Putain de bordel de merde. Pourquoi j'me retrouve là sérieux. Dans cette salle d'attente aux urgences. Merci les potes qui ont insisté. C'est bon j'ai rien de grave, j'vais pas crever. J'me suis juste pris une vitre dans le dos, ça va. Ouais, j'ai quelques bouts de verres qui se balade, possible. Mais c'pas la mort non plus. D'ailleurs j'sais plus exactement comment j'ai fait pour passer à travers cette vitre. Enfin, ouais j'sais. J'ai cherché la merde, où on m'a cherché, ça en fait je sais plus. Quoiqu'il en soit j'en suis venu aux mains et pour le coup j'ai perdu. La merde quoi. Mais bon de la à en faire une catastrophe c'est bon quoi, c'pas comme si j'avais mal. Ok je douille, un peu, mais ça va. Ils auraient pu les virer eux, les morceaux de verres, non ? J'sas pas, j'suis pas un gamin. Au pire, c'pareil, là c'est une infirmière qui va le faire, au moins ça sera bien fait. Mais j'vais devoir payer quoi. Au fond, j'm'en tape, vu la thune que j'ai , mais bon, j'sais pas comment j'vais expliqué ce paiement à mon père après. Il est du genre bien chiant sur ça. Et ma mère va m'en faire un drame. Sérieux des fois j'me demande, si j'ai vraiment vingt quatre ans, avec le comportement qu'ils ont, ça me dépasse putain.

Bon, quand elle veut sinon. J'ai pas que ça a foutre; Enfin si, mais j'ai pas envie de passer l'aprem là quoi. Y a mieux qu'un hôpital pour passer le temps. Un soupire et j'lève les yeux, le mec assit à côté de moi est appelé. Ouah, bientôt mon tour. J'ai le dos en feu les gars. Ah putain, enfin mon nom résonne, super. Je me lève et me dirige vers la porte d'une salle qu'on m'a indiqué. J'entre sans toquer, quoi on m'a dit d'y aller, alors. Puis je m'installe sur l'espère de lit médicale, parce que j'ai pas envie de rester debout. Je soupire et attends deux secondes, que l'infirmière arrive, comme on me l'a demandé. Quand elle entre, je lève les yeux vers elle et affiche un léger sourire en coin. « Salut » Sienna, en général j'oublie les nom des filles qui passe dans mon lit, mais celle la. Je l'ai pas oublié. Même si c'était y a plus de quatre ans. Va savoir pourquoi, ça m'a marqué. Peut être parce que c'était assez, intense, simple, pas prise de tête.

Il n'était encore que tôt dans l'après-midi et Sienna courrait déjà partout. Qu'est-ce que ce serait ce soir ? C'était toujours pire le soir. En cette merveilleuse journée, tout le monde était sur les nerfs. Médecins, infirmières, aides soignantes... C'était presque la guerre mondiale à l'hôpital. La brunette ne savait plus trop exactement de quoi c'était parti. Une histoire de répartition des tâches sans doutes, un patient mal soigné, un cas mal traité, une chambre mal rangé, des produits mal stockés, tout ça, c'était des sujets qu'il valait mieux éviter si on ne voulait pas se retrouver avec une crise sur les bras. Heureusement que la plupart du personnel était un tant soit peu professionnel pour que tout fonctionne à peu près normalement. A peu près. Sienna avait de la patience, beaucoup de patience, elle était mère après tout, mais elle sentait qu'elle allait finir par en emplâtrer quelques uns dans un mur.

La brunette finit enfin de soigner son patient du moment. Elle appela alors le suivant avant de remarquer qu'il lui manquait un produit. Putain, ils allaient l'entendre. Elle sortit de la pièce, agacée, rattrapant un infirmier qui faisait bien plusieurs têtes de plus qu'elle pour reprendre son dû, ce qu'il ne sembla guère apprécier. Râlant tous les deux, elle finit par rejoindre la salle où l'attendait son futur patient.

-Tu sais, du haut de mes un mètre cinquante-cinq je peux quand même t'en coller une ! cria-t-elle avant de claquer la porte.

Vraiment, plus aucun respect dans cet hôpital. Sienna posa son pot avec les autres produits avant de lever la tête vers le patient en entendant ses salutations. Elle l'observa quelques secondes sans bouger, se mordant la lèvre. Pendant quelques secondes elle pensa faire comme si elle ne l'avait pas reconnu mais visiblement lui si, ça n'avait donc que peu d'intérêt. Faire comme si de rien n'était ? Bah bien sûr. Elle avait trop les nerfs à fleur de peau pour faire ça. Elle attrapa donc l'alcool à 90 avant de venir se planter devant lui.

-Salut.

Elle fit le tour de la table pour passer derrière lui et examiner son dos, puisque visiblement c'est pour ça qu'il était là. Elle attrapa son tee-shirt pour le soulever sans trop lui demander son avis et eu un frisson à la vue de ces éclats de verre.

-Tu t'es pas arrangé... Retire ton tee-shirt, que je te soigne.

Pas très à l'aise, Sienna se demanda s'il pouvait le sentir et si surtout il en avait quelque chose à faire.

