Nom + Sanders. Prénom(s) + Emilia Marlene. Date et lieu de naissance + 6 juillet 1993 à Montreal. Âge + 21 ans. Nationalité + ici. Origines + ici. Situation amoureuse + officiellement célibataire, officiellement plus ou moins dans une relation avec le meilleur ami de son père. Sexualité + hétérosexuelle. Métier + ici. Groupe + ici.
Caractère + ici, tu le fais comme tu le sens. Liste, texte, comme tu préfères, tant que tu nous donnes au moins cinq traits.

Ma vie... Ma vie n'a rien de particulier. Que ce soit en bien ou en mal. En fait certains pourraient la qualifier de banale. Mais ce que j'en pense moi, c'est qu'elle est très bien comme elle est. En fin de compte, moi, je la trouve bien assez pimentée.

Mes parents se sont connus dans le milieu du théâtre quand ils étaient encore étudiants. Je sais qu'ils se sont aimés profondément. Ils ont fait les choses assez rapidement, ils se sont mariés et puis ils m'ont eu. En l'espace de moins de cinq ans, il me semble. Je ne suis peut-être pas très précise mais ce n'est pas comme si je m'en rappelais. Le fait est, que j'ai le souvenir de notre vie tous les trois. Elle était harmonieuse et simple. Ils s'entendaient bien, ils se complétaient. Je sais qu'ils s'épaulaient lorsqu'il s'agissait de faire mon éducation. Pour une enfant, ils étaient un magnifique couple. Du moins, est-ce ce qu'avec mes yeux de petite fille, je voyais. En réalité les dernières année relevèrent plus de la cohabitation, de l'amitié fusionnelle que d'autre chose. Bien sûr, ce n'est pas quelque chose que je pouvais comprendre au moment du divorce. Je n'avais que huit ans, j'étais à l'école primaire amoureuse de Sammy, le petit blond avec sa casquette de handball, et ce qui m'énervait le plus c'était de devoir apprendre mes poésies par cœur.

J'ai été assez déstabilisée par les événements, les premiers mois je parlais peu si ce n'était pour demander où était ma maman. Quelque part je m'en veux encore de ce comportement, je sais que ça n'a pas dû être facile pour mon père. Mais les remords sont déplacés lorsqu'il s'agit d'acte d'enfant.

J'ai mis du temps à trouver mon équilibre. Je ne passais plus que mes vacances chez ma mère. Le reste du temps j'étais chez papa. Et même si je ne disais pas grand chose à ses côtés, je le suivais partout avec Roby. Roby ? Mon doudou, voyons ! Oui, j'étais un peu grande pour un doudou, et alors ? Les événements m'avaient un peu retranché dans l'enfance. Ça n'a pas duré plus d'un an en réalité car plus le temps passait plus je me rapprochais de mon père. Ce célèbre comédien. Il savait tout me raconter. Il enjolivait les vérités, retirait les monstres du dessous des lits, il rendait le monde fantastique à coup de mots. C'est dans cet univers-là que j'ai grandit, en m'appropriant la langue anglaise, en comprenant le pouvoir de la parole.

Depuis dix ans, je suis inscrite à l'athlétisme, ça me permet de me défouler, d'avoir la forme et de me vider l'esprit. C'est un truc qui me plait. J'aime les compétitions aussi. Ce fut assez surprenant en fait, parce que je n'avais pas vraiment cet état d'esprit avec mon entourage, mais dans le sport c'est différent, surtout quand on affronte quelqu'un qu'on ne connait ni d'Eve ni d'Adam. Isaac a été là à presque toutes mes compétitions, parfois le plus beau c'était de s'y retrouver avec maman quand c'est une compét' qui arrivait au début des vacances. On passe toujours de bons moments tous les trois dans cette ambiance sportive. Je suis très admirative de la façon dont ils ont réussit à garder des rapports aussi tendres l'un envers l'autre, et je pense que c'est grâce à ça que je n'ai pas fait une croix sur l'amour. Ils sont un exemple particulier. Ils ont d'abord représenté l'amour et aujourd'hui ils représentent ce que l'amour peut laisser de plus beau derrière lui. J'en suis chanceuse, même si je ne suis pas du genre à m'étendre sur le sujet, ni avec l'un ni avec l'autre.

