Elle sait même pas ce qu'elle fout là, ou plutôt elle comprend pas pourquoi elle a pas ouvert sa gueule plus tôt pour exprimer son désaccord. Elle d'habitude impulsive s'était laissée surprendre à rejoindre une soirée qui se déroulait dans un pub spécialement dédiés à la bière. Boisson qu'elle ne supportait pas, dans le sens physique du terme d'ailleurs : ça avait toujours tendance à lui faire mal au ventre. Assise à écouter d'une oreille ce qui se disait à sa table, la jeune femme se leva soudainement pour partir aux WC, tout en attrapant son sac. Se calant quelques brèves minutes après avoir verrouillé la porte derrière elle, Priam sortit de son sac à main une flasque dans laquelle elle avait établie sa réserve de vodka afin d'au moins avoir l'ivresse puisqu'ils ne servaient rien d'autres que de la bière, de l'eau et éventuellement du sirop, mais une soirée à la grenadine ça ne la branchait pas; surtout pas quand ses amis commençaient déjà à parler un peu trop fort.
Frissonnant légèrement, poussant un soupir de satisfaction, Priam se délectait d'avoir bu un alcool qui lui convenait, et qui la rendrait peut-être même au même niveau que ses collègues, surtout si l'on prenait en compte le fait qu'elle avait bu du vin avant de sortir, histoire de se mettre "dans l'ambiance" comme elle aime tant le dire. Ressortant, fière de son tour de passe-passe, l'Ukrainienne croise des filles qui discutent entre elles en se remaquillant. Se lavant les mains distraitement, naturellement curieuse, la grande brune reconnaît un prénom : "Silas". Rho' le petit enfoiré, il était là ? Parfait. Rapidement, Priam dont l'allure sobre, presque chic avec ses escarpins bleus (clique !), contrastait presque avec sa furie instantanée, retourna dans la salle principale du pub afin d'y jeter un oeil attentif. Elle avait deux mots à lui dire et ne l'avait croisé nulle part pour les lui dire, à croire qu'il la fuyait. Conscient de ses conneries, en fait, le connaissant, c'était peut-être même précisément ce qu'il faisait. Hé tête de nœud ! Lui fit-elle tout en ébouriffant ses cheveux alors qu'il allait pour attraper son verre, avant de vivement retirer sa main de sur sa tête, réalisant que c'était typiquement le genre de geste qui alimentait les rumeurs. 'Faut qu'j'te parle. 'Faut qu'on parle., fuck les rumeurs, Priam l'attrape par la manche pour inciter le jeune homme à se lever plus vite, elle l'attira dans un coin du pub. C'est quoi ton problème ? A dire aux gens qu'on sort ensemble, on couche même pas ensemble, je sors pas avec toi, tu sors pas avec moi, arrête de mentir sur mon compte ! Okay ?

