imprévisible, Jackson. Elle était en terrain inconnu avec lui, et en fin de compte, c’était sans doute ça qui lui faisait si peur. Mais son sourire la détendit elle-même instantanément. Elle se disait que venir ici n’était peut-être pas une erreur, finalement. Ce dont elle était convaincue même au moment où elle avait franchi la porte. Même si elle l’avait quand même fait, parce qu’elle n’avait pas pu se résoudre à rester éloignée en le sachant à l’hôpital. Sa réponse déclencha un sourire en coin de la part de la belle avant qu’elle ne le voit détourner les yeux. Elle fut surprise par ses paroles. Et, en réalité, elle aurait aimé lui dire qu’en effet, elle n’avait plus l’intention de s’occuper de son dossier. Mais elle avait continué, sans rien lui dire. Conscience d’avocate. Du moins, ça, c’était ce qu’elle lui dirait s’il lui posait la question. Seulement la vérité, c’était qu’elle ne voulait pas le laisser tomber, ni lui porter préjudice. Croisant à nouveau le regard de Jackson, la jeune femme  le contemplait, un air amusé dans le sien. – Ça, pour être un défi, tu en es un de taille. affirma-t-elle avec sincérité, même si elle ne parlait pas seulement de son dossier mais de lui en règle générale. Arrivant à la hauteur du lit, elle posa son sac à main sur la chaise près d’elle mais resta debout, face à lui. – Je compte bien gagner ton affaire. assura-t-elle simplement, comme s’il n’avait jamais été question qu’elle le laisse tomber. Elle ne pouvait pas s’y résoudre, encore moins après avoir failli le perdre. Cela risquait forcément de compliquer un peu plus les choses entre eux. Elle avait toujours mis un point d’honneur à séparer son travail de sa vie personnelle. Mais Jackson, il semblait avoir envahi tous les aspects de son existence plus rapidement qu’il n’en fallait pour le dire. Sa vie professionnelle, sa vie familiale et même… Sa vie amoureuse. Si tentée qu’elle en ait une. Mais ce n’était peut-être pas le moment de penser à tout ça. – Nirvana m’a parlée d’un accident de voiture. Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda-t-elle finalement, le ton adouci.  

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Je prends sa réponse pour un compliment, et mon sourire s'agrandit. J'aimais le terrain sur lequel on commençait à se rendre. Ca me plaisait. Et je me sentis rassuré quand elle affirma qu'elle comptait bien gagner mon affaire. J'ai pas envie d'être un prisonnier en plus d'un handicapé, merci bien...

Elle se rapprocha alors et j'en oubliais presque mon état et la douleur. J'avais l'esprit ailleurs, avec Olivia. Jusqu'à ce qu'elle me parle de l'accident. J'avais pas envie d'en parler, ça c'est certain. Personne ne m'avait encore questionné à ce sujet. J'ai juste répondu à quelques questions du médecin en racontant que j'avais pas respecté les barrières du passage à niveau. Et je n'en dirai pas plus à Olivia. Elle n'a pas besoin de savoir. Et j'ai pas vraiment envie qu'on sache que des connards ont tenté de me buter. Toute manière je l'avais cherché. Et c'est pas la peine que mon entourage le sache vu ma situation actuelle avec les flics... Concernant Olivia... Je préférais qu'elle me voit comme un petit con que comme quelqu'un qui a des gros ennuis.

- J'ai joué au con. J'arrivais au passage à niveau, les barrières se baissaient, mais j'ai voulu passer quand même. Et j'me suis pris un train.

Je reste naturel, avec mon petit sourire ironique l'air de dire "que veux tu, je suis con". Je suis du genre à bien savoir mentir, je suis assez beau parleur, C'est comme ça que j'ai percé dans le "métier"  Maintenant, à voir si ça marche avec Olivia. Parce que qu'elle a beau dire qu'on s'est vu que quatre fois, elle a l'air de me connaitre un peu trop bien. C'est vrai quoi, comment elle sait que j'ai envie de tuer les infirmières?

En parlant de ça, ça fait cinq fois qu'on se voit avec aujourd'hui. A partir de combien de fois selon elle on peut être amoureux? nan parce que je veux bien être patient, et compter s'il le faut. Après tout en ce moment, j'ai tout mon temps.

“Jackson & Olivia ”

Elle ne savait pas vraiment dans quoi ils s’engageaient, tous les deux. Il avait été un amant, puis le père de sa fille, il était devenu son client, et finalement ils avaient eu un rencart… Et maintenant, ils allaient peut-être devenir amis. Elle ne savait pas si chez les gens normaux, ça se passait comme ça. Ils faisaient tout dans le désordre. Mais elle préférait lorsqu’il lui souriait. Sentant la discussion se détendre, la jeune femme avait fini par lui demander ce qui lui était arrivé. Assez rapidement, Jackson lui répondit, lui apprenant qu’il s’était pris un train. Arquant un sourcil, elle le regarda, l’air un peu dubitatif. Il semblait presque trop fier, comme si elle devait penser qu’il était tout à fait naturel qu’il soit aussi idiot pour prendre un risque pareil. L’espace d’une seconde, elle se demanda si c’était parce qu’il s’adressait à elle. Elle savait que, parfois, elle donnait l’impression aux gens face à elle qu’ils étaient complètement cons. Parce qu’elle le pensait, souvent. Mais lui… Elle avait peut-être déjà pensé qu’il était un connard, mais un con, non, jamais. Il lui semblait même plutôt malin, Jackson. – C’est la version officielle ? demanda-t-elle d’une voix aussi naturelle que la sienne avant de baisser un instant les yeux vers le corps de Jackson, puis les relever vers lui. – Je pense que tu mens. Je pense que si c’était ça, tu ne sourirais pas pour me dire que tu es assez inconscient pour faire une chose pareille. Je pense que tu te détesterais d’avoir été si con. ajouta-t-elle d’un ton calme. Et pourtant, au fond, elle n’en savait rien. Elle ne le connaissait pas, Jackson. Elle l’avait dit, ce n’était que la cinquième fois qu’ils se voyaient. Et pourtant, qu’elle l’admette ou non, il y avait une complicité tout à fait naturelle qui se créait entre eux au fil de leurs rencontres. Une complicité dont elle ne se méfiait pas, et qui ne l’effrayait pas comme lorsqu’il en arrivait à lui dire qu’il l’aimait. Laissant un léger sourire se dessiner sur ses lèvres, Olivia finit par reprendre la parole. – Mais je me trompe peut-être.  

