Le retour de June à New-York n'a pas été évident. Il a fallut qu'elle cache toute son histoire à sa famille et s'amuse à faire semblant. Elle a enchainé les mensonges, certains fonctionnaient mieux que d'autres. Malgré tous ses efforts elle n'a pas encore réussi à regagner complètement la confiance de ses parents ni son mode de vie luxueux qui commence à lui manquer. Elle a perdu son indépendance et sa liberté. Dans un moment de faiblesse elle se demande ce qu'elle pourrait faire pour s'en sortir par elle-même. Travailler n'est pas vraiment une option, elle n'a pas fait d'études et n'a pas vraiment de compétences en quoi que ce soit. Elle n'a pas le temps d'apprendre, elle est pressée. Elle a pensé à la drogue, elle pourrait s'en procurer très facilement, mais le marché est tellement saturé dans le milieu. Il lui reste l'escorting. Cette solution lui fait peur. Quand on sait comment sa précédente expérience s'est terminée on peut comprendre pourquoi. Mais finalement c'est la seule chose qu'elle sait faire. Être belle, présentable, sexy mais pas vulgaire, de bonne compagnie... Elle se rend à L'Empire Hotel. Elle sait que s'y trouve Mike, le gérant d'escorts le plus fiable. Elle le connait, ils se sont déjà rencontrés. Elle décide de tenter sa chance. Elle arrive, le trouve au comptoir en compagnie de certains de ses "employés". Elle commande un cocktail puis engage la conversation. Elle lui explique ses motivations, lui dit qu'elle s'y connait sans trop délivrer de détails sur son passé car elle ne veut pas que ça s'ébruite. Elle aurait surement du faire attention aux oreilles qui trainaient à côté.

Ce soir Gabriel passait un peu de temps avec ses collègues au comptoir de L'Empire Hotel. Pas parce qu'il cherchait la compagnie de connaissance ou parce qu'il appréciait vraiment ses gens. Non, juste parce que ce soir il n'avait pas de client. C'était assez rare mais ça arrivait et ses fois là à défaut de devoir travailler pour gagner de l'argent il allait se faire payer des verres ou se droguer avec des « potes ». Mais ce soir c'était alcool avec les collègues pour se vider la tête, ne pas avoir de client le frustrait beaucoup. Il discutait tranquillement lorsqu'il vu une femme se diriger vers Mike, le grand patron. Il fut tout de suite intrigué par sa venue et décida de laisser traîner ses petites oreilles. Il compris alors que cette inconnue chercher à travailler dans l'escorting. Gabriel vu rouge directement. Ce soir il n'avait pas de client et elle risquait de lui en voler dans les prochains jours, les prochains mois. Il vu en elle une concurrente de taille, vue son physique et décida alors de s'incruster dans la conversation, il posa son verre sur le comptoir, entre celui de Mike et celui de son interlocutrice pour attirer l'attention des deux. Et tout souriant, il engagea la conversation avec cette fameuse femme. « Bonsoir, Gabriel enchanté. J'ai cru entendre que Madame voulait rejoindre l'escorting à New-York ? Tu sais que c'est pas une très bonne idée pour l'image d'une femme telle que toi ? »

Elle tente de le convaincre sans trop avoir à s'apitoyer sur son sort. Il lui pose de nombreuses questions ce qui a le don de mettre la jeune Westlander mal à l'aise. Pourquoi une fille de bonne famille aurait-elle subitement besoin de se faire de l'argent? Des mecs friqués elle en avait plein son entourage. Ce qu'il ne savait pas c'est que ses parents lui avaient coupé les vivres, ou presque, et que son ancien rythme de vie lui manquait cruellement.
Un verre se posa alors entre le sien et celui de Mike. Une tête blonde fit irruption dans la conversation. « Bonsoir, Gabriel enchanté. J'ai cru entendre que Madame voulait rejoindre l'escorting à New-York ? Tu sais que c'est pas une très bonne idée pour l'image d'une femme telle que toi ? » June ne pu s'empêcher de froncer les sourcils. "C'est qui lui?" elle garda sa question pour elle. Elle comprit à l'expression de Mike que le jeune homme était avec lui.  « C'est quoi, une femme telle que moi? » elle se mit à croiser les bras, un air joueur sur son visage, impatiente de savoir ce qu'un mec comme lui avait à répondre, préparée à l'idée de se prendre une remarque sexiste.

Gabriel regardait la jeune femme avec un sourire en coin, il était amusé par la situation et sous l'effet de l'alcool il allait encore moins mâcher ses mots que dans son habitude. Il avait légèrement rit en voyant sa réaction, il se doutait qu'elle était quelque peu vexé mais il savait qu'il arrangerai ça facilement. « On voit bien que t'es pas vraiment de la même classe social entre guillemets que nous. Tu viens d'une famille assez aisée, je me trompes ? Imagine si ça arrive arrive à leurs oreilles ? Ça serait embêtant. » Gabriel grimaçait, il voulait que son interlocutrice pense qu'il avait seulement de l’empathie pour elle et pensait que si elle connaissait la vraie raison de son intervention, elle prendrait un malin plaisir à lui voler des clients. Après tout c'était comme ça dans le métier, la compétition était rude et le blond détestait perdre. Il fini par arrêter de snober Mike et se tourna vers lui, ce dernier souriait, il connaissait bien Gabriel et avait sûrement comprit pourquoi il était intervenu dans cette conversation. Le plus jeune posa délicatement sa main sur la cuisse de Mike en lui souriant largement pour qu'il comprenne qu'il voulait parlait seul à seul avec la jeune femme, ce qu'il fit dans la seconde, laissant Gabriel s'asseoir à sa place avant de s'adresser une nouvelle fois à cette inconnue. « Alors dis moi tout, pourquoi est-ce que tu voudrais ruiner ta réputation exactement ? »

