Chapitre I (fiche de 2012)
- Spoiler:
- Née à Rennes d'une mère anglaise et d'un père écossais, Marlene acquiert par sa simple naissance, la nationalité française. Elle grandie alors en Bretagne, passant tout ses étés en Angleterre et en Écosse, tantôt chez avec la famille maternelle, tantôt avec la famille paternelle donc. Les parents de Marlene Rose n'étaient pas des personnes très stables, âgés de 21 et 23 ans à sa naissance, c'était de vrais vagabonds dans l'âme mais ils apprenaient à se limiter pour le bien être de leur fille et de leur carrière; le père pût devenir professeur d'anglais dans les collèges et sa mère tentait de se faire un peu plus connaître en tant qu'actrice en jouant des pièces de théâtres. Leur vie était alors très modeste et aussi très simple. Et pourtant ils étaient loin d'êtres pauvres, du moins directement si mais leurs familles non. Surtout la famille du père, les Hamilton était un clan plutôt riche d’Écosse, mais il semblerait que le père de Marlene était plutôt du genre marginal, ce qui en soit n'était pas dérangeant et ne les avait pas mit dans de mauvais draps pour autant. Les conflits entre pères et fils souvent mis à l'avant dans les fictions pour ce genre de situation n'existait pas chez les Hamilton.
Loin du milieu bourgeois dont elle descendait, la blondinette au visage tacheté menait une vie plutôt gaie et particulièrement banale : quelques disputes avec les copains et les copines, quelques autres avec les parents, des mauvaises notes par-ci par-là, parfois de bonnes notes... Rien d'alarmant en somme. C'était une jeune fille pleine de vie avec un caractère qui nécessitait parfois une certaine patience si l'on voulait la côtoyer. De la patience mais aussi de l'énergie, vive et pimpante Marlene vivait souvent à 200 à l'heure, simple dans ses raisonnements et de nature positive elle n'en restait pas moins une sale chipie qui plus elle grandissait plus elle éprouvait un certain plaisir à taquiner les autres, voire à faire preuve de sarcasmes ou quelques fois de méchanceté gratuite. Malgré sa grande sociabilité et son goût pour les sorties, la blondette était déjà plutôt solitaire. Aussi elle s'importait peu de qui l'aimait ou non, de vexer Pierre, Paul ou Jacques et étrangement elle faisait partie des filles les plus populaires de son collège. Ce qui la poussa à penser que l'empathie et la morale étaient des choses complètement accessoires dans notre grande Comédie Humaine, ce qui la rassura puisqu'elle n'était pas vraiment du genre à réconforter une fille qui pleur ni à s'empêcher de faire quelque chose au nom du "bien pensant". Si jeune... et déjà si clairvoyante.
Avec ses voyages répétés en contrées anglophones (il n'y avait pas seulement l'été d'ailleurs), et l'apprentissage de ses parents, Marlene était bilingue, ce qui ne posa donc aucun problème lorsqu'il fût question d'emménager en Nouvelle Zélande (elle avait à l'époque 13 ans). Ne cherchez pas une quelconque bonne raison pour ce soudain déménagement, c'était encore un coup de tête de ses parents.
Ce fût un grand chamboulement, Bretagne et Nouvelle Zélande n'avaient strictement rien à voir, et même si elle était premièrement un peu triste de quitter les paysages comme St Malo, la Nouvelle Zélande sût lui apporter du renouveau et surtout : l'océan. Aussi il ne fallut que quelques petites mois à la jeune fille pour s'adapter à son nouvel environnement.
Un an plus tard, elle fût tellement bien adaptée qu'elle rencontra un certain Aymeric, au détour d'une ballade solitaire sur la plage. S'en suivit une relation qui dura deux ans.
Cela vous a peut-être parut étonnant lorsque précédemment Marlene vous a raconté son histoire, voir qu'un jeune homme avait accepté de sortir avec une fille si jeune.. surtout un jeune homme patient et correct. C'était le caractère déjà très déterminé de la blondinette qui l'avait séduit, le nombre d'années les séparant ne la rendait pas plus bête, peut-être moins expérimentée elle n'était encore qu'1/3 de ce qu'elle allait devenir.. mais Aymeric était vraiment prêt à voir son bouton de fleur s'ouvrir.
Seulement ce ne fût même pas lui qui pût voir ce changement s'opérer, et il n'était pas non plus la cause directe de ce changement.
La cause directe c'était Léo.
Un soir, lors d'une soirée lambda à laquelle s'était rendu le couple qui se voulait le plus discret possible en dehors de ces réunions entre jeunes, Marlene fit la connaissance d'un autre jeune homme du même âge que son petit ami. A l'époque elle avait 15 ans et avait toujours refusé de terminer l'acte.