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– C’est la version officielle ?

- Quoi?

Je fronce les sourcils, mais plus par surprise de sa réponse que pour faire genre le type qui comprend pas de quoi elle parle. Je l'écoute me parler et je dois avouer que... Je suis sur le cul comme on dit. Comment... Comment elle peut si bien me cerner? J'affiche un sourire amusé et gêné à la fois, l'air de dire "tu m'as eu." Est ce parce qu'elle est avocate? Ou bien, parce qu'elle est elle... Et que je suis moi...? En tout cas j'aime assez son culot, même si j'ai pas franchement envie de lui dire la vérité. En pensant à ces connards, la colère monte doucement en moi, et je perds mon sourire, lâchant un soupire. Puis je lui adresse un léger sourire ironique.

- Comme quoi tu me connais bien malgré tout.

Je lève mon regard vers elle, l'air légèrement agacé.

- Tu veux savoir? Ok.

Après tout elle connait toute mon histoire... C'est mon avocat. Même si ça me fait encore bizarre de me le dire.

- Il s'est vraiment passé ce que je t'ai dit. Sauf que j'ai pas forcé la barrière volontairement. Trois voitures m'entouraient et m'y ont poussé. Des anciens clients.

Ou plutôt des anciens pigeons... J'avais raconté ça le plus froidement possible, sans aucune émotion dans la voix, comme si je racontais le dernier épisode des Experts. J'y peux rien, j'ai pas envie de montrer ce que je ressens. Encore moins à Olivia. Une fois de plus, elle savait tout. A croire qu'elle connait toute ma vie, plus encore que je ne connais la sienne. Et c'est pas une excuse d'être mon avocat. C'est trop facile!

“Jackson & Olivia ”

En voyant un sourire se dessiner sur les lèvres de Jackson, la jeune femme n’avait pas besoin de plus pour comprendre qu’elle avait visé juste. Elle ne savait même pas comment elle avait pu en être convaincue à ce point. Avec son travail, elle avait appris à repérer les mensonges, certes. Mais… Ce n’était pas seulement ça. Ce n’était pas simplement une intuition, c’était comme une certitude, comme si elle pouvait savoir ce qu’il ressentirait dans ce genre de situations. Si elle n’arrivait pas à prévoir ses réactions, elle semblait avoir une certaine facilité à comprendre sa manière de penser. Tant que ça ne la concernait pas, en tout cas. D’après lui, elle le connaissait bien malgré tout. Des mots qui la troublèrent quelque peu. Ils semblaient si proches, sans l’être réellement, comme si quelque chose d’inexplicable les reliait l’un à l’autre. Mais ne préférant pas se dire ce genre de choses, elle se concentra plutôt sur Jackson, enfin décidé à lui dire la vérité sur ce qui s’était réellement passé. Des anciens clients s’en étaient pris à lui… Bon sang… – Et tu comptais vraiment garder une information pareille pour toi ?! Je suis ton avocate, bon sang, tu ne peux pas me cacher une chose pareille ! lui reprocha-t-elle directement. Elle savait que c’était injuste qu’elle en sache autant sur lui alors qu’en fin de compte, il en savait si peu sur elle. C’était injuste, en effet. Mais c’était quand même lui qui lui avait demandé d’être son avocate, hein. Et puis, elle n’avait certainement pas autant de problèmes que lui, elle. – Et s’ils te retrouvent ? Et s’ils terminent le boulot ? Tu sais leurs identités ? Et ce qu’ils te veulent ? Le pauvre, elle ne lui laissait même pas le temps de lui répondre qu’elle enchaînait les questions… Elle était inquiète, au fond. Et si elle était parvenue à le cacher plus ou moins en pénétrant dans la chambre d’hôpital, elle n’y arrivait plus du tout maintenant. Elle avait même commencé à faire les cent pas dans la petite pièce.

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C'était certain qu'Olivia ne réagirait pas calmement. Et j'aime l'idée qu'elle puisse s'inquiéter pour moi. Mais c'est exactement pour ça que je ne voulais pas lui dire. Je ne veux pas que qui que ce soit s'inquiète pour moi. Ca n'en vaut pas la peine. Toute cette merde, je l'ai cherché. Je savais dans quoi je m'embarquais. Et je veux surtout pas entraîner ma petite famille avec moi... Ils n'ont pas à savoir, à ce mêler de ça. Parce que je sais comment ça finit ensuite.

- Hé hé, du calme.

Elle enchaîne les reproches et les questions. Et je trouve enfin un répit pour parler.

- Tu peux parler plus bas steuplait? Je ne tiens pas à ce que tout l'hôpital soit au courant. Encore moins Nirvana... Je ne veux pas qu'elle s'inquiète... Ecoute, je te l'ai pas dit parce que je n'veux pas que tu sois mêlée à tout ça. C'est... C'est dangereux Olivia. Je savais à quoi m'exposer, sauf qu'à l'époque j'avais personne à qui je tenais. Je connais leurs identités. Mais je veux pas que tu t'en mêles.

Je lève mon regard vers elle, presque inquiet.

- Ca n'aidera en rien à mon procès, car ça rajoutera à la liste de mes actes illégaux. Il croient que je suis un simple petit dealer. Mais je fais des coups bien plus gros. Ces types, je les ai arnaqué. J'ai pris tout leur fric, et ils se sentent humiliés au passage. C'est pour ça qu'ils ont fait ça. Tu dois me promettre de pas t'en mêler.

Mon regard se plonge dans le sien.

Promets le moi.

Je sais que ces types sont prêts à tout pour se venger. Je sais qu'en me tuant ils lavent leur honneur. Mais ils pourraient très bien chercher à me faire souffrir par un intermédiaire. Surtout si cet intermédiaire va fouiller dans leurs petites affaires, et qu'il est avocat qui plus est. Je me pardonnerais jamais qu'il lui arrive quelque chose. Pour l'instant ils ne savent pas que j'ai une famille. Et c'est bien mieux comme ça.