Toujours le sourire aux lèvres le petit con, Priam n'est pas d'humeur à rire. Elle s'impose dans son quotidien, comme il tente vilement de le faire en mentant à son propos, et elle perturbe un peu le groupe, mais n'y prête pas attention. Elle secoue la tête, faisant les gros yeux lorsqu'il essaie de gratter quelques minutes, ou de repousser le règlement de compte à plus tard. Elle ne se rendait pas compte qu'elle devait peut-être mettre mal à l'aise certaines personnes, ou au contraire devenir leur attraction de la soirée, ça l'importait peu. A l'abri des regards, l'attitude de Silas changea, ce qui poussa Priam à se redresser, le fixant en plissant les yeux et fronçant les sourcils. C'était prévisible, elle le savait déjà, de l’esbroufe, il avait le profil pour, mais elle se demandait ce qu'il allait lui servir comme excuse. Aucune. Riant légèrement en regardant l'étudiant de haut en bas avant de reculer un peu, la jeune femme secoua la tête face à sa réponse. C'était tout ce qu'il avait à dire pour sa défense ? Se payait-il sa tête ou pensait-il sincèrement comme ça ? Priam n'en savait rien et n'avait finalement pas vraiment envie de savoir; elle se contenta de pouffer. Je sais.. répondit-elle du tac au tac avant de reprendre son sérieux : NON., se sentit-elle obligée de répondre face à l'air qu'il semblait avoir face à sa réaction. Ça la confortait toujours de savoir qu'elle pouvait être désirable, mais elle n'avait pas envie qu'il décide de quoi que ce soit pour elle. Oh ça va écrase. répondit simplement l'Ukrainienne quand l'énergumène tenta un compliment, il comprit assez rapidement qu'il ne s'en sortirait pas aussi simplement. Quoi ? Toi ? T'es les yeux tordus, ils son penchés comme un sims mal réglé.. fit Priam en mimant l'inclinaison avec ses deux index avant de rire, alors que Silas coupait déjà court à la "conversation". Un verre de quoi ? J'aime pas la bière et ils vendent que d'ça ici.. , elle le suit en prononçant ces mots avant de rire et de le taper sur l'épaule à la vanne "amoureuse" qu'il lui lance. Pourquoi moi ? Je suis pas de l'Upper East Side, j'ai pas les dernières Jimmy Choo et les vrais riches n'ont aucune estime pour les "nouveaux riches", en plus c'est que mon frère le riche, pas moi, c'est quoi ta stratégie encore ? Lui souffle-t-elle à l'oreille, sympa, évitant de gueuler la mascarade sur tout les toits . La question c'est pas que tu sois beau ou moche.. mais, moi j'ai envie de faire des rencontres ! J'ai revu Andy il n'y pas si longtemps, et je l'ai déjà trompé une fois, j'ai pas vraiment envie de griller mes chances avec lui parce que tu dis à tout le monde que je suis maquée ! Quoique.. ça lui ferait peut-être les pieds, pour m'avoir larguée sans ménagement, j'en sais rien.. Dévoile-t-elle alors, parlant un peu rapidement avant de lancer un regard vers sa table saluant brièvement de la main ses "amis" pour qu'ils ne s’inquiètent pas de son "absence".

Soupirant face à la question de Silas, Priam eut seulement besoin de hausser les épaules puis de secouer la tête pour contredire ses suppositions. Elle n'était pas de mauvaise humeur, ça n'avait rien avoir avec l'humeur, ça avait avoir avec lui. Il l'agaçait, d'une certaine manière, et c'était la seule raison de son émoi. Néanmoins, il fallait avouer que l'étudiant en question était un véritable phénomène, et finalement il la fit légèrement sourire avec ses remarques de pseudo prof. Tu note sec., dit-elle, jouant le jeu avant de légèrement rire quand il semble s'impatienter et baisse ses mains qu'elle commençait à imposer sur sa figure; avant de lui annoncer ne pas aimer la bière. Hahin, très drôle. Non t'en fais pas, j'ai ma flasque de vodka avec moi, je m'amuse, merci. Mais Silas allait toujours plus loin dans ses délires et Priam retira vivement sa main, pas d'accord pour le laisser gagner aussi rapidement, même si, avec toutes ses répliques d'hyperactif il arrivait presque à la semer. Ramenant son gilet sur ses épaules, elle se mit à râler : Non mais sérieux, dis que tu sors avec Anastasia ou Abigail, j'sais pas moi.., traversant la salle, slalomant entre les chaises et les tables tout en racontant son histoire, Priam se mit à plisser les yeux, regrettant déjà d'avoir parlé. Non d'abord tu trompes et après tu récupère, ça marche dans ce sens, pas l'autre. Et puis merde c'est bon il avait Charlie et moi rien que pour lui, alors, désolée mais c'est un peu féministe ce que j'ai fait en fait quand t'y réfléchis. Puis les coureuses sont toujours des valeurs sûres, vous les hommes vous aimez celles qui vous sucent sans conditions. Répond la jeune femme, blasée, en levant les yeux au ciel, piquée à vif par les réponses amères, mais pas totalement fausses (ni totalement vraies..) de son "ami". Le miracle ce serait que t'aies un jour à ne plus t'inventer de copine. Arrêtée, Priam observait les amis de Silas en fronçant les sourcils, soucieuse mais passive, de l'impression qu'elle devait donner à côté du grand blond. J'ai mes amis moi aussi hein.. commençait-elle à répliquée, bras croisé, décidée à ne pas suivre le pitre qu'elle venait de réveiller, lorsqu'il se retourna. Priam arqua un sourcil et n'anticipa absolument pas ce qu'il fit ensuite. Immobile, l'Ukrainienne fixait Silas avec un air perdu, puis interrogatif lorsque les claquements de doigts agaçants se firent sous ses yeux. Merde alors. C'était pas si mal. Putain, Priam, tu vas vraiment te laisser avoir aussi bêtement ?
