Portant un pantalon bordeau en cuir (ici) et un pull noir légèrement transparent (ici), Priam était assise au bar du club et, passant une main dans ses cheveux, elle tambourina le comptoir, amusée, afin de commander son énième verre de la nuit. Arrivée à presque deux heures du matin, il était déjà cinq heures et Priam avait l'impression de danser depuis quelques minutes seulement. Euphorie naturelle, alcool ou drogue ? Aucune idée, peut-être les trois, elle ne savait plus elle s'en foutait. Un de ses fichus dossiers venait ENFIN d'être terminé, dès qu'elle l'avait rendu elle ne pensait qu'à sortir et décompresser, et avait exaucé son souhait sans hésiter une seconde. Elle n'y était d'ailleurs pas allé de main morte, et lorsqu'elle se releva après avoir été servie, Priam eut quelque difficultés à aligner correctement trois pas avant de marcher avec plus d'assurance, sa coupe de champagne en main, ce qui étonnait toujours les personnes qui fréquentaient ce lieu; bien que l'un des barman l'appelait "Miss Champagne", ça lui donnait des airs de "richette" mais il suffisait de la côtoyer un peu pour comprendre que ça n'avait rien à voir, et Priam fréquentait assez le Badman Bible pour que le barman utilise le "surnom" en bonne et due forme.
Montant les escaliers, s'arrêtant parfois pour boire une gorgée de sa boisson pétillante, la grande brune arriva sur le toit terrasse et eut un violent frisson. La chaleur des chauffages mais surtout des corps dansants du club venait de disparaître d'un coup, laissant place à l'air glaçon d'un mois de Décembre qui pointait le bout de son nez. Bordel à cul de pompe à merde ! lâcha-t-elle avant de se marrer, tout en rejoignant un banc près d'un "poêle". Mais j'te connais toi ! T'es l'espèce de faux hippie qui pense qu'à lui sur les photos ! fait Priam en pointant Ariel du doigt avant de pouffer. T'es sûr de sauver la planète là ? On est pas trop des cons de consommateurs pour toi ? le raille-t-elle avant de finir sa coupe d'une traite et poser son verre sur le côté.

Pffffff. pouffa Priam lorsque Ariel parla de sa photogénie. Elle ne nierait pas, il l'était, mais sans être un monstre d'auto-suffisance, elle savait, ne serait-ce qu'en raison du conflit "Instagram" né entre sa sœur et elle, que la photogénie n'était pas un problème en ce qui la concernait. En soit, le comportement du bouclé l'avait plus fait marrer qu'autre chose, bien qu'elle lui en aurait parfois collé quelques-unes, pour la forme. Il semblait être un mélange étrange d'assurance impertinente, et de discours bidons traduisant soit un taux de connerie beaucoup trop élevé (qu'il compensait donc avec son minois), soit un certain état d'insatisfaction générale à propos de quoi ? La vie, la sienne, le tout, allez savoir ! Priam s'était fait une idée d'Ariel, elle ne l'avait pas psychanalysé. Il avait au moins ça d'amusant : il répliquait. Il levait les yeux au ciel, la rembarrait, mais répondait, c'était distrayant, c'était tout ce qu'elle demandait. L'observant déblatérer, Priam arqua un sourcil, sans trop savoir si il la désespérait ou l'amusait franchement, elle n'avait pas encore sa réponse quand il lui souffla dessus. La jeune femme plissa les yeux puis dissipa la fumée avec sa main. Un vrai petit con. conclut-elle alors, amusée avant de rire à nouveau. Je te ferais pas ce plaisir, quoi que si ça me permets de ne plus avoir à entendre tes conneries, pourquoi pas. Sans hésiter, l'Ukrainienne attrape le joint et tire longuement dessus. Lorsqu'elle recrache la fumée elle hoche plusieurs fois la tête : c'est de la bonne. Elle ne lui rendrait pas tout de suite tiens. Bon princesse, au lieu de refaire le monde façon white trash Cendrillon, autant danser, le club ferme pas avant sept heures et mon champagne me manque déjà. sur ces mots, "Prince Priam" tire une nouvelle latte et reproduit ce que le jeune homme lui avait fait : un rond de fumée dans sa figure avant d'étirer un large sourire satisfait, presque gamin, puis tourner talons pour rejoindre l'escalier.  

