Nom + Blackbird. Prénom(s) + Enzo Ethanaël. Date et lieu de naissance + 18 avril 1971 à Bathgate, UK. Âge + 43 ans. Nationalité + Britannique. Origines + Britanniques. Situation amoureuse + Veuf. Sexualité + Hétérosexuel. Métier + Professeur de Philosophie à l’université. Groupe + On My Way.
Caractère + Réservé + Calme + Sévère + Intelligent + Discret + Travailleur + Poli

« Monsieur Blackbird, il me semble que nous ne sommes jamais rencontrés auparavant. J’ai eu votre dossier médical entre les mains mais, j’aimerais que vous me parliez de vous avec vos mots. Installez-vous. » Bien, me voilà chez un nouveau psychologue que je ne connais ni d’Adam ni d’Eve. Tous les psychologues sont les mêmes de toute façon. Je m’installe sur le canapé. « Ne me dites pas ce qu’il y a sur votre carte d’identité, ce n’est pas dessus ce papier officiel que l’on apprend des choses sur autrui. Parlez-moi de votre famille. » Je me crispe un peu à ses mots mais, après tout, c’est un médecin et il est tenu au secret professionnel comme tous ses collègues. Je soupire doucement et m’adosse au canapé de cuir noir, réfléchissant un peu à ce que je pourrais bien lui dire. « J'ai partagé huit années de ma vie avec la plus belle de toutes les femmes : Hazel Jefferson. Sa chevelure brune et bouclée, ses lèvres rouges pareilles à un bouton de rose, ses yeux noirs dans lesquels je me suis plongé à corps perdu... Il y a tellement d'adjectifs qui lui correspondent que la liste serait bien trop longue. Nous nous sommes mariés alors que la belle, venait d'avoir dix-sept ans. J'en avais vingt et nos cœurs battaient à l'unisson depuis déjà deux ans. De notre amour est née une petite princesse que nous avons nommé Aurora. Ce jour-là a été le plus beau et le plus triste de ma vie... En donnant la vie, on m'a pris ma douce Hazel. Son cœur n'a pas supporté le choc de l'accouchement. Oh bien sûr, le médecin à tout tenté pour la sauver mais ce fut inutile... J'ai dû élever ma précieuse princesse seul. Ce fut dur et éreintant mais j'y suis parvenu. Tout du moins c'est ce que je croyais... » Je fais une pause quelques instants, retenant difficilement quelques larmes. Mes coudes s’appuient sur mes genoux tandis que je joins mes mains au niveau de ma bouche, arquant légèrement mon dos. Je ne pensais pas que ce serait aussi difficile que la première fois… J’enchaîne, la gorge nouée et la voix tremblotante : « Je croyais que ma fille serait heureuse. Je croyais qu'une fois ses rêves les plus fous réalisés, elle me sourirait chaque matin au réveil, illuminant ma journée par ce geste anodin et totalement banal... mais ce n'était sans compter que ça ne lui suffirait pas. Pourtant, elle a eu tout ce qu'elle désirait. Et puis une après-midi, alors que c'était mon tour de faire le ménage, j'ai trouvé dans notre salle de bains, une boîte. Elle avait appartenu à ma défunte femme. La nostalgie m'ayant envahie, je me suis assis et j'ai regardé ce qu'il y avait à l'intérieur... Ce que j'y ai trouvé, a brisé le reste de mon cœur : des sachets de drogues. S’il n'y avait eu que ça, j'aurais pu m'en remettre... Ma fille est arrivée comme une furie et m'a arraché la boîte des mains en me disant que c'était à elle. Mon sang n'a fait qu'un tour : ma fille chérie était une camée… J’ai essayé de l’aider du mieux que j’ai pu mais, après une énième injection de cocaïne, elle a fait une overdose et ne s’est plus jamais réveillée… » Je me racle la gorge puis me lève, m’avançant d’un pas incertain vers la fenêtre. Je croise les bras en fixant l’extérieur, des larmes silencieuses coulant à volo sur mes joues pâles et tirées par la fatigue. « Pourquoi êtes-vous venu à Montréal ? Pour oublier votre passé ou pour combattre votre avenir solitaire ? » Cette question-là, je n’y ai pas vraiment réfléchis et je ne sais pas ce que je peux lui répondre. De plus, ses mots sonnent totalement désintéressés alors à quoi bon ? « Cette question restera sans réponse docteur. Pour la simple et bien raison que je n’y ai pas réfléchie une seule seconde. Je n’ai pas le temps, moi aussi j’ai un travail. » Je regarde l’heure affichée sur l’horloge électronique : 15 minutes… Il me reste 15 minutes à passer dans ce bureau avec un homme qui semble se moquer éperdument de ses patients. « Il serait peut-être temps d’y réfléchir Professeur, vous ne croyez pas ? Cela fait déjà quatre ans que votre fille est partie rejoindre votre femme… Il serait peut-être temps de penser un peu à vous et à ce que la vie peut encore vous offrir. » Un point partout, balle au centre…