Llyod n'a jamais eu une vie de rêve, sans pour autant que son passé soit digne d'être comparé à l'enfer. A vrai dire, à ce niveau, le jeune homme a toujours eu le cul entre deux chaises : menant une vie à la foi assez modeste pour être agréable, mais assez morne pour le faire souffrir. A vrai dire, ce fut l'ennuie qui marqua son enfance.
Le jeune garçon, enfermé dans sa petite banlieue blanche « sous vide », comme il aimait l'appeler, n'avait pas beaucoup d'amis et ne pratiquait pas beaucoup d'activités. Il faut dire que comparé à maintenant, le jeune Lloyd était étrangement calme. C'était un gamin qui ne faisait pas d'histoire, qu'on voyait plus souvent derrière les fenêtres de sa maison que dans son jardin. Sa mère se ventait d'ailleurs d'avoir enfanté un saint, un espèce de petit sage qui, contrairement à d'autres, ne faisaient aucune vague. Du moins, ce fut le cas jusqu'à-ce qu'une certaine Louise rentre dans la vie du petit garçon.
Simplement aperçue au travers de la vitre de la cuisine, cette petite fille d'un an son ainée avait su presque immédiatement captiver l'attention de Llyod. Pour une raison qui lui est encore étrangère, il avait ressentit ce besoin jusqu'alors inconnu d'aller lui parler. Et ma foi, ce ne fut pas la meilleure idée qu'il eut. Madame Mallory aime d’ailleurs penser que sans cette gamine, son fils aurait mené une vie normale, trouvé un job, fondé une famille. Mais voilà, il fallut que cette petite brune viennent briser tout espoir maternelle.
C'est elle qui lui donna le goût de la cleptomanie. Son premier méfait se déroula dans une boulangerie où ils volèrent un nombre incalculable de sucettes. Puis, ils passèrent aux jouets des copains avant de finalement voler quelques billets dans les porte-monnaies de leurs parents. Ce petit jeu dura quelques années, jusqu'à leur entrée au collège. Coulant des jours heureux, bien satisfais de leur nouvel Hobby, tout deux n'auraient certainement jamais imaginé que leurs folles aventures prendraient fin subitement, quand le service des droits de l'enfance sonna à la porte de Louise.
Plus jamais on ne revit la petite après ce jour, ni son père avec qui elle vivait. Forcément, puisque les ragots étaient la seule chose qui alimentaient la vie du quartier, les rumeurs allèrent de bon train. On pensa au pire, accusant le daron de la petite voleuse de meurtre, vol, ou pire. Quoiqu'il en soit, malgré les histoires que chaque famille se racontait, on ne su jamais ce qui causa le départ précipité de la famille et Llyod, une fois de plus, se retrouva seul. Néanmoins, il avait à présent deux nouvelles passions : le vol et la recherche incessante de sa chère amie.

Les années passèrent, mais rien ne changea vraiment pour le garçon à présent presque adulte : il ne réussissait nul part, ne donnant pas franchement du sien. Il ne tenta même pas l'université, se complaisant dans son rôle de je-m'en-foutiste, vivant sur le dos de ses parents et de la société.
Mais une rencontre allait encore changer sa vie : lors d'une soirée, il trouva celui avec qui il allait faire les quatre cent coups, j'ai nommé Tom. Tout commença avec un vol de téléphone portable qui marqua le début d'une grande amitié.
Depuis, Tom et Llyod ont bien grandi et sont même devenus colocataires, pour la plus grande peine de leurs voisins. Toujours à la recherche de Louise, Llyod ne lâchera rien tant qu'il ne l'aura pas trouvé.