Observant le grand dadais s'avancer vers ses amis, la brunette tourne la tête vers les siens qui pour l'heure étaient assez occupés à discuter entre eux. Pinçant les lèvres, la belle se mit finalement à rejoindre Silas, pas convaincue de ce qu'elle faisait. Elle pouvait très bien lancer de but en blanc là comme ça qu'ils étaient pas ensemble. Elle pouvait aussi le frapper avec sa sacoche et repartir s'enfiler la vodka aux chiottes ou dans la rue , c'était plus respirable. Elle pouvait aussi s'asseoir, rencontrer des gens et aviser. Aviser, oui, ça serait une bonne chose, elle prendrait une décision par la suite. Riant légèrement, Priam passa une de ses mèches de cheveux derrière son oreille avant de sortir de son sac du tabac et de feuille pour rouler. A l'aise, il émanait d'elle une assurance opaque quant aux doutes qui l'assaillaient intérieurement.

Je sais conduire même avec un petit coup de vodka dans le nez, je suis pas une fag' de ricain moi princesse. , ils ont plus ou moins réponse à tout, l'un comme l'autre, et Silas n'a pas besoin d'une minute pour démonter la plaidoirie de Priam qui, soupirant : Ce sont pas des coureuses, elles elles croquent, mais les coureuses c'est celles qui font TOUT pour t'avoir et se sentent pas exister sans toi ! C'était ironique si on la connaissait comme sa petite soeur la connaissait, on se rendrait compte qu'elle venait de fournir une description de sa propre personne pour critiquer une autre personne. Heureusement, Silas n'en savait rien, mais Priam rajouta toutefois, sûre cette fois de trouver ce qui faisait défaut à Charlie, contrairement à elle : Une coureuse ça fait en sorte, ou semblant, d'avoir les mêmes passions que toi, alors que c'est faux. Elles se modèlent, pour attirer l'attention tu vois. Moi je suis pas comme ça, moi je suis moi., légèrement susceptible, Priam fronçait un peu les sourcils en écoutant ce que le grand blond tenait à lui dire. Ça sonnait comme des mots réconfortants mais la fin n'avait rien à voir avec cela. Mais arrête de dire n'importe quoi putain ! La suite s’enchaîna assez rapidement, et le baiser volé de Silas fût peut-être l'élément qui poussa la jeune femme à le suivre. Curieuse.  Elle s'était installé avec un certain naturel, comme si ça allait de soi de rejoindre les amis de Silas alors que d'un coup d’œil elle s'imaginait déjà n'avoir pas grand chose en commun avec eux. Néanmoins, elle ne se montra pas désagréable, elle eut même un sourire chaleureux lorsque Silas la présenta à ses amis. Priam hôcha la tête en disant : Enchantée ! avant de se concentrer à nouveau sur sa cigarette qu'elle déposa sur la table une fois roulée puis ranger son petit matériel dans son sac magique. Soudain, une phrase la coupa dans son élan et Priam releva la tête vers le prénommé Cooper tout en zippant son sac. Elle eut un léger rire et lança un regard mielleux vers Silas. Oh.... Nous. Elle posa sa main sur celle du grand blond et la caresse doucement, semblant comme très heureuse de son couple avant d'attraper sa clope. Ca n'existe pas. On sort pas ensemble, il ment, il sort pas avec moi et je ne sors pas avec lui. Bon, la bière c'est pas mon truc hein. Allé ! Priam se releva , Bonne soirée ! sur ces mots, elle ébouriffa à nouveau les cheveux du jeune homme avant de sortir du pub. Devant le bar, la grande brune prit une grande inspiration et alluma sa cigarette. Finalement, elle n'avait pas envie d'être utilisée. Ni d'être la seule à être ennuyée surtout. L'idée d'un Silas embêté l'amusait, puis ça ne devait pas être si grave.. après les vacheries qu'il lui avait dit à propos d'Andy, il méritait que son mensonge soit révélé.  