“Jackson & Olivia ”

Malgré les tentatives de Jackson pour la calmer, c’était peine perdue. Agitée, elle avait très vite commencé ses reproches mais aussi ses questions, trop inquiète pour rester impassible. Jusqu’à ce qu’il parle de Nirvana. Ça, ça avait le mérite de la calmer instantanément. Elle n’avait pas plus envie que lui que leur fille apprenne toute cette histoire. La pauvre était déjà trop chamboulée de devoir apprendre à faire entrer un père dans sa vie. Et quoi qu’il en soit, Olivia préférait la maintenir à l’écart de quelque chose d’aussi dangereux. Hochant doucement la tête aux paroles de son interlocuteur, la jeune femme s’avança à nouveau près de lui tout en l’écoutant. L’espace d’une seconde, elle se demanda si elle faisait désormais partie des personnes auxquelles il tenait avant de chasser cette idée de sa tête pour écouter ses explications. Il ne voulait pas qu’elle s’en mêle. – Mais… commença-t-elle avant qu’il ne la coupe pour poursuivre son récit. D’accord. Elle comprenait mieux. Sauf qu’il était hors de question qu’ils ne fassent rien, hein ? Mais lorsqu’il lui demanda de lui promettre de ne pas s’en mêler, la belle secoua la tête quelques secondes, comme dépitée. Détournant le regard, elle gardait le silence. Elle ne pouvait pas lui promettre une chose pareille. Seul, il ne s’en sortirait pas. S’asseyant sur le lit sans trop réfléchir, elle releva les yeux vers lui pour croiser les siens. Son regard était rempli d’inquiétude. - Qu’est-ce que tu vas faire ? demanda-t-elle finalement sans répondre à sa demande. A cet instant, c’était peut-être la première fois, hormis lorsqu’ils s’engueulaient, qu’elle levait enfin un peu le voile devant lui et qu’elle montrait ce qu’elle ressentait. Elle se sentait forcément concernée, Olivia. Elle s’était en premier lieu cachée sous l’excuse de son rôle d’avocate mais c’était tellement plus que ça. Il était le père de sa fille. Et puis… Il était Jackson. Elle ne pouvait pas envisager qu’il lui arrive quelque chose, qu’elle sache que sa vie était en danger sans rien faire. Elle pouvait toujours vérifier leurs dossiers, trouver un moyen pour que la police s’intéresse à eux… De toute évidence, ils n’étaient pas très cleans. Elle cherchait irrémédiablement des solutions, mais quoi qu’il en soit, elle ne pouvait pas faire comme si elle ne savait rien, pas maintenant qu’il lui avait dit la vérité. 

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Je la regarde s'assoir sur le lit, et poser ce regard inquiet sur moi. J'aimais ce regard. Je ne voulais pas qu'elle s'inquiète, mais je ne pouvais m'empêcher d'aimer qu'elle le fasse. Parce que d'une certaine manière ça prouvait qu'elle tenait à moi.

- Rien du tout. Que veux tu que je fasses? Je vais espérer que m'avoir mis dans cet état leur suffiront. Ils me croient peut-être mort d'ailleurs.

Je n'oubliais pas qu'elle ne m'avait pas répondu. Elle ne m'avait pas promis de ne pas s'en mêler. Et je ferai tout pour qu'elle le fasse. Pour qu'elle ne se mette pas en danger bêtement. Alors sans réfléchir, j'approche doucement ma main de sa joue et la caresse un instant en la regardant. Je n'imagine même pas s'il lui arrivait quoi que ce soit... Par ma faute en plus... Je m'en remettrais jamais...

Je retire ma main, mes yeux plongés dans les siens, et je réitère ma demande.

- Promet-le moi Olivia. Promet moi que tu t'en mêleras pas, que tu tenteras rien.

Ce n'était pas son problème. Ce n'était pas son affaire.

- J'étais conscient des conséquences.

Oui j'en prends l'entière responsabilité. J'avais tout fait pour masquer mon identité, mais il y avait toujours un risque. Et cette fois, je m'étais fait prendre. C'était à moi et à moi seul d'assumer les conséquences de mes actes.

“Jackson & Olivia ”

Les mots de Jackson ne la rassuraient pas vraiment. Pas du tout même. Si, déjà, elle était de nature anxieuse, elle avait réellement des raisons de s’inquiéter en l’occurrence. A la vérité, ses sentiments la surprenaient elle-même, parce qu’elle n’aurait pas pensé réagir de cette manière, Olivia. Mais c’était le cas, visiblement. Perdue dans ses pensées, elle sentit subitement la main du jeune homme venir se poser contre sa joue, la poussant à relever les yeux vers lui. Son geste si doux la troubla sur le coup. C’était la première fois qu’il faisait preuve d’une telle tendresse, si… Naturelle, à son égard. Son regard plongé dans le sien, elle se mordit la lèvre en l’entendant réitérer sa demande. Il ne lâchait pas le morceau. Elle non plus. – Ecoute, si tu me disais les noms de ceux qui ont fait ça, je pourrais peut-être inciter la police à s’intéresser à eux… Ils ne sauraient pas que ça vient de toi ! assura-t-elle, toujours décidée à faire quelque chose. C’est vrai, quoi. Elle était avocate, et depuis plusieurs années maintenant. Au fil du temps, elle avait réussi à se créer quelques contacts, alors il fallait bien qu’ils servent à quelque chose. Et puis, non, définitivement, elle ne pouvait pas se contenter d’oublier ses aveux maintenant qu’elle savait tout. Quoi qu’il puisse dire. – Ce n’est pas parce que tu étais conscient des conséquences éventuelles que tu dois les subir, Jackson. Et pense à… Nirvana. ajouta-t-elle comme pour chercher un argument qui le ramènerait à la raison. Elle pouvait aussi bien dire de penser à elle, puisqu’il avait affirmé l’aimer, seulement… Ce serait très maladroit. Mais il pouvait bien voir qu’elle avait peur pour lui, non ? Il allait l’obliger à lui dire, c’est ça ? – Alors, leurs noms ? demanda-t-elle avec assurance, comme s’il avait déjà accepté son aide. Ce qui n’était pas le cas, bien sûr mais… Il fallait qu’il comprenne qu’on ne se débarrassait pas si facilement d’une femme comme Olivia.

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- Qu'est ce tu comprends pas dans "ne t'en mêles pas"?

