Bien que Jackson faisait de sa vie ce qu'il avait toujours rêvé, il n'en restait qu'il détestait les évènements mondains. La plupart du temps il se retrouvait au coeur des scandales et à éviter grossièrement les journalistes avec leurs questions indiscrètes et complètement impolis.
Toutefois, pour se racheter, il se rendait à des soirées avec des causes importantes. Ce soir, c'était pour l'association de lutte contre la malnutrition infantile en Afrique. Peut-être qu'il n'avait pas de coeur, car Jackson ne se sentait absolument pas peiné ni concerné par rapport à ce sujet, mais, pour "bien faire" comme la plupart des personnes qui s'étaient déplacés, il avait accepté l'invitation qui à débourser de l'argent.
À peine arrivé en costume trois-pièces, le jeune pilote s'était fait bombardé de question vis-à-vis de sa relation avec Heather. Où était-elle ? Son absence était dû à une rupture  ? Est-ce que les rumeurs étaient vraies ? Jackson ne se prêtait pas au jeu des photos, et il entra, tête basse pour éviter les flash dans la soirée et par la même occasion sauver ses yeux.  

Poliment, il salua son agent, Andrew qui se trouvait dans un coin à l'affut des moindres jeunes femmes. Il serra la main à quelques connaissances puis après une demi heure de faux semblant, Jackson se décida à se rendre à son lieu de prédilection : le bar.
Sans savoir, il se mit à côté d'une blonde ( @Abygaëlle Z. Carver ) .

– Un whisky pur avec deux glaçons.

Le ton autoritaire de sa voix fit exécuté de sitôt le barman tandis qu'il fût attiré par la blonde à ses côtés. Il se pencha vers elle, et l'observa un moment. Elle avait l'air de s'ennuyer autant que lui.

– Charmante soirée, n'est-ce pas ?

Sa voix ne trahissait aucune ironie, pourtant il l'était. Il ne put que constater que ses yeux étaient d'un bleu clair ravageur et qu'elle avait une prestance qui prouvait qu'elle était de bonne famille.

– Je crois que nous n'avions jamais été présenté. Je suis Jackson. Jackson Ceelman. Et vous ?  

Ce n'était pas de la drague, mais il était évident qu'un sauvage comme Jackson qui s'adressait ouvertement à une jeune femme n'était jamais sans idée.

Comme toujours, Abgaëlle est ravie de se rendre à un événement associatif. En arrivant, elle ne s'arrête pas vers les journalistes, elle trace son chemin. Seulement quelques sourires courtois aux photographes, puis la voilà dans la grande salle. Vêtue d'une longue robe blanche d'un grand couturier, elle s'avance à la recherche d'une tête connue, sans succès. Elle repère toutefois l'organisatrice de la soirée avec qui elle reste discuter quelques instants de la situation alimentaire des enfants d'Afrique. Elle lui glisse une enveloppe contenant un chèque d'une jolie somme, la remercie pour son engagement puis se dirige vers le bar. Elle commande un verre de vin rouge qui ne tarde pas à arriver. Elle observe les gens qui passent l'entrée, un peu perdue dans ses pensées. Félix, son meilleur ami, Moon qui risque de le refaire sombrer, son frère qu'elle cherche toujours,... Elle est alors interrompu par la voix d'un jeune homme à côté d'elle. Un beau brun bien habillé. Elle lui sourit gentiment avant de répondre. "Disons que côté organisation j'ai vu mieux, mais c'est tout de même important ce genre d'événement." Puis, il se présente à elle. "Non en effet, je suis Abygaëlle Carver. Enchantée. Par contre, on peut peut-être se tutoyer, j'ai l'impression d'avoir dix ans de plus sinon." Elle laisse échappé un petit rire avant de reprendre. "Alors Jackson, un avis sur la situation des enfants en Afrique ou tu préfères qu'on parle d'autre chose ?" Elle sait pertinemment que la plupart des gens présents ce soir s'en moque mais viennent juste pour être vus. Voilà une bonne manière de cerner l'homme présent à ses côtés.

Après avoir reluquer son visage d'ange, Jackson s'était mit à regarder la somptueuse robe blanche qu'elle portait. Il ne portait plus aucun doute quant à son statut social. Elle lui semblait sage, lumineuse... tandis que Ceelman était bien tout le contraire. Ce n'était que ses premières impressions, peut-être se trompait-il sur toute la ligne. Et le jeune pilote savait combien les apparences étaient trompeuses dans ce milieu qu'il avait découvert il y a moins d'un an.

