Nom + Keynes. Prénom(s) + Sienna Dakota. Date et lieu de naissance + 2 juillet 1989 à Brisbane en Australie. Âge + 25 ans. Nationalité + Australienne. Origines + Britannique. Situation amoureuse + Mère célibataire. Sexualité + Bisexuelle. Métier + Infirmière. Groupe + Life's for the living.
Caractère + Sienne est réservée, téméraire et hargneuse surtout quand il s'agit de son fils. Elle a du caractère tant qu'on ne touche pas la corde sensible. Elle est vulnérable quand on commence à parler de sentiments et d'hommes. Elle est assez puérile une fois qu'on l'a provoquée mais facilement affectueuse et tactile surtout avec les femmes.

C'est à Brisbane, en Australie, que naquit la jeune femme. Une famille aisée, des parents peut-être pas toujours présents mais tout de même assez pour l'élever correctement. Elle est fille unique mais cela ne l'a jamais plus dérangé que cela. Elle se faisait des amis assez facilement, même si on peut se demander si c'était grâce à son argent, ou plutôt à celui de ses parents, ou à sa personnalité. Mais quand on est enfants, on ne pense pas à ce genre de chose.
Brisbane, c'est une ville côtière, et ses parents avaient un bateau. Tous les week-end, Sienna faisait du bateau avec son père, sa mère, elle, avait le mal de mer. Elle a apprit très tôt à apprécier la mer, à la comprendre, à lire en elle. Elle a aussi apprit à manœuvrer un bateau par tous les temps. Le vocabulaire, elle le connaît, c'était déjà un vrai marin dans un corps de jeune femme, d'adolescente. Parfois, dans ses moments de tristesse, elle allait seule sur le fleuve qui traversait la ville, ne prenant qu'une petit barque, lâchant l'encre à un endroit au hasard. Elle écoutait alors l'eau et elle se sentait moins seule. 
Naître à Brisbane, grandir à Brisbane, se marier à Brisbane, avoir des enfants avec un Brisbanite, mourir à Brisbane. Voilà comment elle voyait sa vie, Sienna, surtout quand, à 17 ans, elle est tombée amoureuse. Niaisement, elle l'appelait l'homme de sa vie, et dans sa tête elle avait déjà plein de projets. Ils s'aimaient tous les deux, ça ne faisait aucun doute, c'était réciproque, c'était doux, c'était beau.
Et puis il y a eu ce jour, ce jour où son père leur a annoncé, à sa mère et elle, qu'il était muté en Amérique, au Canada, à Montréal, une ville dont la jeune fille n'avait entendu parler qu'en cours de géographie. 

Elle n'était pas d'accord. Elle ne voulait pas partir. Elle a hurlé, elle a pleuré, elle s'est sauvée. Son père a dû la sortir par les cheveux des bras de son petit ami. Infecte, elle est devenue infecte. Arborant auparavant de brillants résultats, à Montréal elle n'a jamais posé un pied en cours, grande cité étudiante ou pas. Elle avait 18 ans, elle faisait ce qu'elle voulait. Elle se mit à sortir, à faire la fête, à boire, à fumer. La crise d'adolescence que les psychologues ont appelé ça, même si à 18 ans c'est un peu tard. Mais Sienna, elle était juste profondément malheureuse. C'est quoi cette putain de ville où y a pas d'océan ? Pourquoi est-ce que dans ce bled la température changeait du tout au tout ? Il faisait chaud l'été et caillait en hiver, la joie. Pourquoi est-ce qu'ici elle n'avait pas sa tendre moitié ? Ça en faisait des raisons pour être malheureuse, pour faire la guerre à son père qui avait été mutée et à sa mère parce qu'elle n'avait rien dit. Si elle avait pu, si son père lui avait laissé assez d'argent, sans aucune hésitation elle aurait prit un vol sans retour pour Brisbane. Mais il n'était pas fou Monsieur Keynes. Il savait bien que lui donner de l'argent ne lui servirait qu'à faire des conneries, un peu plus graves que celles qu'elle faisait déjà. Mais Sienna elle avait de la ressource, et elle aurait été prête à se prostituer pour gagner assez et retourner chez elle. Mais non, elle ne le fit pas. Elle n'avait pas le courage, elle n'avait pas la force. Son seul amant avait été cet amour et elle ne voulait pas tout détruire. Malgré tout, malgré ça, elle ne redevint pas une enfant sage pour autant. Perpétuellement infecte, agressive, elle voulait juste prendre son indépendance. Mais elle ne voulait pas reprendre ses études, elle ne voulait pas faire plaisir à ses parents. Elle continua alors à sortir, à traîner avec des personnes de moins en moins recommandables. Peut-être pour faire peur à ses parents, peut-être pour autre chose. Mais elle n'avait pas l'intention d'arrêter là sa décente aux enfers, elle n'avait pas envie de donner raison à cette connasse de psy' qui ne savait que dire "ça va lui passer", elle se mit à prendre de la drogue. Et qu'est-ce que ça pouvait faire ? Et qui est-ce que ça pouvait bien toucher ? Au milieu de toutes ces personnes, elle se sentait aussi seule que jamais. Elle savait que "pote" dans ces soirées, ça ne voulait rien dire.