Lorsqu'il lui répondit, elle fut prise d'un élan de panique qu'elle tenta de dissimuler du mieux qu'elle pouvait. Pourtant elle sentait son sourire légèrement s'estomper. L'idée que sa famille puisse être au courant d'une telle activité lui glaçait le sang. Elle n'aurait définitivement plus accès à son argent et serait même probablement reniée. Enfin, il y avait déjà tellement de scandales à son sujet qu'ils ignoraient... Elle avait été escort à Los Angeles, elle avait vu comment ça se passait, elle se sentait de le faire ici tout en le cachant à sa famille. Il fallait juste que personne ne vende la mèche. « Oh j'y ai pensé! Je suis déjà invitée à toutes les soirées où vont tes clients tu sais. Ma présence n'aura rien d'anormale, et mes fréquentations ne concernent pas ma famille. » Elle croit dur comme fer à ce qu'elle dit, pourtant tout le monde sait que ce n'est pas si simple. « Qui dit bonne famille ne dit pas nécessairement argent. S'ils ne veulent plus m'en donner alors ils ne peuvent pas me reprocher de travailler pour en gagner. » Elle sourit, bien fière de sa connerie, persuadée de détenir la solution miracle, celle qui règlera tous ses problèmes et lui rendra l'accès si prisé à la vie de luxe qu'elle ne touche plus que du bout du doigt. Enfin, elle réalise. « T'es quand même pas un mouchard ou un truc du genre? Les employés de Mike sont tenus au secret professionnels non? Y'a pas des lois comme ça dans l'milieu? » June ferait mieux de réfléchir avant de parler. L'inconnu en sait déjà un peu trop, mais malheureusement sa bouche s'active plus vite que son cerveau.

Lorsque Gabriel vu le sourire de la jeune femme qui avait pourtant l'air si sure d'elle disparaître, il comprit qu'il avait taper dans le mille et était fier de lui. Il fini son verre d'une traite pour en demander un autre tout en écoutant cette inconnue en dire de plus en plus sur sa situation sans même s'en rendre compte, ce qui amusait énormément le blond qui avait forcément envie d'en jouer. « Alors tes parents refusent de te donner de l'argent ? Ça doit être difficile pour quelqu'un comme toi de devoir redescendre de son petit nuage et d'être obligé de côtoyer le bas-peuple pour se faire de la thunes. Est-ce  vraiment digne d'une fille de bonne famille ? » Il savait que son ton ironique et mesquin agaçait et c'est justement pour ça qu'il l'utilisait si souvent. Le jeune escort éclata de rire quand il entendu parler de secret professionnel et baissa d'un ton pour répondre plus discrètement. « Tu sais moi les règles.. » Il levait les yeux au ciel et grimaçait légèrement pour lui faire comprendre qu'il passait largement au dessus de tout ça. Après tout, peu importe le nombre de petits ennuies qu'il avait eu à cause de règle qu'il n'avait pas respecté, Gabriel arrivait toujours à s'en sortir et se fichait pas mal de ce que les gens pouvaient penser. Il avait déjà eu des clients avec de petits secrets qu'il n'avait évidemment pas réussi à garder pour lui, ça avait atteint les oreilles de tout le monde et pourtant, aucun client n'avait pu résister à l'envie de lui pardonner. Quoi qu'il arrive il s'en sortait toujours alors les règles, c'est à peine si il les connaissait. « Mais pas d'inquiétude, je ne connais même pas ton nom. Pour l'instant. » Il avait fait un clin d’œil à la brune comme pour la narguer, son petit sourire en coin encore et toujours à sa place.

Plus le blondinet ouvrait la bouche, plus la jeune Westlander était agacée. Elle se demandait qui pouvait bien être ce mec, si sur de lui à la critique facile. Presque vexée de voir qu'il ne savait pas qui elle était, elle finit par se rendre compte que c'était sans doute pour le mieux. « Riche ne veut pas dire snob! » elle s'exclama. C'était un peu l'hôpital qui se moquait de la charité. June avait tout de la riche fifille bien snob, elle se voilait la face en affirmant le contraire, mais ça lui faisait plaisir. Finalement elle n'était pas rassurée par cette conversation, presque mal à l'aise face à cet inconnu qui l'attaquait presque indirectement. « Est-ce que t'essayes de m'intimider ou un truc du genre? Si c'est le cas ça marchera pas avec moi. » Elle fronce les sourcils et croise les bras, mécontente de cette rencontre. Pressée de tourner les talons et de retourner à sa vie de galère, tant pis pour l'escorting.

Gabriel était content, il avait atteint son but, il savait que la brune était agacée au plus au point et qu'elle n'avait qu'une envie : abandonner son idée stupide. Une fois que cela était fait, il se dit qu'il avait déjà beaucoup trop d'ennemi et que ça ne servait à rien de s'en faire une nouvelle. Il décida alors de changer de ton, c'est donc avec un sourire moins narquois et une voix plus douce qu'il répondit à cette femme. « Tu crois que j'essaye de t'intimider ? » Il détourna le regard et fini son verre avant d'en demander un autre. « Je sais bien que j'intimide pas grand monde alors généralement j'évite d'essayer. J'aime pas me ridiculiser tu sais » Il ria légèrement et soupira. «Et du coup, tu compte pas du tout me dire comment tu t'appelles c'est ça ? » Gabriel n'avait pas forcément envie de faire copain-copine avec cette inconnue, il s'ennuyait, tout simplement.