Je me redresse dans ce foutu lit d'hôpital, m'asseyant, cachant quelques grimaces de douleur, puis j'attrape mes jambes pour me tourner vers Olivia et les faire pendre du lit sur le côté. Je déteste par dessus tout cet état de faiblesse. Je déteste voir que la moitié de mon corps est mort et ça me fout hors de moi. Rien que de penser à ces fils de ***** j'ai envie de frapper quelque chose.

Désormais assis près d'Olivia, mon regard était beaucoup moins doux. Il était plus sombre, plus dur. Pas contre elle non, loin de là. Contre ces types, contre cette situation, et contre l'inquiétude que j'avais pour ma nouvelle famille. Mon regard était certes plus froid, mais tout aussi sincère. Je baissais le ton de ma voix, afin d'être sûr que personne ne nous entende, et que Nirvana n'était pas une nouvelle fois cachée derrière la porte.

- Justement je pense à Nirvana. A vous deux. Si tu te mêle de ça, si tu cherches à leur nuire, je sais très bien jusqu'où ils sont capables d'aller. Et si en plus, ils font des recherches à ton sujet, ils découvriront vite le lien avec moi, et avec Nirvana. Et je veux même pas imaginer ce qu'ils feraient. Crois moi. Le mieux pour nous tous, c'est que je me fasse oublier, que je fasse le mort.

Tentant un trait d'humour noir un peu mal placé, je soulève légèrement l'une de mes jambes à l'aide de ma main, affichant un stupide sourire ironique.

- Et j'le fais plutôt bien nan?

Je sens que cette blague ne passe pas. Comment le pourrait-elle en même temps? Alors, histoire de détendre un peu l'atmosphère (ou pas), j'affiche un sourire joueur à Olivia. Le fameux sourire que je lui sortais si souvent.

- Fais gaffe je suis à poil sous ma tenue d'hôpital. J'étais sûr que les infirmières étaient des perverses.

Evidemment, je ne parlais pas de Nirvana. J'oubliais souvent qu'elle était infirmière, qu'elle était... adulte. Après tout, c'est encore mon bébé à mes yeux. A mes yeux, elle n'a que quelques semaines... J'aurais tant voulu la connaitre plus tôt...

J'espère détendre un peu Olivia, peut-être la faire rire. Ou peut-être que ça l'énervera encore plus. J'en sais rien à vrai dire. J'ai parfois du mal à la cerner, alors que d'autres fois, j'ai l'impression de la connaitre par coeur. Et je crois qu'elle est pareille avec moi. Notre relation est loin d'être simple. Et c'est surement pour ça qu'elle me plait tant.

“Jackson & Olivia ”

Le regard surpris, puis inquiet, elle observa Jackson attraper ses jambes pour pouvoir les déplacer et s’asseoir près d’elle. C’était la première fois qu’elle se retrouvait confrontée véritablement à sa paralysie. C’était déstabilisant, mais elle n’en montra rien. Silencieusement, elle l’écouta faire son petit discours d’homme courageux, indépendant et débrouillard… Un discours qui l’agaçait au plus haut point. Retenant un soupir d’exaspération, elle le laissa tout de même reprendre la parole. Sauf qu’à ses mots suivants, elle lui jeta un regard noir. Il se croyait drôle, là ? Elle n’aimait pas le voir comme ça, mais si en plus il en plaisantait de cette façon, c’était encore pire. – Ce n’est pas drôle. lâcha-t-elle d’une voix irritée en croisant les bras. Il l’énervait. Il l’énervait à plaisanter alors que la situation était critique. Il l’énervait à refuser son aide alors qu’il en avait visiblement besoin. Voyant ce sourire qui lui était désormais familier revenir sur ses lèvres, elle l’entendit faire une autre tentative d’humour. Il avait déjà été plus drôle. Levant les yeux au ciel, la jeune femme lui rétorqua alors avec une pointe de sarcasme dans la voix. – Je vois que ton cerveau n’est pas non plus sorti indemne de ton accident. En fait, elle avait surtout l’air de lui en vouloir, là. Et c’était le cas. Elle lui en voulait pour son humour déplorable, elle lui en voulait de prendre les choses à la légère. Mais surtout, elle lui en voulait de ne pas voir qu’elle réagissait ainsi pour lui et seulement pour lui. S’il voulait protéger leur fille, et elle, elle pouvait le comprendre. Mais ne pensait-il pas à ce que pourrait ressentir Nirvana s’il lui arrivait quelque chose d’irréversible ? Ne pensait-il pas à ce qu’elle pourrait ressentir, elle ? Crétin… A la vérité, Olivia n’avait pas conscience que son attitude allait en contradiction avec celle qu’elle avait eue le soir où ils avaient fait l’amour avant de se jeter avec violence. Mais c’était différent, la situation était différente… Il avait failli mourir, bon sang. – Tu es vraiment un idiot. Tu ne vois pas que je m’inquiète pour toi ?! Tu veux te débrouiller seul et tu refuses mon aide ! Très bien, vas-y, mais je te préviens, s’il t’arrive quelque chose, tu l’auras cherché et je n’aurais aucune compassion pour toi. termina-t-elle d’une voix renfrognée, l’air un peu boudeur. Elle aurait voulu qu’il accepte son aide, mais elle ne pouvait pas le contraindre à le faire. Même si elle n’aimait pas du tout l’idée de le laisser se débrouiller avec ces hommes visiblement dangereux.

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Ok. Mes tentatives pour détendre l'atmosphère sont définitivement vouées à l'échec. Le regard d'Olivia et sa réaction me touchent. Je perds ce sourire idiot sur mes lèvres, la regardant un instant, lui laissant le temps de finir. Je ne peux pas... Je ne peux pas la laisser se mettre en danger pour moi... Mais j'apprécie réellement son inquiétude. Vraiment. Ca me touche de la voir réagir ainsi. Alors, sans vraiment réfléchir, comme si j'en avais besoin, je la prends dans mes bras. L'attirant contre moi, je dépose sa tête contre mon torse et caresse un instant ses cheveux avant de lâcher un soupire.

Excuse moi. Je voulais... juste dédramatiser. T'as raison j'ai agi comme un idiot.