– D'accord pour le tutoiement.

Le jeune homme ne put s'empêcher d'esquisser un sourire. Elle ne devait pas être plus vieille que lui, il lui donnait vingt-cinq ans à tout casser.

Le barman revient avec son verre, Jackson le remercia vite-fait avant d'en boire une gorgée.

– Je peux t'offrir quelque chose à boire ?

Mais voilà qu'elle commença à lui parler de ses pauvres Africains... Ce qu'il en pensait ? Pas grand-chose et au final elle ne voulait pas le savoir, mais Jackson s'était décidé à bien faire.

– Je n'ai pas eut l'occasion de me pencher sur le sujet, mais les enfants ne méritent que le meilleur quel que soit d'où ils viennent.

Pas mal, non ? Sans doute aurait-t-il pu faire mieux, mais ce n'était pas franchement son délire.

– Et toi ? Tu es une protectrice de ces derniers ?

Il lui accorda un franc sourire. Dans son enfance, Jackson n'avait jamais manqué de quoi que ce soit bien que son père ouvrier ne roulait pas sur l'or. Cependant, il n'avait pas connu sa mère et son amour, c'était cela qui l'avait le plus marqué.

Une fois le tutoiement installé, Aby se sent déjà plus à l'aise. Elle écoute la réponse de Jackson. Un peu déçue par cette phrase plus que banale, elle se contente d'un sourire timide. C'est alors à son tour de répondre. "Je m'occupe de diverses causes mais celle-ci n'est pas sur ma liste. Je pense, personnellement, qu'il est scandaleux que toute la quantité de nourriture que nous jetons pourrait permettre à ces enfants de manger correctement." Elle marque un temps d'arrêt, sentant qu'elle a commencé à hausser la voix. Puis elle finit son verre de rouge. Elle sait pertinemment ce qui est en train de se passer. le jeune homme ne l'a pas abordée pour parler de cela, mais parce que, comme souvent, elle attire les regards. Elle ne rentrera pas avec lui, elle le sait, mais passer un peu de bon temps, se sentir regardée et désirée, ça ne fait de mal à personne. Ça fait tout de même quelque temps qu'elle n'a pas eu l'attention d'un homme. Disons, depuis le bal d'hiver de Colombia. Un frisson la parcourt en repensant à cet événement. Elle chasse les flash-black de ses pensées pour se concentrer sur l'homme du bar. Après s'être radoucie, elle ajoute : "Excuse moi... Enfin bref... Je veux bien un autre verre de vin." Elle sourit à l'attention du beau brun en lui tendant son verre vide. "Alors Jackson, qu'est ce que tu fais dans la vie ?" Elle devrait probablement le savoir, mais en réalité, elle se contrefout des gros titres dans les journaux people.

À la manière dont Abygaëlle avait haussé le ton, il avait aisément deviner que cette cause lui tenait à coeur, et qu'elle comptait y remédier. Malheureusement Jackson était trop terre-à-terre pour croire qu'il changerait la situation de quiconque : le monde était pleins de vices, il y aurait toujours des inégalités, l'Homme était de base mauvais. C'était en tout cas se que voyait Jackson. Ou bien il était simplement trop pessimiste ... Quoi qu'il en soit, il était d'accord avec ce qu'elle avait dit, simplement il n'y portait pas assez d'importance.
Toutefois il ne comptait pas faire part de ses idées à la jeune demoiselle, déjà qu'ils semblaient ne pas être du même monde...

Le jeune pilote accosta le barman pour commander le verre de la jeune femme.

– Amatrice de bon vin?

Il esquissa un sourire.
Si Abygaëlle ne connaissait pas son métier, Jackson n'en était aucunement touché. L'anonymat lui manquait parfois, mais aux USA, les courses de NASCAR était tellement réputée qu'il y avait vite mit fin...

– Je suis pilote de course pour NASCAR, je ne sais pas si tu connais, en général ça n'intéresse pas les femmes, mais je dois dire qu'il y en a quelques unes, et c'est agréable.

Ceelman n'était pas toujours un macho, en réalité le fait qu'il y avait des femmes étaient avantageux puisque c'était plus faciles pour les mettre dans son lit...

– Et toi?

