✕ Elle est née à bâtons rouges, en septembre. C'est la fille de gens dits "importants": toujours occupés à travailler ou à réprimander. Petite, elle est indisciplinée du fait de l'absentéisme de ses parents,  mais il suffit que son père hausse la voix pour la calmer. Face au manque d'affection qui sévit dans la famille, elle finit par se tourner vers son frère jumeau, le meilleur confident qui soit.
✕ Enfant, c'est une excellente élève. De nature perfectionniste, le travail scolaire ne lui fait pas peur. C'est rapidement la meilleure de sa classe et elle est contente de plaire à son père, lui donnant un air de "lèche-bottes" qui agace son entourage.
✕ Ce n'est qu'à son adolescence que les choses se gâtent. Les Whitlock se fractionnent, et elle-même veut changer d'air après avoir renoncé à intégrer une grande université. Sur un coup de tête, elle descend au Brésil s'inscrire à une école que son paternel ne veut pas financer car "pas assez prestigieuse" et apprend à se démerder comme elle peut. Plutôt organisée, elle trouve un job sérieux ainsi qu'une colloc' pas trop mal. Comme d'habitude, elle excelle dans son domaine d'étude et reste la bonne élève de la promo. Avec l'éloignement, elle contacte de moins en moins les Whitlock.
✕ Cinq ans plus tard, elle obtient son diplôme avec les félicitations du jury. Fière d'elle, elle n'hésite pas à transmettre les nouvelles à ses parents et passe leur rendre visite pour se faire mousser, mais cette visite de courtoisie la fait vite redescendre de son piédestal: ses géniteurs (et tout particulièrement son père) trouvent ce diplôme peu glorieux et simple d'accès (ce qui est faux). Elle décide de rentrer au Brésil, ramenant avec elle sa blondeur, son bronzage... Et surtout son amertume. Sa fierté en a prit un coup, et elle compte bien le leur faire payer en mille.
✕ Rapidement, la griffe française Louis Vuitton l'engage en tant que vendeuse dans une de leur boutique en plein centre de Brasilia. Elle y travaille quelques mois à peine, puis apprend par son responsable qu'un poste est proposé à New York. Elle saute sur l'occasion et pose sa candidature: Brasilia n'est plus fait pour elle. Elle se dit que cette ville est peut-être trop superficielle et se convaint que l'apparence discrète et classe de la grosse pomme ne peut être que bénéfique pour son avenir professionnel.  
✕ Son dossier prometteur jouant en sa faveur, elle est vite acceptée dans le nouveau magasin situé en plein coeur de Manhattan. Le nom du quartier lui donne des ailes, elle emménage sans trop se poser de questions, ne faisant que de brefs adieux à la ville Brasilia. Ayant toujours eu un coté froid et snob, elle ne s'est jamais vraiment fait d'amis là-bas. Excitée à l'idée vivre à NY, dès son arrivée elle se met à visiter compulsivement les lieux les plus emblématiques de la ville avant de s'arrêter pour avoir un train de vie plus "normal".
✕ Un mois passe, puis deux, puis trois. Ce n'est pas ce qu'elle espérait. Le niveau de vie de New York est beaucoup plus élevé qu'à Brasilia, les gens plus froids et austères. Sa vie sociale se détériore, et elle même est honteuse de cet échec. En revanche, elle devient la coqueluche de ses messieurs qu'elle enchaine les uns après les autres.  
✕ Même si sa vie sexuelle est bien remplie, son entourage est vide de personnes "interessante". Au bout d'un an, elle se fait une raison: sa solitude la frustre terriblement. C'est dans un bar et tout à fait par hasard qu'elle rencontre Emma, une nana avec qui elle sympathise au cours d'une sortie en solitaire. Après quelques verres échangés et deux ou trois confidences certainement dues au Martini Blanc qu'on leur a servit à grand flot, Némésis propose de l'engager comme baby-sitter, lui expliquant qu'elle serait dans l'idéal une sorte "d'auxiliaire de vie" qui viendrait la voir pour lui tenir compagnie. L'autre accepte, tout aussi éméchée qu'elle.
✕ Finalement, bien que le montant de la visite ait été convenu à la volée, la baby-sitter respecte son engagement, faisant de leur rencontre quotidienne un un petit rituel. On pourrait croire à de l'amitié, mais Némésis continue de payer les mensualités nécessaires. Elle l'appelle "sa fille de compagnie", et ne manque pas de le lui rappeler quand elles se prennent le bec.
✕ Malgré cette rencontre pour le moins originale, la situation actuelle l'humilie. À l'intérieur elle est blessée, mais aux yeux de tous elle reste la même: sûre d'elle, forte tête et vive. Pour ça, elle a le digne caractère de son père.