J'ai bien compris qu'elle s'inquiétait, qu'elle avait peur de me perdre, et ça a le don de me chambouler. J'ai pas l'habitude qu'on s'inquiète pour moi. Avant de retrouver Olivia, j'aurais bien pu crever que personne n'en aurait rien eu à foutre. Mais aujourd'hui, malgré nos différents, je peux pas m'empêcher de m'accrocher à Olivia. Ce que je lui avais dit était sincère. Je suis amoureux d'elle. Je le sais parc'que j'avais jamais ressenti ça avant. Ouai il a fallu que j'atteigne 46 piges pour tomber amoureux... A croire que je fais tout à l'envers... Et j'essaye de tout faire pour pas me conduire en pur crétin et la perdre, encore une fois. Sauf que je sais pas trop comment faire... Je garde Olivia dans mes bras, comme si j'avais peur qu'elle parte. Une fois de plus. J'ai presque peur de parler, et de la faire fuir, encore.

Si je refuse ton aide... C'est parc'que j'ai peur pour toi.

J'ai l'impression d'être incapable de trouver une demi mesure. Etre trop distant, être trop collant, je sais faire. Mais un entre deux, faut croire que j'ai du mal. Je suis pas du genre à exposer mes sentiments en temps normal. Alors c'est un peu comme si quand je le faisais, c'était complètement, parc'que j'arrive pas à contrôler tout ça. Et là... Là j'ai manqué de crever, et j'ai perdu l'usage de mes jambes. Ca fait beaucoup d'émotions à encaisser. Même pour moi. Car même si j'essaye de prendre ça à la légère, et d'en rire bêtement, au fond je me sens détruit. Et je me sens plus mal que je ne l'ai jamais été. J'ai besoin de ma famille. J'ai besoin d'Olivia et de Nirvana près de moi. Même si je n'ose pas l'avouer. Je n'arrive plus à lâcher mon étreinte sur Olivia alors que je sens sa chaleur contre moi, et mon coeur battre contre sa tempe.

“Jackson & Olivia ”

Elle n’avait pas voulu dévoiler son désarroi ou son inquiétude face à lui. Elle n’était pas comme ça, Olivia. Elle n’avait jamais été habituée à confier ce qu’elle ressentait, simplement parce que personne ne l’avait jamais réellement fait avec elle. Elevée par un père à moitié absent, elle avait appris à se renfermer sur elle-même et à discuter de choses et d’autres sans jamais en venir à l’essentiel. C’était surement même pour cette raison qu’elle avait si mal réagi face à la déclaration de Jackson. Mais, pourtant, face à ses craintes sur ce qui pouvait arriver au père de sa fille, elle n’avait pas pu s’empêcher d’en montrer un peu plus qu’elle ne l’aurait voulu. Elle n’avait pas prévu de lui avouer qu’elle tenait peut-être un peu plus à lui qu’elle ne l’avait laissé entendre. Alors lorsqu’elle sentit Jackson la prendre subitement dans ses bras, elle se sentit un instant troublée avant d’entourer finalement ses bras autour de lui à son tour. Sa tête posée contre son torse, elle ferma les yeux durant quelques secondes tout en gardant le silence. Depuis qu’il était revenu dans sa vie, elle avait cette impression de jouer aux montagnes russes avec lui. Il provoquait en elle un véritable ascenseur émotionnel auquel elle n’était pas habituée, elle qui avait la sensation que son cœur était fermé à tout ce qui l’entourait. – Je comprends. murmura-t-elle sans tenter d’insister davantage. Comment dire… Elle avait du mal à raisonner, là, blottie entre ses bras. C’était doux, apaisant. Loin de leurs échanges habituels, il fallait l’admettre. Et puis, quelque part, elle pouvait comprendre qu’il avait peur pour elle étant donné que de son côté, elle éprouvait la même chose pour lui. Mais elle n’aimait vraiment pas ce sentiment d’impuissance. Retrouvant le silence durant quelques secondes, la jeune femme finit par se reculer un peu, juste assez pour croiser son regard. – Si tu changes d’avis, fais-moi signe. ajouta-t-elle d’une voix douce, lui signifiant par la même occasion qu’elle acceptait son choix. De toute manière, elle ne pouvait pas le forcer à lui dire ce qu’il savait. Laissant ses mains glisser contre le dos de Jackson, la belle finit par les déposer sur les siennes. – Et si tu as besoin de quoi que ce soit, tu n’hésites pas à m’en faire part d’accord ? Même si c’est simplement pour parler. Tu ne me la joues pas « je me débrouille tout seul ». précisa-t-elle d’une voix un peu plus autoritaire, un léger sourire aux lèvres. Elle ne savait pas ce qui traversait l’esprit de Jackson mais elle ne voulait pas qu’il se renferme sur lui-même au moment où il avait probablement le plus besoin de soutien. Elle savait qu’il aurait celui de leur fille, parce qu’elle connaissait Nirvana, mais il avait aussi le sien.

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J'étais soulagé qu'Olivia finisse par accepter mon choix. La sentir contre moi me fait du bien. Plus encore quand je sens ses bras m'entourer. Puis je la sens se reculer et mes yeux bleus plongent dans les siens. J'affiche un sourire sincère à ses paroles. Elle est vraiment touchante. J'aime tellement la voir ainsi. Mon regard plongé dans le sien, ça me rappelle quand elle m'a remercié, dans la piscine... Et quand je l'ai embrassé... J'ai horriblement envie de l'embrasser à nouveau... Mais j'ai trop peur de tout gâcher, comme je l'avais fait la dernière fois. C'était comme si Olivia et moi tentions de nous apprivoiser l'un l'autre. Et c'était difficile...

Je me retiens donc de me montrer un peu trop... Proche d'elle. Je profite de ses mains sur les miennes, et entrelace mes doigts dans les siens.

Ok.

J'affiche ensuite un sourire joueur, mais cette fois pour un humour un peu moins lourd que le précédent, et bien plus complice. Je n'employais d'ailleurs pas le même ton. J'étais bien plus sincère.

Fais gaffe, je peux être un vrai pot de colle quand je veux.

Ca c'est bien vrai. Mais pas dans ce genre de situation... Je déteste demander de l'aide, dépendre de quelqu'un. Après tout avant, j'avais simplement personne. En tout cas, je n'peux m'empêcher d'adorer quand Olivia se comporte ainsi avec moi. J'aimerais que ça dure toujours. Peut-être que jouer les malades fonctionne. Mais c'est malheureusement pas mon genre...