Le verre de la jeune femme de tarde pas à faire son apparition. Elle remercie le serveur ainsi que Jackson. "Disons que j'aime les vins d'un certains standing. Celui-ci est plutôt bon." Elle lève son verre à l'attention du jeune homme. "A cette soirée." Elle lui fait un clin d’œil, jouer les petites allumeuses lui fait du bien. Elle prend une gorgée sans le quitter des yeux, puis il lui parle de son métier. Réellement impressionnée, elle l'écoute et s'imagine elle même au volant d'une voiture de course. Elle aurait probablement une peur bleue, mais après tout, pourquoi pas ! "Beaucoup de choses m’intéressent." C'est tout Aby, tout l’intéresse vraiment, ce que fond les gens, qu'elle le cautionne ou pas. Sa soif d'apprentissage et de curiosité n'est jamais assouvie. Elle se demande tout a coup, si sa phrase n'est pas un peu limite, mais elle s'en fiche. S'il pense qu'elle lui fait des avances, cela ne la gène pas. Elle sait déjà comment se terminera la soirée. Portant le verre à ses lèvres, elle savoure une nouvelle fois son breuvage. "Tu dois vraiment ressentir des sensations hyper fortes ! Faudrait que j'ajoute ça sur ma liste de choses à essayer. Mais c'est de la formule 1, des rallyes ou autre chose que tu fais ? J' suis désolée j'y connais pas grand chose..." Elle se mord la lèvre inférieure, un peu gênée par son manque de connaissance. "Je suis psychologue au Bellevue Hospital Center, et sinon, je suis en train de passer un master de Français à Colombia. La langue maternelle de mon père." Ne voulant pas risquer d'aller sur le terrain des 'ses parents' elle préfère ne pas aborder, ne serait-ce que la simple idée de sa mère.

En même temps qu'Abygaëlle, Jackson leva son verre en regardant dans les yeux la jeune femme.

– À cette soirée qui ne fait que commencer.

Des arrières pensées ? Légèrement, mais Jackson était plus dans la découverte. Depuis qu'on lui prêtait une relation avec une personne célèbre, il se tenait à l'écart des femmes qui pouvaient le tenter. La jeune Carver lui semblait bien trop prude et réservé pour finir la soirée avec lui même si il ne doutait certainement pas de ses talents de séducteur. Sa réputation n'était plus à faire : Ceelman aimait les femmes et le sexe.
Face à sa révélation, le pilote haussa les sourcils, mi-amusé, mi-séducteur.

– C'est bien d'être curieuse.

Il lui faisait clairement des avances avec ses sous-entendus. Elle voulait séduire, il allait la séduire il ne manquait pas de talent dans ce domaine.
Face à sa curiosité vis-à-vis de son métier, Jackson ne put cacher son émerveillement et sa fierté. Il avait rêvé de faire ce métier depuis gamin et maintenant qu'il y avait accès il vivait un rêve éveillé. Son métier était toute sa vie il se donnait corps et âme qui à tout mettre de côté.

– Oui, c'est de l'adrénaline à l'état pur. En fait c'est des courses sur une piste ovale, avec des voitures modifiés selon les constructeurs automobiles qui ont en moyenne 800 chevaux. En moyenne on peut atteindre 250 kilomètres/heures. C'est très rapide et les erreurs ne pardonnent pas. Ça n'a rien à voir avec la Formule 1 ou le Rallye, c'est clairement différent.

Jackson était capable d'en parler pendant des heures mais il était certain qu'elle finirait par s'endormir même si sa curiosité était attendrissante.

– Vraiment ? Est-ce que tu serais capable de déduire quelque chose sur moi, maintenant ?

Olalala, surtout pas ! Jackson avait un secret tellement lourd et un passé si sombre ... Il fuyait comme la peste les psychologues mais puisqu'il se trouvait en face d'elle, autant se marrer un peu !