En y songeant, Priam se retourna face à l'entrée du shop, sans savoir si elle observait la foule, le groupe d'ami de Silas ou Silas lui-même. Ou si elle espérait le voir arriver en râlant. A cette pensée, elle eut un léger sourire en coin.

Priam devait quand même lui accorder cela à Silas : il avait de l'esprit. Un certain humour, une certaine répartie, alors elle eut un léger rire, sincère néanmoins, lorsqu'il l'appela "Larousse 2015". La suite des évènements en revanche prenait une autre dimension, elle se sentait un peu utilisée ou peut-être était-ce par pur esprit de contradiction. Il lui était impossible de définir sa relation avec Silas, de définir ce qui lui faisait ressentir car ça changeait à peu près toutes les trente minutes. Il l'énervait, il l'exaspérait, il l'offensait, il l'épuisait, tout comme il la faisait marrer, l'attendrissait, la surprenait, et la divertissait. C'était une rencontre qu'elle ne regrettait pas, ou pas encore du moins, et franchement il était atypique dans son genre, mais ses manigances sur son compte ne lui plaisait pas. Priam n'avait pas envie de comprendre, et elle n'avait pas envie d'être associée au couple avec lui alors qu'il n'en n'était rien, alors qu'elle espérait bien rencontrer des garçons, avec qui la relation serait un peu plus saine qu'avec Andy, bien qu'en soit elle n'était pas non plus le genre de fille à attirer les mecs sains. Ou à être attirés par eux. En soit, Silas n'avait rien de repoussant. Tout au contraire. Peut-être était-ce plus par "principe" qu'autre chose. Impossible à préciser, mais ça la faisait chier, et en retour elle le faisait chier. Tout simplement. On ne mentait pas sur son dos sans le lui demander d'abord.
Soufflant la fumée de sa clope en observant le blondinet la rejoindre, Silas eut un air amusé avant de finalement se renfrogner lorsqu'il alla jusqu'au bout de son idée. Bon ça va il n'y a pas que lui sur terre hein. Et j'attends pas que Seigneur Silas fasse quoi que ce soit pour moi, j'vais pas pleurer. répliqua alors Priam, fronçant les sourcils, irritée. La suite en revanche elle ne comprenait vraiment plus, alors elle eut un rire halluciné, entre le sarcasme et la surprise. Quelque chose du genre. J'ai pas besoin de le rendre jaloux. Je perd pas de temps avec les manigances moi.. Encore moins quand j'ai pas besoin de bouger le petit doigt.., sur ces mots, un air satisfait. Andy était revenu vers elle, ni plus ni moins. Elle n'avait rien demandé, et c'était d'ailleurs car il était revenu qu'elle songeait à être un peu plus disponible. S'arranger de quoi ? Tu as une faveur à me demander ? sur ces mots, la brunette s'était rapprochée de Silas, le fixant droit dans les yeux avant de tirer une latte sur sa clope, un air de défiance voire de provocation dans les yeux, mais cette provocation allait plus dans un sens de "séduction" que de bagarre.