Vraisemblablement, il ne fallut pas une année à Léo pour la mettre dans son lit, mais seulement une heure.
L'amour.
Était-ce ce sentiment platonique et parfait qu'avait ressenti la jeune fille pour sa moitié ? Ou bien les premiers émois d'une première relation sexuelle avec un charmant inconnu ?
Quoi qu'il en soit la vie inconsciente que menait la demoiselle prit un certain virage : elle tomba enceinte.
Je ne détaillerais pas la rupture avec son petit ami, cela va de soit, non ?
Mais, contre toute attente les deux folichons avaient décidés de faire en sorte de garder le bébé et de l'éduquer, après tout le père avait déjà 22 ans et la mère pourrait quitter l'école un an plus tard. C'est ainsi que sans la grosse réflexion qu'on les gens censés, Leo et Marlene se décidèrent à élever ce bébé ensemble et à tenter alors une relation digne de ce nom.
Avec tout le laxisme dont ils étaient capables, les parents ne se mirent même pas en colère. Évidement cela faisait un choc, et le père de Marlene s'opposa à maintes reprises à la naissance de cet enfant. Mais devant la détermination de leur fille, les parents ne pouvaient pas dire grand chose...
A la vérité c'était surtout les trois mois qui les empêchait de dire quoi que ce soit, l'avortement était impossible.
Au fur et à mesure donc Leo et Marlene apprirent à se connaître, mais plus le temps passait, plus le ventre de la jeune fille se faisait rond, plus l'accouchement approchait et ... plus un mur se construisait devant eux.
Il était évident qu'ils étaient incapable de gérer cet enfant , ils n'étaient même pas capable de se gérer tout les deux. Aussi, au septième mois de grossesse de Marlene ils commencèrent à chercher des couples qui cherchaient à avoir des enfants.
Par chance ils en trouvèrent un, un qui leur semblait idéal (ou du moins qui avait séduit la mère biologique du futur nouveau né), et un mois plus tard, prématurément, l'enfant (qui s'avérait être une petite fille) naquit.
Si dans l'immédiat cela semblait être une corvée achevée, le temps rendit cet événement plus amer.
Aussi comme d'un commun accord (alors qu'il n'y avait eut aucune négociation) Léo et Marlene rompirent tout contact et l'adolescente tenta de se reconstruire comme possible. Le fait d'avoir donné cet enfant la traumatisa un peu, elle se voyait déjà faire beaucoup de choses pour, alors qu'elle n'en n'avait pas les moyens. Je ne parle pas d'argent, sa famille aurait pût subvenir à ce genre de besoin, mais un enfant ne nécessite pas seulement de l'argent, et si il avait été à la charge des deux jeunes gens autant dire que ça aurait été un crime de l'avoir mit au monde...
Après quelques mois de "reformatage" (tel un ordinateur), celle qu'on appelait parfois Rosie redevint la Rosie d'avant cet épisode peu glorieux, elle avait reprit l'école et se fixait comme objectif d'aller au moins jusqu'au lycée.
Par la même occasion, elle et Leo finirent par se fréquenter de nouveaux. Il y avait quelque chose qui les ramenaient à se fréquenter, et cela dépassait n'importe qu'elle volonté de rupture de contact. Et malgré cet épisode et leur envie première de ne pas vraiment approfondir, il ne leur fallut pas bien longtemps pour créer une grosse complicité. Ils étaient très proches et faisaient tout et n'importe quoi ensemble, ceci comme des amis, rien de physique ou d'amoureux. Juste deux grands amis qui se racontent tout et ce sans aucune censure.
Mais ça, c'était avant leur étreinte sauvage dans la flore néo-zélandaise après un fervent instant de confessions. Étreinte qui chamboula d'ailleurs tout ce qu'ils avaient pût penser de ce qu'était leur relation, c'était pas possible, c'était pas anodin que leur chemins se soient croisés.. leur amitié avait beau être belle et sincère, l'alchimie qu'il y avait entre eux témoignait du caractère encore plus singulier de leur relation. Et leurs aventures se multiplièrent alors, c'était comme des amis d'enfance qui faisaient toutes leurs conneries ensemble (comme aller aux putes et échapper de peu aux flics .. ), comme un frère et une soeur qui se confient même ce qu'ils n'osaient pas s'avouer à eux même, mais aussi comme des amants invariablement attirés l'un par l'autre.
Il est alors difficile de définir ce genre de relation, entre amour et amitié, où tout est permis, tout est accepté.. Une relation faite sur mesure.
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Après le lycée Marlene s'est tournée sans hésiter vers les pompes funèbres. Pourquoi ?
Maintenant que j'ai clôt le chapitre Léo (bien mieux expliqué par ce dernier d'ailleurs), je peux revenir sur un point de la vie de la jeune fille.
