Abygaëlle est assise à une table pas loin de rayonnage. Entre ses entretiens psy et ses cours de Français, elle n'a pas beaucoup de temps a elle... Enfin un créneau pour avancer sur son mémoire. Ça fait maintenant deux heures qu'elle est arrivé. La bibliothécaire lui a remis les clés pour fermer depuis une bonne demi-heure. Cette dernière a l'habitude qu'Aby travaille tard, c'est le seul moment où elle a du temps. Comme la blonde accompagne la fille de la bibliothécaire à l'hosto, cela lui a permis d'avoir une sorte de passe droit à la bibli de l'université.

Il commence à faire assez nuit dehors, alors elle décide de se lever pour aller ranger les bouquins qu'elle a sorti. C'est à cet instant qu'elle entend la voix d'un homme au sein de la bibliothèque. Prise de panique, elle reste tétaniser quelques instants entre deux rayons. Qui est-ce ? Y'a-t-il danger potentiel ? Elle inspire et prend son courage à deux mains pour regagner sa table. "Oui je suis là, il n'y a plus personne et je vais fermer." Elle récupère une bombe lacrimo dans son sac à main, sans même regarder le le jeune homme.  Sous tension, la jeune blonde est une bombe a retardement. Elle finit par le faire et voit un mec de son âge a peu près. Elle se souvient l'avoir vu rentrer et vaguement il a du expliqué qu'il venait faire une intervention dans je ne sais quelle matière. Elle se détend et lance : "Hmm.. Je te laisse ranger tes livres et on y va ?" Elle ramasse a son tour ses affaires quand tout à coup toutes les lumières se coupent, plongeant la bibliothèque dans un noir presque parfait.

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Lorsque Asriel entendit enfin une voix lui répondre, il fût presque soulagé. L'espace d'un instant, il crut que c'était la bibliothécaire qui lui avait répondu. Oui, excusez-moi. J'étais absorbé par mes lectures et je n'ai pas vu le temps passer.. dit-il avait un petit sourire, préférant prévenir que guérir, il espérait charmer la bibliothécaire en espérant qu'elle ne lui taperait pas sur les doigts d'être resté aussi tard. Mais finalement, c'est une jolie blonde d'environ son âge qu'il aperçu. Il arqua un sourcil en l'observant, une bombe anti-agression dans la main.. Alors, avec humour il leva les siennes Pitié, je ne suis pas armé ! dit-il en riant doucement avant d’enchaîner. Oui, je me dépêche. aussitôt il s'exécuta et commença à ranger ses affaires, le vent et la pluie frappaient toujours les vitres de la bibliothèque dans cette nuit noir..

Puis soudain l'angoisse monta. Les quelques lumières toujours allumée se mirent à clignoter une fraction de seconde avant de plonger la bibliothèque dans un noir complet. Oh non.. Non non non.. s'était-il mis à répéter pour lui même de façon crescendo, il cherchait son téléphone, paniqué il le fit tomber sans avoir eu le temps d'allumer la lumière. Hé oh ! Vous êtes où ? il se mit à crier, sa voix tremblait, mais vraiment pas autant que ses membres. A quatre patte sur le sol de la bibliothèque, il cherchait son téléphone partout, sentant les larmes lui monter tandis que sa gorge se serrait. Transpiration, rythme cardiaque excessif. Il se sentait devenir fou.. Et quand il se heurta à ce qui était tout à l'heure à la lumière, sa chaise.. il se mit à crier. L'immensité du noir, ce vide qui cache les pires horreurs. Ces objets innocents à la lumière, devenait de potentielles armes dans le noir complet. Le danger est partout lorsque l'on se retrouve dans le noir..

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La grande blonde est soulagée de voir que le jeune homme en question ne semble pas être un gros psychopathe. Elle sourit nerveusement lorsqu'il annonce qu'il n'est pas armé et se sent un peu bête de sa réaction démesurée. "Oui... Je... Excuse-moi, mauvaise habitude." Ce genre de réflexe lui avait passé mais depuis la scène dans l'ascenseur avec @Riley L. Morris, ses angoisses étaient revenues, tout comme ses cauchemars... Elle chasse les idées qui passent dans sa tête pour se reconcentrer sur l'homme de la bibliothèque. "Pas de soucis, je t'attends là."

