Montréal est une ville parfaite pour faire des rencontres. Il venait de Granby, alors qu'elle venait de Montréal. Ils se sont rencontré lors d'un concert et sont rapidement tombés sous le charme l'un de l'autre. Après deux ans de relation à distance, le couple emménagea dans un petit appartement de la grande ville dans l'espoir d'avoir un enfant. Leur premier enfant, un petit garçon, ne se fit pas attendre, contrairement à leur deuxième enfant mis quatre ans de plus à venir. Frederique avait été attendu et tellement désiré qu'elle était choyée. Elle eut une enfance des plus banales. École, jeux, dispute avec son frère. C'était une vie normale pour une jeune Québécoise. Sa vie ne changea réellement que lorsqu'elle eut dix-sept ans. Le premier festival Burlesque de Montréal venait d'avoir lieu. Frederique était trop jeune d'un an pour aller le voir, mais l'une de ses amies qui y avait assisté avait pris des vidéo et les lui montra. Tout de suite, la jeune adolescente tomba amoureuse de cet art assez particulier. Elle aimait déjà la danse, mais voir cette forme particulière de danse l'éblouissait. Et tout cela tombait à point. À dix-sept ans, c'était justement à cet âge-là qu'il fallait choisir sa carrière à venir. Le choix fût très simple.

Frederique s'inscrivit dans une école de danse, l'un des meilleures du Québec et, par chance, elle fût acceptée. Ce n'était pas du burlesque, mais elle aimait beaucoup. Elle dansait en cours de façon plus « sage », mais chez elle, elle perfectionnait des danses burlesque, à la grande terreur de ses parents. Ce n'était pas le genre de métier que l'on souhaitait pour ses enfants. Il n'y avait que son grand frère qui la soutenait dans son choix de métier. Les études se passèrent bien. Elle les termina après avoir travailler dur, mais elle adorait ça. Une fois pleinement entrée dans la vie d'adulte, il lui fallait travailler encore plus ardemment pour se faire un nom. Le monde du burlesque était assez restreint et il était difficile d'y entrer. Frederique commença à faire des auditions pour des petites spectacles de Burlesque. Elle voyageait partout dans le Québec et même, parfois, en Ontario. Les spectacles du genre étaient très rares, mais avec une ambition comme la sienne, la jeune femme tentait de danser dans tous les spectacles qu'elle pouvait. Après trois ans, elle s'était enfin fait un nom et une bonne réputation de danseuse burlesque. Les gens du milieu commençaient à la reconnaître dans la rue et, chaque fois, Frederique en était surprise. Cependant, cela lui donna suffisamment de courage pour tenter d'auditionner pour le spectacle qui lui avait fait découvrir le monde du burlesque : le festival Burlesque de Montréal.

Elle y parvint! Elle eut sa place dans le plus grand spectacle de burlesque du Québec. Chaque année depuis ses dix-huit ans, elle allait voir se spectacle avec une énorme admiration. Cette année-là, elle allait en faire partie. Elle rencontra Scarlett James, la fondatrice du spectacle, les producteurs et tous les responsable du spectacle. Ce dernier passa trop rapidement. Frederique avait travaillé comme une forcenée à créer sa chorégraphie, à coudre son costume, à coller des paillettes et à pratiquer sa danse encore et encore que faire son numéro de quelques minutes passa beaucoup trop vite. Cependant, tout ce travail avait porté ses fruits. Dans la salle, il y avait le propriétaire d'un cabaret de New York qui ne présentait que des numéro de burlesque et ce propriétaire fût impressionné et lui offrit un emploi. Un emploi à New York! C'était si irréaliste que Frederique eut du mal à le croire sur le coup. Le propriétaire lui laissa son numéro dans l'attente d'avoir des nouvelles d'ici quelques semaines. La jeune danseuse prit, par ailleurs, plusieurs semaines à se décider. Quitter sa ville, quitter même son pays, c'était une décision difficile à prendre. Cependant, elle savait très bien qu'une opportunité pareil était impossible au Québec, car il n'existait pas de cabaret de ce genre.

New York était une ville beaucoup plus ouverte que Montréal pouvait l'être. À New York, il était possible de se trouver des amis, voir même l'amour, alors que l'on dansait nue. À Montréal, les gens avaient trop de préjugés. À New York, il y avait tellement de gens que ce ne pouvait être que différent. C'était ce qui décida Frederique à accepter le travail. Elle déménagea quelques semaines plus tard. Elle avait la chance d'avoir travailler en Ontario et donc d'être bilingue, mais elle avait encore un accent assez peu discret. Elle s'installa dans un petit appartement de Brooklyn, pas trop loin du cabaret. Elle commença sa vie du mieux qu'elle le pu dans une ville si différente de celle qu'elle connaissait. Elle adopta même un chien, un dalmatien femelle. Sa vie était plutôt nocturne, mais elle s'y fit rapidement. Créer de nouveaux numéros pendant le jour, danser le soir. C'était sa vie maintenant.