Il s'agit de la mort de ses grands parents paternels, d'abord le grand père, trois mois plus tard la grand mère. Marlene et sa petite famille touchèrent un héritage plutôt gros, mais ils ne purent pas assister aux obsèques. Ni de l'un, ni de l'autre. Sur les deux décès ils n'avaient pas eut le temps de rentrer, l'agence funéraire vers laquelle la famille s'était tournée avait fait les choses sans prendre compte de tout les points importants (comme un enfant et une petite fille en Nouvelle Zélande) , pour la grand mère les choses étaient un peu plus compliquées.. les Hamilton restés en Écosse semblaient ne pas avoir tous autant de cœur que le père de Marlene, de cette façon donc ils n'avaient pas prit conscience que la veuve mourrait peu à peu de tristesse.
On la découvrit morte, trois jours après son décès.
Pour tout les traits de caractère pourri que peut avoir Marlene, pour la vie décousue qu'elle a pût mener, pour sa "méchanceté", ses caprices, sa délinquance et sa petite vertu... sa colère, sa grossièreté, sa rancune, ses mensonges... Pour tout ce genre de choses, sa manie de ne considérer personne, de rire de tout et de sembler désinvolte même face à la vie, Marlene avait néanmoins un très grand attachement envers sa famille et la notion même de famille.
Vous pourriez me dire alors que pour "préserver" des familles il y a des milieux bien plus attrayants que le milieu des pompes funèbres, qu'être sage femme par exemple est bien plus porteur d'espoir..
Mais ce serait mal comprendre Marlene. Car pour elle il faut accorder autant d'importance à la mort qu'à la vie, comme une œuvre : l'incipit et l'excipit doivent être parfaits.
Chapitre II
- Spoiler:
- Il est parti avec cette pouffiasse blonde. Cette Phoenix aiguicheuse aux yeux charbonneux, il a fallut qu'il lui tourne le dos, Léo, pour que peut-être elle se rende compte que celui qu'elle avait aimé pour la première fois était celui qu'elle aimait encore des années plus tard. Mais il était temps d'oublier, et d'arrêter de refuser ainsi l'amour à tout ceux qui par malchance pouvaient être touchés par elle, Marlene la frivole.
Il y a eut Jordan, ce compagnon régulier, l'un des rares dont elle se souvenait le prénom, l'un des rares qu'elle prenait plaisir à revoir et à qui elle avait sans hésitation donné son numéro. Il avait commencé à avoir des sentiments pour elle, sentiments que la belle a éconduit le plus rapidement possible. Pendant plusieurs mois ainsi ils ont joués au chat et à la souris, se blessant tour à tour, tout ça pour fuir le grand sentiment nommé "amour".
Mais quand Anna la provoque, par jalousie, le sang de Blondie ne fait qu'un tour, et la baston entre filles se lance, le ton est donné : elles ne se feront pas de cadeaux.. du moins pas tant que miss Hamilton n'avoue ses sentiments entre sanglots et crise d'angoisse. Dès lors la jeune femme a semblé un peu plus humaine auprès de son entourage, elle a apprit à se confier -un peu- et à baisser les armes pour accepter la tendresse que Jordan semblait prêt à lui offrir.. mais surtout prêt à lui faire adopter.
Impossible de savoir si c'était vraiment un mal, mais il était plus qu'évident qu'à ses côtés, Marlene n'était plus la même. Peut-être pas totalement éteinte la jeune fille demeurait plus calme. Moins fougueuse, moins piquante, elle perdait sans doute peu à peu ce qui faisait d'elle l'incroyable et unique demoiselle qu'elle était, vivant comme une adolescente cette relation qui était presque inédite.
Si la situation pouvait sembler idéale et si beaucoup misaient sur une fin digne d'un conte de fée, c'était sans compter sur le retour d'Esmée Prescott, l'ex petite amie de Jordan. Le grand amour de ce dernier, qui après quelques hésitations, largua Marlene sur un post-it, quittant Wellington sans un dernier mot ni pour elle ni pour son meilleur ami.
L'amour, belle connerie.
C'est en compagnie de son ami Jackson que la belle se remet alors de sa rupture. Après lui être venue en aide, par pur hasard, un soir en 2010 après qu'il ai divorcé avec sa femme, c'était à son tour à lui d'épauler Marlene, ce qui, étant donné sa haine pour Jordan Bennet, n'était pas bien compliqué pour lui. Seulement ce qui était censé n'être qu'une période de remise en forme amicale (et qui y ressembla pendant quelques mois) finit par devenir plus que cela. Au fil des jours leur amitié s'intensifiait jusqu'à ce que cette couche d'affection soit-disant platonique ne soit plus suffisante pour camoufler l'attirance latente qui existait entre les deux jeunes gens. Fête foraine, bain royal, chutes d'eau presque mortelles, rallye.. ils enchainèrent les activités, comme deux imbéciles heureux dans leur bulle jusqu'à ce que la réalité les rattrapa au vol.. et pas sans égratignures.