Soupirant en secouant la tête, Priam haussa les épaules, comme pour dire qu'il n'y avait rien à tirer de Silas qui cherchait encore à avoir des "noms" à "savoir" ce qui ne le regardait pas. Il avait une espèce de manie à ne pas supporter le "flou" , c'était assez représentatif de sa manie à goupiller des plans, dont Priam n'était quasiment jamais au courant, car ils ne se connaissaient pas assez pour ça, car elle avait tendance à faire comme si ça lui passait au dessus, car sans doute qu'il ne se confierait pas aussi vite, et ça ne l'offensait pas. Mais pour elle, il n'y avait pas besoin "d'autres" précis. Les autres c'était le jeune et sexy sommelier au restaurant préféré de Khonsou, un plan d'une nuit rencontré en club ou le mec qui fait son footing et qu'elle croise le matin en allant à la danse. Les autres, c'est les plans culs passés et à venir, ce sont les regards échangés qui sans un mot en disent long, qui sans donner suite créent une foule de fantasmes. Les autres c'est l'infini possibilité d'un tout comme d'un rien. Pas besoin de plus. Tu comprends pas. Répondit-elle seulement, légèrement amusée néanmoins.
Penchant la tête sur le côté lorsque Silas, qui semblait avoir perdu de sa superbe depuis que Priam avait balancé ne pas sortir avec lui (bien que maintenant qu'ils se retrouvaient tout les deux à fumer ensemble cela devait sans doute créer encore plus de trouble chez les "amis" du jeune homme), annonça ne pas avoir conscience du succès de l'Ukrainienne, ironique sans doute, elle répliqua, joueuse : C'est pas toi qui te vante de sortir avec moi ? plissant les yeux en écoutant la suite des mots du grand blond, la brunette semblait réfléchir à ce qu'il disait. Personne n'est aux pieds de personne. Dit-elle alors simplement, pas décidée à dire pourquoi ça la dérangeait autant qu'il mente sur leur relation, commençant presque à penser que ce n'était pas si grave, quoiqu'elle était déjà assez peu prise au sérieux par ses "camarades" de classe, elle n'avait aucune envie d'être insultée en plus de cela pour avoir été infidèle à Silas. C'était facile pour lui, qu'est-ce qui pouvait lui pourrir la vie ? Il tromperait une fille qu'on l'en féliciterait presque, alors...
Le jeu "du chat et de la souris" prit plus ou moins fin lorsque Priam se mit à fixer Silas , franchement et longuement pour la première fois de la soirée. Alors qu'ils n'avaient fait que se répondre du tac au tac, se chercher et se fuir, ils marquaient désormais une pause, par l'initiative de la jeune femme qui avait finalement prit goût au "jeu" du Silas. Enfin, pas le jeu des mensonges d'amourettes. Un jeu qui les concernait juste tout les deux. La danseuse eut un rire franc, bref mais sincèrement amusé face au dégoût de son camarade lorsqu'il insista sur le passé de sa requête. Mais en se ravisant, il attisa sa curiosité et Priam arqua un sourcil.