Priam fronce légèrement les sourcils en écoutant Ariel, pensant qu'il allait dire quelque chose d'intéressant, ou qui tenait un peu plus la route. Mais elle était visiblement trop optimiste. Mais ta gueule ! réplique-t-elle dès qu'il eut fini son speech, amusée, hilare même, avant de secouer la tête. J'ai un pêché pour cette boisson, les bulles me montent à la tête, ça me plaît, et crois moi que mon style de vie n'a rien à envier à d'autres. Enfin du moins moi je n'envie pas le style de vie des autres. Termine-t-elle presque blasée en repensant à quelques étudiant-e-s de Columbia avant de hausser les épaules avec un soupir. Priam croise les bras et penche la tête lorsque Ariel lui demande ce qu'elle cherchait sur le toit, un léger sourire en coin apparaît sur son visage et elle baisse légèrement les yeux lorsque le bouclé s'approche d'elle. Elle sourit d'autant plus, puis finit par relever la tête et fixer Ariel. Je te cherchais. Approuve-t-elle simplement, jouant son jeu plus que disant la vérité (elle ne savait même pas qu'il était là). Tu mords fort ? questionne-t-elle en plissant légèrement les yeux. Boire un verre .. c'est mignon. La jeune femme recule sans détacher son regard d'Ariel avant de faire volte-face et commencer à redescendre dans la partie club, reprenant le chemin qu'il avait interrompu avec ses questions et ses délires sur le champagne.

Priam joue au chat et à la souris, elle se fait souris alors qu'elle sait très bien qu'elle est aussi le chat. Il réduit l'espace entre eux, Ariel se fait un chat bon joueur et Priam rit légèrement.  C'est tout un art.. Dit-elle alors en attrapant la coupe d'entre les doigts du bouclé.  Laisse donc ça aux pros. Priam vole une gorgée de l'alcool qu'il n'a de toute manière pas semblé apprécier, avant de rire un peu aux mots d'Ariel.  Je n'amène pas des inconnus chez moi.. elle penche la tête, Mais j'aime bien aller chez eux. Souriant en coin, l'Ukrainienne baisse doucement les yeux, comme une mijorée, avant d'attraper la nuque d'Ariel pour le tirer vers elle et l'embrasser. Rien d'un premier timide, rien d'un essai faussement chaste pour donner envie d'aller plus loin. Non, l'audace et l'ardeur d'une petite tension qui passait entre eux, agréablement, et que Priam souhaitait concrétiser, poussée par l'alcool.

On la jugerait mille fois pour ce comportement. Mais Priam s'en moque. Beaucoup s'en moquent aussi, de toute manière. Ce qui importe c'est leur feeling, leur alchimie réciproque, lancée par l'audace et l'envie l'Hongro-Ukrainienne vole un baiser au bouclé qui répond avec tout autant de sérieux qu'elle. De quoi donner des idées, bien qu'elles étaient déjà là depuis un moment. Elle rit quand il dit que son appartement n'est pas loin, la situation lui semble presque cliché, elle arque un sourcil en surjouant la surprise: ça alors !, ne connaissant pas le vrai tempérament d'Ariel, Priam fût légèrement surprise lorsqu'il décida de continuer à jouer l'audace en venant l'embrasser glissant petit à petit ses lèvres dans son cou, la grande brune se surprit à fermer les yeux pour "savourer" l'instant avant de hausser les sourcils quand il se décide à concrétiser leurs dires. Sans trop attendre, la jeune femme suivit le bouclé avec un léger rire. Une fois sorti du club, un certain froid vint les saisir et les rappeler à la réalité. Mais c'était ce qui rendait l'idée "charismatique". On aurait dût faire ça aux WC. le charria-t-elle alors avant de passer son bras autour du sien et poser sa tête contre son épaule, enthousiaste.