“I have little left in myself -- I must have you. The world may laugh -- may call me absurd, selfish -- but it does not signify. My very soul demands you: it will be satisfied, or it will take deadly vengeance on its frame.”

Avec un père brillant avocat des affaires, clairement le meilleur de la ville, et une mère réalisatrice, productrice, actrice, ancienne pianiste et ancienne mannequin, autant dire qu’il était assez difficile de ne pas être éduqué dans un monde de richesse et de classe.

Amanda Genevieve DeRossay, new-yorkaise de naissance a su percer dans le domaine du cinéma dès son plus jeune âge. Bourrée de talent, elle a abandonné sa passion pour la musique classique et le piano dans le but de se concentrer sur la comédie. Excellente actrice, on la nommait “la femme aux oscars”. Il faut dire qu’elle en avait plutôt pas mal et sa collection s’est amplifiée quand elle commença à réaliser des films. Elle était douée, elle était belle, elle avait un sens artistique indiscutable et c’est même elle qui dirigeait, écrivait, jouait et composait la bande-son de ses films. Tout a toujours reposé sur ses épaules et ce depuis son enfance. En amour, c’était la même chose, glamour et chic, c’est lors d’une soirée mondaine que la belle Amanda rencontra son futur mari le célèbre et classe avocat Matthias Shchavlev. Ce fut le véritable coup de foudre et c’est de leur union que naquit Nikolas et Tatiana Shchavlev-DeRossay, mais pour les intimes, ce sera simplement Nikolas et Tatiana Shchavlev.

Les deux enfants, malgré leurs huit ans d’écarts s’entendaient à merveille et étaient absolument inséparables. Nikolas prit très vite son rôle de grand-frère très à coeur, devenant extrêmement protecteur avec sa naïve petit soeurette. Il fut assez fier de voir que celle-ci gardait toujours sa joie de vivre et sa personnalité enfantine, le problème, c’est qu’il avait tellement peur qu’elle se retrouve blessée ou malheureuse, qu’il ne pouvait pas tolérer le fait qu’elle vole de ses propres ailes et soit indépendante. C’est à cause de lui qu’elle devint cette parfaite fille à papa, sans vraiment de profondeur, juste douce, adorable et prête à être corrompue par l’argent et la cruauté du monde. Il s’inquiète terriblement pour elle, en permanence, mais mis à part ça, il réussit tout de même à développer indépendamment sa petite et agréable vie.

Dès l’école primaire il fut adoré. Cette école était privé, bien entendu...que croyez-vous? Il y apprit les notions basiques du catholicisme et à découvert à quel point il pouvait ne rien avoir à foutre de Dieu ou de ses potes les anges. Il voulait bien concevoir que le papi avait crée les êtres humains, mais fallait pas déconner non plus, maintenant ils étaient forts, grands et ils n’avaient pas besoin de ses sermons débiles. De toute façon, il était certains d’avoir autant de pouvoir et de charisme que ce monsieur. Nikolas n’était pas spécialement narcissique, juste réaliste, il avait absolument tout pour lui, beauté, argent, intelligence et talent artistique. Il savait qu’il avait des défauts, même si pour lui ceux-ci se comptaient seulement sur les doigts d’une main. Il ne s’est jamais vraiment pensé parfait, juste, extrêmement proche de la perfection, mais ce n’est pas pour autant qu’il s’est mis en tête de l’être comme certains auraient pu le faire. Il s’aime comme il est, il s’adore même.

Une autre personne qu’il admire et apprécie, c’est Kenny, son meilleur ami, il a rencontré celui-ci au collège...ou en primaire? A vrai dire, il ne se souvenait plus vraiment. Kenneth était comme lui, il ne se prenait jamais la tête et il avait un humour franchement assez appréciable. Il l’adorait tellement et les deux passaient la plupart de leur temps ensemble, depuis que sa mère est devenue ami avec le père de Kenny, c’était encore pire, comme si l’univers encourageait leur superbe et indestructible amitié.