Puis elle haussa les sourcils tandis qu'une sensation étrange s'était produite, quelque part entre la poitrine et le ventre. Un élan, peut-être était-elle flattée, peut-être que la simple idée de susciter un désir affirmé chez un autre suscitait quelque chose en elle, peut-être que la franchise extrême de Silas avait quelque chose d'un peu brusque qui attisait, en effet quelque chose, en elle. Avec ses blagues, ses sous entendus précédents (pas vraiment sous-entendus, en fait, mais enrobé de boutades) Silas n'avait jamais semblé si sérieux. Priam eut un instant d'hésitation. Elle était presque tentée, mais n'avait pas envie que ça se passe comme ça. Pas spécialement par principe, elle s'en foutait un peu de ce genre de "principes", c'était pour des coincés du cul, elle faisait ce qu'elle voulait quand elle voulait, comme elle voulait. Sa rencontre avec Andy le prouvait assez. Mais concernant Silas c'était plus délicat. Néanmoins, Priam n'avait jamais été du genre à trop réfléchir quand l'envie se présentait. Elle n'était pas pour autant du genre à coucher avec le premier garçon qui voulait coucher avec elle, seulement si une once d'envie pointait le bout de son nez en elle, Priam ne regardait pas plus loin. A tort parfois. Ben voyons. Fit-elle alors avant de tourner la tête, regarder à gauche puis observer Silas de bas en haut. Après quoi, la jeune femme attrapa sa nuque pour le rapprocher d'elle et se hissa un peu plus à sa hauteur; à ce moment elle déposa doucement ses lèvres sur les siennes avant de finalement l'embrasser plus franchement. Avec une certaine langueur, il y avait quelque chose de lascif mais déterminé dans ce baiser. Là, il était difficile de comprendre à quel jeu ils jouaient, évident en revanche de constater une certaine alchimie. Priam se détacha de Silas, un léger sourire sur les lèvres. Voici de quoi alimenter ton envie, et ton imagination. Tu n'auras pas plus ce soir. Elle tira une dernière latte avant de jeter son mégot, soufflant sur le côté.

Le fait que Silas précise ne pas la comprendre elle surtout ne la vexait pas, tout au contraire, c'est flatteur en un sens. Surtout avec une personne aussi "exubérante" , toujours un tour dans son sac, Silas semble comme démuni de tour quand il lui répond ça. Priam hausse les épaules lorsqu'il lui demande si ça ne la flatte pas. Tu fais pas ça car t'as envie d'être avec moi ou car tu estime que je suis l'une des filles les plus jolies ou je sais pas trop quoi de Columbia, tu fais ça pour te donner du crédit. Ça pourrait être moi comme une autre, donc ça n'a rien de vraiment flatteur. Pour la suite en revanche Silas n'avait peut-être pas tout à fait tort, Priam balançait doucement la tête, visualisant ce que ça pouvait donner un mec à ses pieds plutôt que prêt à la plaquer pour sa petite sœur, mais le grand blond attira son attention autrement. Assez pour gagner un baiser. Autre chose que le "smack" adolescent qu'il lui avait volé précédemment. Il l'amuse, en fait, et finalement, plus que de l'amuser, il la satisfait : la réponse au baiser qu'elle lui offre est plus que satisfaisante. Elle le préférerait même comme ça : moins de blabla, plus de bisous. Mais ça le rendrait sans doute moins Silas et un peu plus plan cul lambda du vendredi soir. La fin du baiser est moins sérieuse, le jeu reprend aussitôt, et Priam se marre à la réponse de son aîné. Rien à voir avec les principes, j'ai juste pas envie que tu couche avec moi ce soir., elle le regardait faire, amusée, avant de boire une gorgée de la vodka qu'elle avait emporté dans son sac. T'inquiète pas, avec ce baiser, je penserais à toi pour sûr. sur ces mots la brunette rangeait déjà sa flasque, puis passa un rapide coup de main dans ses cheveux. Bon, j'ai quelques plans pour ce soir, t'en fais pas partie, j'te laisse avec tes vrais-faux amis ! la phrase pouvait sembler hostile, mais étant donné le ton et ses mimiques, ça n'avait rien d'agressif. C'était de la taquinerie tout ce qu'il y avait de plus amical. A la prochaine Silou. Priam se détourne et commence à quitter le coin pour attraper un métro, riant presque seule à l'idée de les imaginer l'un et l'autre seuls ce soir à penser à l'autre. Quoiqu'il n'était pas encore dit qu'elle rentrerait seule; bien qu'en soit, penser à un autre lui était arrivé plus d'une fois.