Je ne peux m'empêcher de fixer Olivia. Elle est tellement belle. D'un sens elle a raison... Je ne l'ai vu que 4, maintenant 5 fois. Alors comment je peux affirmer que je l'aime? Ca parait totalement con. Pourtant je le sais, je le sais quand je sens mon comportement changer face à elle, quand je me sens... Etrange. Jamais ça m'a fait ça. Et je sais ce que c'est, j'en suis sûr. Je sais pas comment l'expliquer. Mais c'est comme ça.

“Jackson & Olivia ”

Il y avait ces rares moments, qui duraient peut-être quelques secondes seulement, où Olivia baissait sa garde. Comme si, l’espace d’un instant, elle laissait une petite ouverture dans son cœur sans trop s’en rendre compte. C’était l’un de ces moments. C’était peut-être le fait de se retrouver dans cette chambre d’hôpital avec Jackson qui avait manqué de perdre la vie. Il semblait vulnérable, alors bien sûr, elle ne pouvait paraître aussi insensible qu’elle l’était lorsqu’il se faisait bien plus provocateur. Ou peut-être était-ce lié simplement à sa présence à lui. Après tout, ce n’était pas la première fois qu’il parvenait à passer les barrières qu’elle avait pourtant fixées depuis longtemps aux autres. Croisant son regard aux couleurs de l’océan, elle s’y noya durant quelques secondes en gardant le silence, laissant ses doigts entrelacés avec les siens. Ils jouaient tellement dans les extrêmes, tous les deux. Ils ne parvenaient pas à être normaux, comme si leurs sentiments étaient trop forts pour être atténués, qu’il s’agisse de l’inquiétude, de la colère, de la rancune ou… Ou d’autre chose. Mais, voyant à nouveau ce sourire rempli de malice sur le visage de Jackson, ce sourire qu’elle appréciait de plus en plus, elle secoua la tête amusée à ses paroles. Pot de colle, lui ? Il lui donnait plutôt l’impression d’être très indépendant au contraire, mais malgré l’intensité qui semblait le relier à elle, elle n’oubliait pas qu’au fond, elle était encore bien loin de le connaître par cœur. – Je demande à voir ça. lui répondit-elle d’une voix un peu plus légère. Quelque chose lui disait qu’il allait avoir du mal à l’inverse à se faire aider. Elle connaissait son histoire, désormais. Elle se doutait qu’il n’avait jamais dû être vraiment habitué à pouvoir compter sur quelqu’un, encore moins à se reposer sur quelqu’un. Mais elle espérait qu’il parvienne à l’apprendre. Leurs doigts étaient toujours liés l’un à l’autre, c’était plutôt étrange parce que le moment lui semblait naturel, comme il l’avait été ce soir-là, dans cette piscine. Ce soir-là, il l’avait embrassée. Et là, en sentant son regard fixé dans le sien, elle ressentait à nouveau ce trouble particulier l’envahir. Baissant instinctivement les yeux vers les lèvres de Jackson, elle remonta les yeux subitement en s’en rendant compte. Arrête ça, Olivia. Elle ne pouvait pas… Elle ne pouvait pas l’embrasser. Pas après ce qu’il lui avait dit, pas après ce qu’elle lui avait répondu. Alors, cherchant à ôter ce trouble en elle, elle se força à reprendre la parole. – Avant que je m’en aille, tu… Tu es sûr que tu n’as besoin de rien ?  

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Est ce que je peux réellement être un pot de colle? Je sais pas trop. Je crois qu'avec Nirvana et Olivia, oui... Il suffit de voir le nombre de sms que j'envoie à Nirvana, ou encore la fois où j'ai suivi Olivia pour m'assurer de sa sécurité malgré le mal qu'elle venait de me faire...

Je regarde Olivia, un léger sourire sur mon visage. J'étais content de la tournure que reprenait notre relation. Je déteste quand on est en froid. Et elle m'avait vraiment blessé la dernière fois... Mais j'oublie. Je suis allé trop vite pour elle... Je dois oublier la douleur que j'ai ressenti.

– Avant que je m’en aille, tu… Tu es sûr que tu n’as besoin de rien ?  

Je suis sorti de mes pensées, mais je contemple toujours la beauté d'Olivia. Elle a changé depuis ses 14 ans, oui. Mais en bien. Elle est plus belle que jamais. Encore plus quand elle s'inquiète pour moi. Ca me fait totalement craquer. D'ailleurs... D'ailleurs je m'apprête à faire quelque chose de stupide. Mais j'y peux rien, c'est plus fort que moi. J'en ai tellement envie. Je la regarde, ne répondant pas à sa question. Je suis comme... Ailleurs. Et soudain, ma main attrape sa nuque sans violence, mais avec passion, et mes lèvres viennent caresser celles d'Olivia pendant que ma langue cherche la sienne. Je ne veux pas la faire fuir une fois de plus... Mais j'en avais tellement envie... Ses lèvres sont ma drogue. Je ne pourrai plus jamais m'en passer. Je suis totalement dépendant.

Quand on a frôlé la mort de si prêt, on a tendance a revoir notre vision des choses. Et moi... Je suis devenu encore plus accroc à ma fille et à Olivia. Si au début je refusais de les voir parce que je supporte pas qu'elle me voient dans cet état... Je me sens finalement mieux quand elles sont là.

Perdu dans mes émotions suite à l'accident, et à ce que je ressens pour Olivia, je m'emballe, le coeur battant. Je serre Olivia contre moi, plus fort, intensifiant mon baiser. Et d'un coup, une douleur violente remonte le long de mon dos, m'arrachant une grimace alors que je rompe un instant le baiser. La douleur est intense. J'ai rarement souffert autant que le jour de l'accident. Mais cette douleur revenante est horrible. Et en plus de ça, ça a le don de me mettre hors de moi. Je supporte pas d'être dans cet état. Encore moins devant Olivia.