Jusqu’à ce jour terrible où sa vie changea à jamais...non personne n’est mort, c’est juste qu’il tomba amoureux. Mais vous ne pouvez pas comprendre à quel point c’était horrible pour lui. Il était indépendant, il était fort, il était intelligent et il avait besoin de personne...sauf peut-être de l’argent de son père. Il ne voulait surtout pas tomber amoureux, déjà parce que c’était idiot et ensuite parce qu’il avait horreur de se faire dominer par ses émotions et encore moins à cause d’une fille. Il n’aurait jamais imaginé qu’il pourrait être une de ces personnes ridiculement amoureuses comme dans les films émouvants de sa mère. L’amour, il y croyait, il savait que ça existait, ses parents en étaient la preuve, mais ça ne l’empêchait pas de penser que lui serait épargné. Lui il était différent, lui il était mieux et il ne se laissait pas avoir par des subtilités.

Mais Nikolas aimait l’art et Nikolas aimait la beauté, il adorait essayer de bêtement photographier un instant, un paysage, c’était sa façon d’admirer le monde. C’étatit à une soirée de charité plus qu'ennuyeuse qu’il l’aperçut, entre quelques personnes. Il fut simplement incapable de détourner son regard d’elle. Elle était jeune, elle était belle, elle dégageait une force spirituelle qu’il jalousait. Elle était grande sur ses hauts talons, elle n’était pas la personne avec le plus de formes, assez gamine, bien plus que les filles de son âge. Mais elle avait quelque chose, ce petit truc qui le rendait fou et il savait à ce moment-là qu’il serait prêt à tout pour elle et il avait peur de cela, il était terrorisé par l’ampleur de ses émotions. Il ne la connaissait même pas, était-elle au moins réelle? Au final, il n’en avait aucune idée, jusqu’à ce qu’elle vienne s’adresser à Kenny...son frère.

Okay, la plus belle personne qu’il n’ait jamais vu, celle qui serait capable, il le savait, de faire de lui tout ce qu’elle voulait, de le sauver de sa misère et de sa froideur d’âme, bah, c’était la soeur de son meilleur ami. La vie n’est-elle pas ironique? Il se détestait à ce moment-là, il savait que l’autre le tuerait s’il touchait à sa précieuse soeur, la jolie Chanel. L’amour, c’était vraiment chiant, c’était nul et il n’en voulait pas, il n’aimait pas ça.

Plus il lui parlait, plus il se rapprochait d’elle, plus il arrivait à la comprendre, plus il se mettait à vouloir la prendre dans ses bras, plus il la désirait et plus il avait juste envie d’être proche d’elle. Elle n’était pas une gamine, certainement pas et elle avait des défauts, des tas et des tas de défaut, mais comme aveuglé, Nikolas trouvait juste ça plus que adorable. Tout ce qu’elle faisait où disait avait le don de le rendre encore plus fou d’elle de toute façon.

Le jeune homme grandit avec dans la tête l’idée que Chanel ne l’aimerait jamais. Elle était indépendante, lui non, il était amoureux et misérable. Elle était vraiment trop bien pour lui de toute façon. Même si ça lui faisait du mal de l’admettre, il finit par passer à autre chose. Il se concentra sur ses études et suivit l’exemple de papa, il fit du droit pour devenir avocat dans le cabinet Shchavlev & co. Ce n’était pas sa passion, mais il aimait tout de même ça, c’était sa destinée de toute façon et ce n’est pas parce qu’il pouvait passer sa journée à rêvasser à quel endroit il pourrait prendre des photos magnifiques ou parce que son appareil photo était son bien le plus précieux que ça faisait de lui un photographe. Il avait du talent pourtant, on lui avait déjà dit. Mais n’était-ce pas de la pure politesse? Il ne savait plus vraiment. Des fois être riche c’était aussi une tare, on avait toujours l’impression que les gens étaient incapables de vous apprécier vraiment pour ce que vous êtes, mais bon, quand on est né avec une cuillère en platine dans la bouche, on apprend vite à accepter à quel point le monde des apparences et du luxe est décevant.