Un enfant, un autre. Un enfant de Jackson, un enfant qu'elle ne donnerait pas cette fois, un enfant qu'elle aimerait quoi qu'il arrive, qu'importe les conditions et son propre âge, qu'importe le sexe, qu'importe le père, un enfant que la jeune femme mit du temps à accepter mais qui l'aima très fort dès qu'elle ouvrit enfin les yeux.
Je m'en fous, je m'en fous, je m'en fous.
C'est ce que je me dis. Quand je réalise que des larmes montent, sans pour autant couler, je mets rapidement ça sur le compte des hormones, ou sur le simple fait que j'aurais aimé que Jackson soit un peu moins mystérieux avec moi.
Je m'en fous, que je pense, pour ne pas me retrouver dans le même état de torpeur qu'Anna. Ce serait, à la vérité, impossible là maintenant, mais je me souviens nettement de notre première rencontre. Je ne redeviendrais cette furie pour personne. Voilà ce que fait l'amour aux gens. Elle a aimé, elle s'est brûlé.
- Je suis désolée.
Dis-je simplement en posant ma main sur elle, comme j'avais voulut le faire plus tôt. Je ne vois pas ce qui pourrait être actuellement plus vrai que ces quelques mots, malheureusement elle ne les a pas entendu, ou n'a pas prit le temps de les entendre, dégoûtée par ma présence, ma personne, Anna me rejette.
Je tends rarement la main aux gens.
Je ne m'excuse pas.
Je ne me ravise pas.
Je tends rarement la main aux gens.
Mais je sens mon corps partir en arrière, j'ouvre grand les yeux, je la fixe horrifiée.. Dites moi que ce n'est pas ça.
J'ai beau tenter d'attraper sa main, à la vérité les choses se passent trop vite, à l'heure actuelle je ne réalise même pas ce qu'il m'arrive vraiment, tout ces réflexes qui s'activent, seul un grand tressaillement de peur me prend tandis que je m'effondre dans les escaliers.
Une impression d'infini horrible.
A l'arrivée, j'embrasse le sol, dans le sang de l'enfant que je commençais à aimer.
Il est perdu. Ils sont perdus. Entre descente aux Enfers ou portes ouvertes sur le Paradis, Marlene et Jackson ne sauront jamais vraiment, ils se retrouvent impuissants face aux évènements, Jackson à deux doigt de devenir père, Marlene interdite de maternité à jamais, que peuvent-ils faire de tout ça, que reste-t-il de ce jeu plus sérieux qu'ils ont voulu le croire ?
Burn out total, Marlene passe à tabac la responsable de son malheur, celle qui d'après elle lui a volé sa vie, celle qui par jalousie, en un mouvement de recul l'avait poussé par erreur, précipitant son enfant vers la mort.
Agression violente, hystérie dangereuse, les flics l'embarquent et ses derniers mots seront les sept magiques adresses à Jackson avant qu'ils ne se voient plus pendant plusieurs semaines. Des semaines durant lesquelles la jeune femme est internée en maison de repos. Des semaines durant lesquelles ont voudrait qu'elle avoue enfin tout ses secrets, qu'elle parle de boulimie, qu'elle parle de l'homme tué par Ethan, qu'elle parle de son viol lorsqu'elle avait 14 ans, de l'accouchement sous X qui a suivit. Qu'elle parle de son deuil, de sa nouvelle vie qui à son goût n'en n'était plus une.
Comment se relever après ça ?
Pas sans Jackson.
Car il est venu, il est revenu et a accepté les sentiments qu'il éprouvait pour la jeune femme, l'aidant par la même occasion à se relever.
C'était sans compter sur ses secrets à lui, ses secrets de tueur à gage qu'il ne lui avouera jamais alors que même Ethan son meilleur ami l'avait fait.
Après quatre mois d'une relation sans grand nuages, il mit fin à leur histoire. Sans explications. Ce que Marlene s'efforça de vivre au mieux.. en surface. Car au fond, elle est depuis éteinte.
Oui Loï ou Angie s'avèrent être des personnes tout à fait idéales pour combler un peu de vide, pour ne penser à rien et rire insouciamment. Oui, Coralyne est l'amie insoupçonnée dont la grossesse finira par ravir Marlene et même par la réconforter d'une certaine manière. Oui le retour en ville de Léo promet un soutient certain.
Mais quelque part, rien de tout ça ne suffit vraiment.
Peut-être que Dieu a entendu ses prières lorsque le soir du 21 septembre l'accident de voiture de la jeune femme l'envoya à l'hôpital, inconsciente pour deux gros mois.
Deux gros mois de répit.
Puis elle se réveille.
Marlene.