“Jackson & Olivia ”

Leurs regards plongés l’un dans l’autre, elle attendait sa réponse en tentant d’oublier le trouble naissant qui l’avait envahie. Elle n’aurait su expliquer la manière dont il la déstabilisait, Jackson. Elle avait toujours été une femme rationnelle, mais avec lui, rien ne semblait l’être. C’était peut-être parce qu’au fond, il était le seul homme avec qui elle partageait une relation aussi complexe, aussi compliquée. Olivia avait connu beaucoup d’hommes dans sa vie, surement même un peu trop. Mais, en réalité, elle n’avait jamais été très loin avec eux. Elle n’était pas habituée à ressentir autant de contradictions face à une seule et même personne. Elle n’était pas habituée à partager ce qu’elle partageait avec lui. Et c’était sans doute ce qui la troublait autant, du moins c’était ce dont elle essayait de se convaincre alors qu’elle s’efforçait de ne pas céder à l’appel de ses lèvres. Mais, subitement, là où elle avait tout fait pour ne pas céder, elle sentit la main de Jackson venir se poser sur sa nuque pour l’attirer jusqu’à lui. Et, en une fraction de seconde, elle sentit ses lèvres venir se poser contre les siennes. Ce contact l’électrisa toute entière alors que, sans plus chercher à résister, elle prolongeait avec tout autant d’envie que lui le baiser passionnel et langoureux qu’il lui offrait. Ses lèvres la rendaient complètement dingue. C’était instinctif, parce qu’à peine partageait-elle un baiser avec lui qu’elle ressentait ce désir l’envahir. Elle n’avait jamais été autant attirée par un homme, Olivia. Il semblait attiser ce feu en elle, cette passion dissimulée derrière sa vie compliquée et trop simple à la fois. Il ravivait une flamme presque malgré elle. Elle savait que ses gestes n’allaient pas avec ses paroles. Elle savait qu’elle aurait dû le repousser. Elle n’était pas prude en temps normal mais avec Jackson… Même un simple baiser revêtait une importance particulière. Il lui avait dit qu’il l’aimait. Il était le père de sa fille. Alors, un baiser entraînait forcément bien trop de conséquences entre eux. Surtout quand elle n’était pas prête à donner autant qu’il le méritait. Mais elle n’arrivait pas à le repousser, parce qu’il provoquait ces sensations incontrôlables en elle. Au contraire, elle avait fini par entourer ses bras autour de son cou pour intensifier leur baiser avant qu’elle ne le sente soudain éloigner ses lèvres. Rouvrant ses yeux, qu’elle avait instinctivement fermés à son contact, la belle les plongea dans ceux de Jackson, encore un peu troublée par leur baiser enflammé. Mais elle remarqua très vite le visage tordu de douleur du jeune homme, lui faisant rapidement ôter son trouble alors qu’elle sentait au contraire l’inquiétude l’envahir. – Jackson, ça va ? s’empressa-t-elle de demander alors qu’elle sentait son cœur se serrer. Elle se doutait qu’il avait mal, il semblait irrité, aussi. Elle n'aimait pas le voir comme ça. Posant sa main contre sa joue, elle la caressa avec douceur. – Tu veux que… J’appelle un médecin ? On peut leur demander un traitement plus fort.  

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Voilà de quoi j'avais besoin avant qu'elle ne parte... De ses lèvres. Ses lèvres si délicieuses dont je ne pourrai plus jamais me passer. Mais une douleur violente au niveau de ma colonne vertébrale est venue tout gâcher. J'aurais aimé pouvoir le cacher, mais la douleur est arrivée d'un coup, violente comme un coup d'électricité. J'ai encore un peu mal mais ça passe lentement alors que je me tiens plus droit. Je devrais peut-être m'allonger. Mais je veux pas.

- Non non ça va c'est bon!

Je réponds d'un air agacé, puis essaye de me calmer. Je veux pas me montrer désagréable, même si je suis en colère et que j'ai envie de foutre mon poing dans le mur. Je me calme doucement. J'ai pas besoin qu'Olivia me voit énervé en plus d'être dans un état si piteux. Je suis vraiment lamentable.

Je tourne mon regard vers ma belle et lui adresse un léger sourire un peu crispé à cause de la douleur. Je reprends d'un ton plus calme.

- Ca va t'en fais pas... Ca passe.

Mon sourire se détend lentement. N'empêche, j'adore quand elle s'inquiète pour moi. Mais cette fois je ne vais pas la taquiner avec ça. Parce qu'après elle va s'enfermer, et elle va redevenir froide. Et ça, je veux surtout pas. Alors, tandis que mon sourire disparait lentement, je me contente d'attraper à nouveau ses doigts entre les miens pour profiter encore un peu de sa tendresse. J'ai pas envie qu'elle parte. Oh non j'aimerais qu'elle reste encore un peu, qu'elle s'allonge contre moi, et que je m'endorme dans ses bras... Mais ça je ne lui dirai pas. Pourquoi? Parce que notre relation est encore assez spéciale. Et puis je suis pas du genre à réclamer des câlins... Du moins pas encore. Je lève à nouveau mon regard vers elle pour lui adresser un petit sourire.

- A bientôt alors.

Je lui fais un clin d'oeil, l'air complice. Elle veux me voir jouer au pot de colle? Ok, j'y arrive pas encore. Mais bientôt, promis.

“Jackson & Olivia ”

