Nom + Garcia-Whitaker. Prénom + Gabriela. Date et lieu de naissance + 15 décembre 1983 à Buenos Aires. Âge + 30 ans. Nationalité + canadienne. Origines + argentines. Situation amoureuse + mariée. Sexualité + hétérosexuelle. Métier + lieutenant de police. Groupe + Life's For The Living.
   Caractère + spontanée, courageuse, impulsive, contre l'autorité, maniaque, exigeante.

Je suis née dans une famille nombreuse de Buenos Aires – capitale de l'Argentine pour les pas doués en géo. Je suis la cinquième de la famille García – sur six enfants, deux filles, quatre garçons - et c'est le genre de famille où tout le monde participe un peu à la vie quotidienne. On n'était pas riches, loin de là. Nos parents avaient un budget plus que moyen, car seul mon père travaillait et il se tuait vraiment à la tâche pour nous offrir le meilleur. Ma mère préférait rester à la maison pour veiller sur nous.

Plus tard, dès que j'ai été en âge d'aller au lycée, j'ai appris que l'ainé de la famille déménageait au Canada et je me suis dit que ça pourrait être chouette de le suivre, que ce serait toujours un atout quand je reviendrai en Argentine d'avoir un bon anglais. Etant donné que mon anglais était pourri lors de mon départ, mes parents ont accepté, même si ça avait un coût. Mon père a redoublé d'efforts pour que je puisse vivre cette expérience et j'ai suivi mon frère à Montréal.

Une fois à Montréal avec mon frère, on devait un peu se serrer la ceinture, même si nos parents avaient fait des économies et qu'il travaillait pendant que j'allais au lycée. Enfin, je n'étais pas malheureuse pour autant, bien que loin du reste de ma famille. On s'écrivait régulièrement et nos rapports étaient toujours aussi bons, ils ne se sont pas altérés avec la distance.

Ce n'est qu'à ma dernière année de lycée que ma vie a radicalement changé. C'était lors d'une de ces soirées où j'accompagnais des amies à moi. Cette fois, je m'étais retrouvée toute seule, dans mon coin. Thomas, le garçon que j'observais depuis quelques semaines déjà m'a abordée le plus simplement du monde en se présentant. Le courant est bien passé et la discussion venait naturellement, je ne voyais pas le temps passer en sa compagnie. Après cette soirée, on s'est vus à de nombreuses reprises et de fil en aiguille, assez rapidement, on n'arrivait plus à se quitter. Appelez ça comme vous voulez, mais moi je dirais que c'était le coup de foudre. Le genre de choses qui n'arrivent qu'une fois dans une vie, quelque chose d'unique.

Sans hésiter, une fois le lycée terminé, je l'ai suivi jusqu'à New York où il a fait son entrée à l'académie militaire. En attendant de pouvoir commencer, pour ma part, une formation pour devenir agent de police, je faisais des petits boulots. Bon, je ne gagnais pas non plus des salaires énormes, mais ça nous permettait de vivre convenablement.

Quelques années plus tard, dès que Thomas fut majeur, il est parti en mission, et quelques mois après son départ j'ai enfin débuté ma formation, étant majeure à mon tour. Franchement, j'ai mal vécu son départ... Pourtant, juste avant qu'il parte, il m'avait promis qu'on se marierait et il m'a fait sa demande. Si j'ai accepté ? Evidemment ! J'étais dingue de lui et pour moi, on devait passer notre vie ensemble, c'était écrit.
Il me manquait un peu plus chaque jour, et je me sentais plus seule que jamais. C'est comme ça que je suis retournée à Montréal, pour me rapprocher davantage de mon frère. Bien sûr, Thomas m'écrivait, mais ce n'était pas pareil. Il avait beau me dire qu'il tenait le coup, que ça allait et qu'il rentrerait comme promis, au moindre appel, j'étais tétanisée à l'idée qu'il ait pu lui arriver quoi que ce soit.