Et les années sont passées et rien ne s'est arrangé, ses parents désespérés ne savaient plus quoi faire. Ils n'avaient plus aucune prise sur elle. L'argent qu'ils ne voulaient pas lui donner, elle leur volait. Ce n'était jamais grand chose, ils ne se baladaient pas avec beaucoup d'argent liquide sur eux, mais c'était toujours assez pour acheter son herbe et sa vodka. Puis elle a rencontré Milo. Ce mec, on disait de lui qu'il avait tué quelqu'un et Sienna ça l'excitait. Même si ce n'était que des rumeurs, même si ce n'était pas vrai, ça la faisait frémir rien que d'y penser et ça l'attirait. Et puis, elle l'avait vu se battre, quelques fois, et ça la laissait pas indifférente. Ils se sont fréquentés, des jours, des nuits surtout. C'était sympa, y avait rien à y redire, Sienna elle ne recherchait pas autre chose, elle ne voulait pas du sérieux, elle voulait juste s'amuser. Mais il y a ce jour, ou une fois de plus on lui a arraché son homme des bras. Ce n'était pas son père cette fois, c'était la police. Il avait tué, pour de vrai. Et si auparavant, l'imaginer l'avait émoustillée, à présent elle réalisait à quel point c'était malsain, à quel point c'était grave, la mort d'un homme. Cette information, elle n'a pas pu la cacher bien longtemps aux oreilles de ses parents et ni une, ni deux, la voilà enfermée dans sa chambre, prisonnière. Elle avait beau les supplier de la laisser sortir, rien y faisait. Ils lui apportaient son repas matin et soir et n'ouvraient jamais la porte pour autre chose. Même si la séparation avec Milo ne l'avait pas touchée autant que celle avec le garçon qu'elle avait ardemment aimé, elle aurait aimé passer le voir dans sa prison à lui, lui dire au-revoir, juste pour mettre un point à cette histoire, pour que ce soit clair. Mais elle était enfermée, elle aussi. 

Elle se souvient très clairement de ce jour où elle a balancé son test de grossesse, positif, sous la porte de sa chambre. On lui a ouvert cette fois. C'était un peu plus d'un mois après l'emprisonnement de Milo. Il fallait bien avoué qu'elle n'était pas si étonnée que ça. Sa pilule, elle devait la prendre bien aléatoirement. Mais elle était jeune et inconsciente. Elle avait fait une connerie. Elle payait. Et voilà, à présent, qu'elle avait les hurlements de ses parents dans les oreilles, que son père était déjà au téléphone avec l'hôpital, prêt à lui prendre une rendez-vous pour avorter. Mais non. Elle n'avorterait pas. Ils ne décideraient pas de sa vie à sa place, pas encore. Peut-être que c'était pas pur esprit de contradiction plus que par véritable envie maternelle, mais elle avait pris sa décision, elle le garderait. A l'instant même où elle l'annonça à ses parents, son père furibond, sa mère en larmes, elle arrêta de boire, de fumer, de se droguer. Elle allait devenir responsable, elle allait être une vraie mère pour cet enfant. Elle allait l'aimer et le chérir. 

Elle reprit les cours, bien décidé à être indépendante et de façon durable cette fois-ci. Logan naquit à terme, un adorable petit garçon, pour le plus grand bonheur de sa mère et de ses grands parents, il n'avait aucun problème. Après la naissance de son fils, Sienna orienta ses études et devint infirmière. Son père, éternel râleur, et certainement très rancunier vis à vis du comportement de sa fille, racontait à qui voulait l'entendre que si sa fille l'avait voulu, elle aurait pu devenir chirurgienne. Mais ça, c'est une autre histoire. Au bout de quelques mois de travail, Sienna loua un appartement, pas très loin de la demeure de ses parents. Logan était tout pour elle et elle aurait fait n'importe quoi pour lui. Elle le laissait à ses parents lorsqu'elle devait le faire garder parce qu'elle avait peur de la confier à une nounou, à quelqu'un qu'elle ne connaissait pas. Elle avait accouché à 21 ans et elle avait pu lire dans le regard de bien des gens le mépris, le jugement. Mère célibataire. Mère enfant. Malgré tout ce qu'on pouvait dire sur l'évolution de la société, rien ne changeait vraiment. Tout le monde vous prendra de haut s'il sait que votre enfant n'était désiré, que vous n'avez pas été capable de vous protéger, que vous avez coucher avant le mariage. Oui, des gens comme ça, ça existe encore, partout. 

A ses trois ans, Logan commença l'école. Au bout de quelques semaines, il revint alors en lui demandant pourquoi il n'avait pas de père. La jeune femme ne sut quoi répondre et elle tourna le problème dans sa tête des dizaines de fois, arrivant à une seule et unique conclusion : il avait le droit de connaître son père. Mais son père avait tué, son père était un assassin et si auparavant cette idée ne l'avait aucunement gênée, à présent c'était différent. Elle ne voulait pas confier son fils à un homme violent. Elle ne voulait pas qu'il puisse lui nuire, d'une quelconque façon que ce soit. Alors elle alla tâter le terrain. Elle se rendit au bar où il travaillait et elle lui annonça.