Les yeux brillants, comme un enfant, Jackson lui explique comment se déroule son métier. Elle était clairement à côté de la plaque. Elle l'écoute attentivement en sirotant son vin. "Ça doit vraiment être génial en tout cas. Ça à l'air de te plaire !" C'est alors qu'il lui demande de trouver quelque chose sur lui. Perplexe, elle s’esclaffe. "Je suis psychologue, pas médium !" Prise à son jeu, elle le scrute de haut en bas et réfléchit en se mordant la lèvre. "Hmm... Je vais quand même essayer, mais ne m'en veux pas si je me trompe." Elle sourit avant de commencer. "Numéro 1 : Je dirais que tu es un charmeur. Tu es venu m'aborder à une soirée pour les enfants alors que j'étais seule au bar. Tu ne m'as pas parlé de leur situation et tout ça mais tu m'as simplement accosté. Tu ne t’intéresses pas vraiment à ce genre de soirée, comme la plupart des gens présents ce soir." Elle inspire et reprend : "Ce qui me conduit au numéro 2 : Ce qui t’intéresse c'est d'être vu, car ça fait bien dans les magazines. Ça pourrait être un événement pour les baleines que ce serait la même chose. J'ajouterai en numéro 3, que tu ne dois pas être de ce monde. Les vrais "gosses de riches" savent comment faire vraiment illusion dans ce genre d'endroit, ce qui n'est pas ton cas. Ta réponse concernant la cause de ce soir en est, encore une fois, une preuve. C'était bateau et classique. Pour finir, en numéro 4, je pense que tu dois aimer avoir le contrôle de ce qui t'entoure, ce qui tout à coup n'est plus le cas dans notre discussion. Je l'ai remarqué quand tu as commandé ton verre avec un ton assez autoritaire. Ce besoin de contrôle se retrouve dans ton métier d'ailleurs. Ah si, numéro 5 quand même, tu as un goût du risque prépondérant. Mais ça s'était facile. Je dirais que prendre des risques et toucher la mort presque du bout des doigts est pour toi comme une drogue.. Ça n'est peut-être pas la première fois que tu joues avec la ligne d'ailleurs..." Elle s'arrête net et s'oblige à arrêter de penser. Un peu gênée, elle pose son regard dans celui du jeune homme. "Alors ? J'ai bon ou pas du tout ?" Il va probablement se barrer et la planter là si c'est le cas. Mais ça n'est pas grave, elle a trouvé ça plutôt intéressant comme exercice. Elle tente à son tour : "Tu veux essayer sur moi ?"

Il pose son visage sur la paume de sa main en l'observant de côté. Son regard est provocateur et amusé. Il ne doute pas qu'elle va réussir à percer ce qu'il laisse transparaître, mais elle ne peut pas savoir à quel point il n'a pas de coeur et les mains pleines de sang.

– Peut-être que je vais finir par te mordre.

Il plaisante et lui accorde un clin d'oeil avant de l'écouter. Il ne comprend pas le concept d'écouter et de ne rien répondre. Peut-être que les gens ont simplement besoin de se faire écouter, mais Jackson est si peu bavard qu'il doute de l'utilité de ces praticiens.

Attentif, il l'écoute et réfléchit à ses propos.
Charmeur, oui, sa réputation n'est clairement plus à faire : Jackson aime séduire et il aime le sexe. Il ne s'en cache pas.
Être vu, c'était relatif. Il n'aime pas être au centre de l'attention, mais Jackson en fait souvent partie de part son talent à avoir des problèmes mais également du charisme qu'il émane de sa personne.
Oui, il n'était clairement pas de ce monde et elle était à des années-lumières de savoir d'où il sortait et comment il avait fait pour s'en sortir sans mourir.
Autoritaire, certainement, mais il n'est pas là à dominer. Ce n'est pas un "dominateur", il fait sa petite vie tranquille et ne viendra pas emmerder celle des autres.
Pour autant, il sourit face à la gêne d'Abygaëlle. Elle n'a pas tort, elle s'en sort bien et Jackson n'est guère rancunier : c'est un jeu dont il prend un malin plaisir.

– Tu y es presque. Il y a des éléments qui ne sont pas tout à fait vrais, mais, je ne te donnerais pas le loisir d'en connaître la vérité.

Ah non, il ne compte pas parler de son caractère atypique ni de sa vie. Jackson est un homme réservé et très secret.

– Mmh, je ne suis pas certain d'être aussi doué à ce jeu, mais pourquoi pas ?

Il ne ferait sans doute pas preuve autant de franchise que la jeune femme, mais il poursuivit :

– Tu viens d'une bonne famille, ton apparence et tes manières le prouvent. Tu es généreuse, mais tu m'as l'air bien trop gentille, qui à te faire bouffer, peut-être parce que dans cette tenue tu ressembles à un petite ange. Tu es protectrice car cette cause te tient à coeur. Tu es séductrice, tu aimes plaire, mais je ne pense pas que tu sois une femme capable d'aller au bout des choses. Tu dois te mettre des barrières dans la vie, c'est dommage. Je pense que tu es une personne assez simple, avec une vie aisée et facile.