L’amour aussi est amer et si Nikolas avait réussi à se persuader qu’un jour il arriverait à oublier Chanel ce ne fut pas vraiment le cas. Elle était un peu comme l’un de ces bouquins qu’il adorait, au début il se sentait transporté et puis après il pensait qu’il arriverait à se lasser, mais au final, au fur et à mesure qu’il continuait à voir les mots défilaient sous ses yeux, plus il comprenait que ce roman il ne l’oublierait jamais, il s’en souviendrait et l’aimerait toute sa vie, parce qu’il était fou de chaque petit mot, de chaque petites lettres, de chaque défaut et de chaque qualité.

Chacun avait réussi, enfin il supposait, à vivre sa vie de son côté, jusqu’à ce que les deux se retrouvèrent dans un bar uppé de l’Upper East Side. Ils ont parlé, ils ont appris à se connaître et Nikolas, qui ne pensait pas ça possible, a finit par tomber encore plus amoureux d’elle qu’auparavant. Il but, et Nick qui boit, ce n’est jamais une bonne chose, ai-je dis à quel point il était incapable de tenir l’alcool? Un ou deux verres de whisky et il était déjà irrécupérable.

Il ne s’étonna même pas le lendemain de se retrouver dans une chambre qu’il ne connaissait pas, par contre, la jeune fille qui se trouvait à côté de lui, ça il n’aurait jamais pu l’imaginer. C’était la belle Chanel et lui, il était stupidement heureux, tellement reconnaissant de pouvoir être près d’elle, de pouvoir la toucher et l’embrasser. Il l’aimait vraiment, elle était tellement belle, tellement parfaite, mais tellement inaccessible. Il adorait tant passer du temps avec elle, il adorait aussi caresser sa peau douce, il l’adorait. Il savait que ce n’était pas réciproque. Oui, il l’attirait, ça il n’y avait pas vraiment de doute, mais elle ne l’aimait pas. Chanel n’aimait pas.

Ils se sont revus, pendant longtemps, juste pour coucher ensemble plusieurs fois, même si Nikolas voulait plus, il n’a jamais osé dire quoi que ce soit. Il ne pouvait même pas vivre avec l’idée de pouvoir perdre Chanel. C’était simplement impossible, il avait besoin d’elle comme il avait besoin d’air.

Ils continuèrent leur manège un looooong moment, mais Nick ne pouvait pas s’empêcher de la voir, elle était sa drogue. Sauf qu’un jour où sa vie allait parfaitement bien...enfin...aussi bien qu’elle pouvait l’être quand la femme que vous aimez ne ressent rien pour vous, il apprit que celle-ci s’était abandonnée à des plaisirs charnels avec un ami à lui. Il lui en voulait, autant à Chanel qu’à l’ami en question. Elle n’était pas à lui, il le savait, mais pendant l’espace d’un instant il avait eu l’illusion qu’elle était sienne, mais celle-ci s’était brisée sur lui, aussi vite que s’était brisé le nez de Diego (cet ami de merde) sous la pression du poing serré de Nikolas.

Il n’aurait jamais du faire ça, mais il n’avait pas pu se retenir. Chanel et lui se disputèrent, elle était incapable de comprendre. Elle ne pourrait jamais savoir ce qu’était l’amour. Il la détestait parce qu’elle ne l’aimait pas. Il lui en voulait tellement de le rendre aussi irresponsable. Il la détestait, ne souhaitait plus la voir ni entendre parler d’elle et bah devinez quoi... Elle non plus...eh bien c’était parfait...qu’elle le laisse s’enfoncer dans sa jalousie en allant s’amuser avec le premier venu. Lui, il ne lui aurait jamais fait ça...lui il était quelqu’un de bien, elle se n’était qu’une gamine, pourrie gâtée et capricieuse et il ne pouvait plus la supporter, même si au final il l’aimait de toute son âme.

Il vit avec Kenny dans un appartement de l’Upper East Side, il est avocat, riche, mais il souffre, il souffre chaque jour, chaque heure, chaque minute de l’absence de sa belle.

“Every atom of your flesh is as dear to me as my own: in pain and sickness it would still be dear.”