Ce qui devait arriver arriva. J'ai reçu ce coup de fil que je redoutais tant : mon homme avait été blessé au combat. Est-ce qu'il s'en sortirait ? Les chances étaient très faibles... Il était tombé dans un profond coma et de jour en jour, je dépérissais. Je n'avais plus goût à rien, même mon métier de lieutenant de police ne me fascinait plus autant. Je ne mangeais quasiment plus, il fallait presque me forcer à avaler quelque chose. Je ne faisais que veiller sur lui, je passais ma vie dans sa chambre d'hôpital. C'était glauque, je vous le fais pas dire. Plus ça allait, moins les médecins étaient optimistes. Je me voyais déjà comme veuve. Veuve à vingt-deux ans... C'est juste une horreur.

Heureusement, je pouvais compter sur mon frère et sur celui de Thomas, Austin, pour me soutenir. Bien entendu, ce n'était pas suffisant, je voulais juste qu'il se réveille, le voir sourire à nouveau... Mais le temps passait, et justement, avec le temps, je me rapprochais dangereusement d'Austin. On passait plus de temps ensemble que l'on aurait dû et c'était mal, je le savais. Au début, je culpabilisais, je n'avais pas le droit de me rapprocher de son frère comme ça, mais on se comprenait, on était tous les deux anéantis, affaiblis par cette douleur qui était de voir Thomas plongé dans son sommeil tous les jours un peu plus...

Il m'a fallu environ deux ans pour me rendre compte que mes sentiments pour Austin prenaient de l'ampleur, contre mon gré. Mais comment réagir face à ça ? Laisser tomber Thomas, en sachant qu'il ne se réveillera pas pour aller dans les bras de son frère ? Ça me semblait plus qu'insurmontable... Je n'arrivais pas à prendre une décision. Est-ce que je devais me reconstruire ? Même avec Austin ? Je n'en avais aucune idée. Peu à peu, je me suis rendue à l'évidence : j'étais vraiment tombée amoureuse de lui, de son frère. Cette année-là, on est devenu en couple, mais j'ai eu besoin de temps pour décider d'aller plus loin.

Un an plus tard, on s'est mariés. Ce jour-là, j'ai pensé à Thomas, encore sur son lit d'hôpital. Je ne pouvais pas m'empêcher de le voir sans le voir, comme une apparition et ça me faisait culpabiliser, comme lorsque je me suis aperçue que j'avais vraiment des sentiments pour son frère. Il fallait que j'aille de l'avant, alors je me suis contentée de sourire, comme si rien n'était arrivé et j'ai traversé la nef au bras de mon père, puisque ma famille avait spécialement fait le déplacement pour l'occasion.

Quelques mois plus tard, il y a plus de quatre ans, j'étais plus paniquée que jamais : le test de grossesse était positif. Est-ce que j'étais prête pour être mère ? Je n'en avais aucune idée, je ne m'étais jamais posé la question. Je n'avais pas l'intention de me précipiter mais me séparer d'un enfant, c'est une chose dont je n'aurais jamais été capable. Je pensais être au bout de mes surprises ce jour-là, pourtant, lors de la première échographie, le choc fut double : j'étais enceinte de jumeaux. Plus tard, on a su que j'attendais deux petites filles et neuf mois après, même si j'étais effrayée, elles m'ont comblée de bonheur. On les a appelées Emma et Alix.

Désormais, elles ont bien grandi, elles ont déjà quatre ans, et je suis toujours avec Austin, que le temps passe vite ! Néanmoins, une chose n'a pas changé : ça fait huit ans que Thomas est dans le coma. Bien sûr, je vais toujours le voir, que ce soit seule ou avec mon mari. C'est comme si je devais le faire, je ne sais pas ce qui me pousse à m'y rendre régulièrement... Je ne suis plus amoureuse de lui, non, huit années sont passées et j'aime Austin, mais je dois tout de même être à ses côtés...