Elle gueule un coup avant d'entrer et j'souris en coin lorsqu'elle arrive, je la salue simplement. De toute façon j'suis pas le genre à faire milles manières ou a tourner autour du pot. Ouh, elle serait presque glaciale dis donc. Elle a l'air énervé, ouais j'l'ai deviné tout seul. En même temps, vu la tête qu'elle tire et ce qu'elle a balancé avant d'entrer dans la pièce, c'était pas difficile à comprendre. Pourquoi elle a les nerfs, j'en sais rien, et en réalité, j'm'en balance, totalement. Comme si j'étais le genre à m'inquiéter quoi. Quoique pour elle, peut être. Mais j'le montrerai pas, alors j'me contente de la laisser faire son job. Alcool à 90, ça va piquer, léger quoi.. Ou pas. J'vais en chier, surement, j'imagine même pas la gueule de mon dos. enfin, j'suis passé par une fenêtre quoi, comme un pro. J'te jure quelle idée. Mon t-shirt se lève et j'ressens un truc bizarre, j'sais pas si c'est le fait qu'il collait un peu à a peau, avec le sang ou si c'est parce que c'est elle qui le soulève, ce morceau de tissu, mais ça m'a fait bizarre.

J'me suis pas arrangé, euhm, non pas vraiment. J'ai presque envie de dire que c'est même pire. Mais j'peux pas en juger moi même. enfin, j'me suis un peu arrangé quand même, j'suis étudiant en droit j'te signale ma cocotte. Ok, elle peut pas trop le deviner, qu'importe. Je hausse les épaules avant de tourner le regard vers elle. J'ai envie de jouer. J'ai pas envie de lui faciliter la tâche, d'être sage et obéissant, non, ça c'est pas moi. alors je souris en coin avant de répondre. « Dans mes souvenir tu sais le faire aussi. » Ouais, en effet, j'fais référence aux multiples fois où elle m'a dessapé comme je l'ai fait moi, pour elle. Faut dire que c'plus pratique d'être à poil, dans ce genre de circonstance. Bon, là j'lui demande pas d'me foutre à poil, mais enlever mon t-shirt, elle sait le faire. J'lis son malaise dans ses yeux et j'ai presque pitié d'elle. Et avant qu'elle n'ait pu réellement réagir à mes paroles, j'me dévoue et j'tente de le retirer, ce putain de t-shirt. Mais.. Mais no, j'y arrive pas. J'saurai même pas dire à quel point ça tire quand j'essaie d'le retirer. J'ai le dos en feu. Alors qu'il est à moitié levé je grimace et parle cette fois ci sur un ton moins provocateur. « J'peux pas, ça tue putain.. » J'suis pas du genre douillet mais j'ai l'impression que ma peau se déchire là, j'peux pas l'enlever c'est juste infaisable là.

La brunette se mit à son devoir d'infirmière, professionnelle même si elle n'était pas à l'aise. Grâce à elle ne savait quelle entité supérieure, elle n'avait pas été amené à rencontrer beaucoup de ses exs coups d'un soir dans sa vie, dans sa deuxième vie, après sa grossesse. Et elle ne comprenait que maintenant tout le bien fait de ce hasard. Elle n'avait aucune idée de comment elle était censée réagir face à Noa qui lui, visiblement, s'amusait plutôt pas mal de la situation. Tous les mêmes. Sienna ne put réprimer un soupire en l'entendant. Sérieusement ? Il pouvait encore faire le malin avec le dos dans un état pareil ? Il devrait plutôt être un peu sage et lui être reconnaissant d'être gentille et douce pour le soigner. C'est vrai, il aurait très bien sûr tomber sur pire infirmière qu'elle... Qui lui auraient peut-être retiré son T-shirt mais ça lui aurait sûrement beaucoup moins plu vu la douceur qu'elles y auraient mit.

-J'ai oublié beaucoup de choses en quatre ans.

Jouer la carte de l'ignorance, c'était facile. Mais ce n'était pas entièrement faux non plus. Sa maternité lui avait fait perdre toute confiance en elle et elle n'était même plus sûre de savoir faire l'amour. C'était un peu, beaucoup, ridicule, mais de toute façon ce elle n'allait pas le lui dire, pas à lui pour qu'il se foute de sa gueule, elle le connaissait bien.

Finalement, il n'avait pas l'air d'avoir décidé de jouer au plus con puisqu'il s'était mis à retirer son haut de lui même. Enfin... ce n'était pas vraiment très concluant. Heureusement qu'il avait déjà fait ses preuves avec elle en matière de virilité, parce que là si elle ne le connaissait pas, il aurait déjà perdu toute crédibilité. Elle s'assit alors dans son dos et glissa doucement ses doigts habiles contre sa peau, retirant avec le plus de douceur possible les fibres du vêtement qui semblaient avoir commencé à coaguler avec le sang.

-Lève les bras et arrête de bouger... Espèce d'enfant.

C'était facile, sûrement un peu trop, après tout elle avait été longtemps aussi enfant que lui. Mais de toute façon il ne pouvait même pas râler, sinon il allait se faire mal.