Je suis né dans une famille nombreuse composée de 3 enfants. Mon père travaillait dans la police, ma mère, elle était enseignante dans une école primaire. Ma vie a été très tranquille, sans grand bouleversement. Pas de mort, même si mon père s'est retrouvé à l'hôpital, car il s'était fait tirer dessus. Mais en dehors de ça il n'y a pas grand-chose à raconter, si ce n'est nos bêtises communes, le fait qu'on se couvrait l'un et l'autre pour éviter que l'on se fasse trop disputer. Mais quand on avait droit à une engueulade, on y avait droit et à une belle. Mais ce n'était nullement cela qui nous arrêtait, aussitôt que nous étions punis aussitôt nous nous remettions à nos projets le plus amusant « Comment faire tourner en bourrique les parents en 10 leçons », c'était notre petit jeu préféré, nos petits moments complices où on murmurait à l'oreille, rigolant dans notre coin. D'autant que je me souvienne, nous avions toujours été complice, toujours dans les mêmes coups fourrer.
Et cela dura jusqu'à la fin des primaires de mon frère aîné, là mon frère rentrait au collège commençant à sortir un peu plus avec ses amis, rencontrant des filles. Et j'allais commencer à connaître tout ceci 1 an après. Car oui, je n'avais qu'un an d'écart avec mon frère. Et un an après, je fis mon entrée au collège et encore une fois tout se passait bien, puis au lycée. C'est à ce moment que nos vies ont pris une certaine tournure, nous, plongeant dans le noir pendant un certain temps, ma mère perdit la vie lors d'un accrochage de voiture. Elle passait un carrefour, alors que le feu était vert et une autre voiture pendant ce temps grillait un feu rouge. Elle n'eut même pas le temps de le voir venir, pas le temps de freiner. Tout se passa si vite, qu'elle n'avait pas eu le temps de souffrir, enfin du moins c'est ce qu'on nous dit et c’est ce qu'on dit toujours. Pour ma part, je ne pense pas qu'elle n’ait pas souffert, pour moi, elle a attendu qu'on vienne la sortir de cette voiture, priant de revoir sa famille, avoir un peu plus de temps avec nous. Le reste de ma famille préfère surement s'imaginer qu'elle n'a pas souffert ou que très peu. Mon père eut du mal à s'en remettre ainsi que nous, ses enfants, dans la maison, c'était comme-ci son fantôme était encore présent dans chaque pièce. Donc nous nous remettions très lentement de cette privation si soudaine.
Le temps passa, nous faisions notre vie sans elle, avions repris nos marques doucement nous habituant au vide qu’elle avait laissé. Mon frère parti à l’université de Caroline du Nord obtenant une bourse pour ses études. L’année suivante, je pris la direction de l’université de New York, poursuivant des études en histoire. Mais la fatalité n’en avait pas fini avec nous, car quelques années après la mort de ma mère, nous vécûmes encore une fois une sombre période avec la mort brutale de notre petite sœur. Tout ce que je sais, c’était qu’elle était dans une rue de New York, qu’un gars lui a demandé son portefeuille la menaçant d’un fusil à petit calibre et que dans la panique, il lui aurait tiré dessus. Quand je suis arrivé à l’hôpital, mon père était en train de pleurer toujours dans son uniforme, un médecin à ses côtés et là, je sus ce qui se passait. Et les journées passèrent et moi, j’errais dans les couloirs de la fac, me posant toutes sortes de questions. Et avec la mort de ma sœur, je pris une décision qui changea toute ma vie, une décision que mon père n’avait pas acceptée, pour lui, je pouvais mieux faire, je devais rester à la fac terminée mes études. La décision de devenir inspecteur de police, retrouver l’homme qui avait tiré sur ma sœur, lui avait privé tout ce que la vie pouvait lui offrir.
J’entrais donc à l’école de police,  gravissant les échelons pour devenir  par la suite inspecteur de police à New York.