Elle regarde le jeune homme repartir dans l'autre pièce pour ranger ses affaires. Elle fait de même et rassemble tout ce qui traîne sur sa table. Tout à coup, les lumières clignotent et se coupent. "Fait chier." lâche-t-elle en chuchotant. C'est alors, qu'elle entend des cris. Ceux du gars de tout à l'heure. Elle attrape son portable pour allumer la torche. 4% de batterie. Elle fonce dans la pièce du fond lorsqu'un intense cri résonne. "Je suis là." hurle-t-elle à son tour. Elle s'approche de lui le téléphone à la main. Une lueur dans l'ombre. Elle le distingue et pose sa main sur la sienne. "Je suis là." reprend-t-elle avec une voix plus douce. Elle sait que dans quelques instants la lumière va s'éteindre de nouveau. Le contact doit être établit avant, elle le sait.

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Asriel était en pleine crise de panique. Dans ce noir profond, il était comme projeté à l'intérieur de son corps d'adolescent. Un corps qu'on affligeait de torture, un esprit que l'on brisait lentement, afin de pouvoir le reconstruire à la convenance de son père. Il tremblait, convulsait presque. Cette sensation indescriptible qui lui donnait le sentiment de vouloir sortir de son corps, c'est comme essayer de se déshabiller sans les mains. Il bougeait, dans tout les sens pour se défaire de cette enveloppe corporelle qui souffrait de la simple présence de l'obscurité.

Puis enfin, la lumière. Son visage se tourna irrésistiblement vers cette lueur qui lui explosait probablement la rétine sans qu'il s'en aperçoive. Ses convulsions se calmaient mais le visage qu'il devait offrir la jeune femme devait être atroce. Des pupilles rétractées au maximum à force de fixer la torche du téléphone. Le visage trempé par les pleurs qu'il n'avait pas senti couler, des yeux rouges et un visage marqué des traits de la peur. Ce qu'il se passait dans sa tête lorsque la pénombre s'abattait sur lui, s'était indescriptible. N'éteignez pas la lumière, je vous en pris l'éteignez pas ! il n'était pas pleinement conscient de la personne à qui il s'adressait. Durant son conditionnement en Allemagne, lorsqu'il tentait encore de résister à ses tortures, il suppliait ses geôliers de ne pas éteindre la lumière, sachant pertinemment ce qui l'attendait dans l'obscurité. C'était avec la même voix qu'il suppliait la jeune femme de ne pas l'éteindre. Il répéta à nouveau sa supplication d'ailleurs : S'il vous plait .. la seule chose dont il était à peu près conscient à cette instant, c'est que temps que la lumière brillerait, son corps cesserait de souffrir.

Il ne sentait pas vraiment la main de la jeune femme, pourtant posée sur la sienne. Durant ces crises, son corps ne lui appartenait plus. Sa respiration était haletante, et nul doute qu'il allait replonger dans une crise violente si la lumière venait à s'éteindre. Je vous jure que je ferais tout ! Tout sera fait comme il le veut mais par pitié n'éteignez pas la lumière ! Il était en plein délirium, sans aucun doute.

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La blonde lève les yeux vers le jeune homme. Il n'est pas en capacité de se déplacer, il semble tellement effrayé. Des larmes coulent le long de ses joues, ses yeux sont gonflés et écarquillés. Il se met à parler. Elle suit le regard du jeune homme, il ne voit que la lumière. Les mots qu'il utilise la font tiquer. Elle comprends, ou presque. C'est la première fois qu'elle se retrouve face à quelqu'un ayant subit un traumatisme aussi grand. La dernière phrase du jeune homme la fait frissonner. Ça n'a même pas l'air d'être un simple traumatisme mais une thérapie par la peur ou du conditionnement. Elle ne sait pas vraiment, elle est loin d'être une spécialiste de cela. Le "il" dont il parle l'interroge une nouvelle fois. Un peu perdue, elle hésite entre entrer dans son jeu ou le faire sortir de son mutisme... Qui ne tente rien n'a rien. La priorité est de garder une lueur présente dans la pièce. "Pour commencer, active la lumière sur ton téléphone et donne le moi."Tant bien que mal, elle prend une voix autoritaire. Elle sait que dans quelques instants le sien se coupera et elle n'a aucune idée de la manière dont il pourrait réagir en cas d'extinction des feux... Sa soif de comprendre l'être humain est trop forte. Elle tente une approche. "A ton avis, qu'est-ce qu'IL attend de toi ?" Elle ne sait pas si elle utilise la bonne méthode, le bon ton, les bons mots... mais au moins elle essaie.

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