Les montagnes russes. Il lui faisait vivre les montagnes russes, Jackson. Et, cette fois envahie d’une inquiétude non dissimulée, elle tentait de s’assurer qu’il allait bien. Elle assistait, impuissante, à la douleur qui semblait le submerger malgré lui alors qu’il refusait toute aide de sa part d’un ton sec. Gardant le silence, elle s’abstint de dire quoi que ce soit, ayant bien conscience que ce n’était pas le moment de rétorquer. Voyant un sourire, encore douloureux, apparaître sur son visage, elle restait toujours aussi inquiète. Elle n’aimait vraiment pas le voir aussi mal. Mais ce qu’elle n’aimait pas non plus, c’était qu’il ait autant de difficulté à accepter son aide. Ou celle de n’importe qui, d’ailleurs. Elle commençait à se demander s’il était bien raisonnable qu’il rentre chez lui en fin de compte. Borné comme il était, il ne demanderait rien à personne au risque de se retrouver en piteux état. Mais la belle sortit de ses pensées lorsqu’elle sentit la main de Jackson venir saisir doucement la sienne. Etait-ce sa manière à lui de s’assurer qu’il n’avait pas créé de froid en réagissant aussi sèchement après l’avoir embrassée ? Bon sang, ils s’étaient encore embrassés. Elle ne savait pas ce que ça signifiait, et peut-être qu’au fond, il ne valait mieux pas qu’elle sache. Gardant les doigts du jeune homme entre les siens, elle releva les yeux vers lui en l’entendant la saluer, appuyant ses mots d’un clin d’œil. – Tu sais, si tu ne veux pas que je parte, tu peux aussi le dire. lâcha-t-elle d’un ton fier, presque un peu orgueilleux avant qu’un sourire tendre ne se dessine sur ses lèvres. Elle ne savait pas ce qu’il en était de lui, même si quelque part, elle avait l’impression qu’il lui demandait silencieusement de rester en lui tenant la main de cette façon. Mais, de toute manière, Olivia n’avait pas vraiment envie de partir, pas après l’avoir vu dans cet état. Elle n’avait pas envie qu’il se retrouve seul, sans pouvoir se dire pourquoi. Elle voulait aussi qu’il se repose, qu’il s’allonge et se tienne tranquille. S’il en était capable. Alors, finalement, elle attrapa la télécommande de la télévision ridicule installée dans la chambre avant de se tourner de sorte à se retrouver à ses côtés et non plus en face de lui. S’adossant contre le lit, elle espérait que la voir elle-même se détendre l’inciterait à s’allonger. – Je ne vois pas pourquoi tu serais le seul à tranquillement te reposer dans ton lit. rétorqua-t-elle, un petit sourire espiègle sur les lèvres avant d’allumer la télévision et commencer à zapper. Elle pouvait jouer les pots de colle, elle aussi. En fait, non, ce n’était pas du tout son genre mais… Allez savoir. Ouais, bon, ce n’était pas la meilleure façon de le faire mais… C’était un peu sa manière de lui dire qu’elle voulait rester auprès de lui.  

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Je pensais pas que j'étais si transparent. Vraiment pas. Pourtant on dirait qu'Olivia lit en moi. C'est dingue. J'ai pas l'habitude de ça. J'affiche un regard surpris et un sourire amusé alors qu'elle me dit que je peux lui demander de rester. J'ai même pas le temps de répondre quoi que ce soit qu'elle commence à s'installer en prétendant que j'ai de la chance d'être là à me prélasser, ce qui me fait rire. Elle entre enfin dans mon jeu de l'humour noir. Ca parait glauque c'est vrai, mais perso ça m'aide carrément à mieux accepter mon état et à penser un peu à autre chose. C'est toujours mieux que de se morfondre non?

Je la regarde donc prendre ses aises et ça m'amuse follement. Elle allume la télé et commence à zapper. J'avoue que je ne m'attendais pas à cette réaction. Mais j'adore ça! Histoire de la taquiner, je lâche un

Bah vas y fais comme chez toi!

Me remettant droit dans mon lit, je me décide enfin à me rallonger. Doucement, je prends mon temps pour pas avoir à hurler d'une douleur soudaine devant Olivia... Ouf, ça s'est bien passé, me voilà à nouveau allongé. C'est mieux.

Restant sur le ton de l'humour et de la taquinerie, je dis alors

Tu voudrais pas non plus squatter mon lit pendant qu'on y est!

Est ce que c'est une invitation? Oh que oui. Je sais pas pourquoi c'est si difficile de dire un truc du genre "tu veux pas venir près de moi?" mais ça l'est. C'est tout. On fait comme on peut pour communiquer...

“Jackson & Olivia ”

Olivia ne savait pas vraiment ce que ça signifiait, tout ça. Parfois, elle avait encore l’impression qu’ils venaient de se rencontrer et qu’elle avait encore tout à découvrir sur l’homme qu’il était… Et, d’autres fois, elle avait cette sensation de le connaître depuis toujours. C’était assez difficile à expliquer. Aussi, elle était différente avec lui. Elle était toujours dans la retenue, Olivia. Elle n’aimait pas se dévoiler, elle évitait toute forme de familiarité, et elle était devenue la reine du sarcasme comme moyen de défense. Mais, avec Jackson, elle agissait comme elle ne l’avait jamais fait. Elle était à l’aise, comme si elle l’avait toujours connu. C’était parfois tellement compliqué, mais c’était aussi bien plus naturel que ce dont elle avait l’habitude. S’installant ainsi spontanément sur le lit, elle était même parvenue à déclencher un rire de la part du jeune homme – ce dont elle n’était pas peu fière – avant de se saisir de la télécommande pour allumer la télévision mise à disposition dans leur chambre. Aux paroles de Jackson, elle se mit simplement à sourire, amusée. Faire comme chez elle, c’était un peu ce qu’elle était en train de faire à dire la vérité. Mais elle était surtout heureuse et rassurée de le voir s’allonger à nouveau dans son lit. Elle avait bien compris qu’il n’était pas du genre à se tenir tranquille bien longtemps, mais là en l’occurrence, il en avait besoin. Et lorsqu’elle l’entendit lui proposer d’une voix espiègle comme pour la taquiner, de le rejoindre dans son lit, elle tourna les yeux vers lui, presque un peu surprise. Elle ne savait pas s’il cherchait à la titiller ou s’il était sérieux, mais elle n’était pas sûre que s’emmitoufler sous la couette avec lui soit bien raisonnable. Cela entrainait malgré tout une certaine intimité qu’elle n’était peut-être pas prête à avoir. C’était surement surprenant, étant donné qu’ils avaient d’ores et déjà couché ensemble, et deux fois en plus. Mais pas pour elle… C’était tellement simple, le sexe. C’était quelque chose de physique, de facile, entre deux personnes tout simplement. Alors que cette complicité, cette intimité qui s’instaurait tout doucement entre eux, ça, c’était bien plus dangereux. Alors elle resta sagement à sa place, mais entourant son bras autour de lui, elle l’enlaça alors qu’elle laissait sa tête se poser contre celle de Jackson. – Maintenant, laisse-moi regarder le film. lâcha-t-elle d’un ton malicieux. Ils avaient encore du chemin à faire, c’était certain. Mais les deux novices de l’amour qu’ils étaient commençaient à s’apprivoiser, petit à petit.  

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