Quoi qu'il en soit, c'est justement en revenant de l'athlétisme après une séance fatigante que ma tante vient me chercher, mon père étant à une répétition. Celle-ci m'emmena me promener près de la rivière, c'était un endroit que la gamine que j'étais appréciait tout particulièrement parce que nous nous retrouvions souvent ici avec les copines de classe. Ma tante s'assit un peu plus loin sur une table de pique-nique et reçut un appel téléphonique. Je ne sais plus très bien ce que je faisais mais quoi qu'il en soit, je suis tombée à l'eau et le courant a commencé à m'emporter suite à des jours de pluie en continue. Il faut dire aussi que j'ai toujours été petite pour mon âge. Tout ce qui s'est passé avant la noyade ce jour-là est assez flou, je revois vaguement ma tante un peu plus loin, mais je me souviens surtout avoir essayé de me débattre sous l'eau, ma robe flottant autour de moi, mes pieds s'emmêlant dedans, les vains efforts pour reprendre ma respiration quand un rocher me repoussait vers la surface et puis enfin après de longues secondes voire minutes, le noir qui commençait à m’entraîner dans ses profondeurs.

Je me suis réveillée plus d'une heure plus tard à l'hôpital. Je paniquais dès que je revenais à moi avec ce masque sur la bouche. Autour de moi trois adultes aux visages inquiets. Mon père qui tournait en rond dans la chambre, ma tante le visage dans les mains et ce parfait inconnu qui regardait par la fenêtre. Je n'étais pas sûre de comprendre ce que je faisais là. Il fallut un peu de temps pour qu'on m'explique ce qui s'était passé et que j'apprenne que l'inconnu était la personne qui m'avait sortit de la rivière. A qui je devais la vie. Jaime Hayes.

Depuis ce jour, il vint régulièrement à la maison. Isaac lui était tellement reconnaissant qu'il était toujours là à l'inviter et à vouloir lui faire toute sorte de cadeaux, des trucs de mecs cependant, des bouteilles de vin par exemple. Mais le temps apporta à leur relation quelque chose de bien plus important, une amitié vraie et solide. Qui durerait jusqu'à aujourd'hui... Je dirais bien pour l'éternité, mais ce serait m'aventurer sur un terrain pentu.

Sur ce point, comme sur le suivant, il faut croire que cet incident ne fut pas que négatif. En effet, après ma sortie d'hôpital on me prescrivait une bonne semaine de repos et de calme. Comme les images me revenaient fréquemment en tête, je n'étais pas en mesure de lire comme je le faisais si souvent, c'est donc à cette période que je découvrais la musique et plus spécifiquement le rock. Un amour était né, issu des profondeurs d'une rivière tout ce qu'il y a de plus banale, auprès de laquelle plus aucun enfant ne s'aventurerait.

Alors je l'observais, je lisais les expressions sur son visage. J'avais besoin de savoir mais sans demander. Il avait besoin de silence, je le sentais et pourtant il lui fallait une présence. Mon père était assez doué dans ce domaine mais je savais qu'il avait besoin de plus. De temps également. J'apprenais à le comprendre sans un mot et je voyais qu'il s'en était aperçu. Ce silence entre nous dura...

Jusqu'à ce soir-là où, à bout, il vint se confier à mon père. Il sentait l'alcool et avait l'air brisé. Isaac était absent, mais je ne pouvais pas le laisser repartir dans cet état. Je choisis de lui montrer qu'il pouvait s'ouvrir à moi et contre toute attente, il le fit. Pendant de longues minutes, il m'expliqua la situation dans laquelle son ex-femme l'avait mis. Il n'avait plus le droit de voir son enfant. Ça le rongeait et il n'y avait rien que je ne puisse dire ou faire qui puisse lui remonter le moral, à part peut-être le prendre dans mes bras, ce que je fis. C'est à ce moment-là qu'il m'embrassa. Je ne compris ni son geste ni ce que je ressentis à ce moment-là. Pourtant c'était ça. La raison pour laquelle son départ avait été si difficile. Son absence si longue. Alors je le rattrapais et je m'abandonnais dans ses bras forts.
Ce fut la première fois mais pas la dernière. Je ne peux plus m'en passer, je sais que je ne devrais pas. Si mon père l'apprend, il deviendra fou. Seulement j'ai connu un homme heureux et je compte bien le retrouver. Qu'importe qu'il ait des souvenirs pesants, je ne le laisserai pas traverser ça seul. Il est revenu et ça me parait encore irréel.

Seulement Jaime est comme moi, il a du en parler à quelqu'un. Alors que j'ai choisi de me confier à Sienna, qui serait, je le savais, toujours là pour moi comme je l'ai été pour elle. Je pensais qu'elle ne me jugerait pas. Mais Jaime a décidé d'en parler à Austin et ce choix est loin de me ravir. Je pense qu'Austin appréciait la femme de Jaime et qu'il ne voit pas notre relation d'un très bon oeil.  Par ailleurs il est bien trop proche de mon père et je ne souhaite pas qu'il apprenne les choses un peu plus tôt que ce que nous avions prévu...

Dans quelle histoire me suis-je fourrée pour sa gueule d'ange... ?