Il était temps. Je devais rentrer de l'hôpital. C'est bien la première fois que je suis triste d'en partir... Il faut dire que... J'avais rencontré une fille géniale là bas... Je me sentais bien. Mais je devais retourner à la réalité, à la femme qui m'attendait (ou pas d'ailleurs) et honnêtement... C'est à reculons que je rentre.
Alors que j'arrive dans la maison, j'ouvre la porte et entre. Je ne dis rien je n'annonce pas mon arrivée. A quoi bon. Alison me voit et se stoppe. Son regard m'annonce déjà la couleur.
- Qu'est ce que tu fous là putain??
- Ben je... Je rentre de l'hôpital.
- T'es resté tout c'temps à l'hosto?? J'veux plus de toi ici t'entends c'est chez moi! Et tu m'dégoutes! Alors casse toi!
Je lâche un soupire. J'ai l'habitude qu'elle me fasse ce genre de crise. Sauf que d'habitude, elle finit par me supplier de rester. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui la haine l'habite. Elle est totalement folle!
- Ecoute je...
- C'est quoi que tu comprends pas dans c'que j'ai dit??
Elle me pousse violemment vers la porte d'entrée.
- Attends, Alison!
Ce n'est pas que j'ai peur de me faire plaquer mais... J'ai nul part où aller!
- Casse toi!!!
Elle ouvre la porte et me pousse dehors avec violence. Puis elle attrape mes vêtements dans l'armoire et me les balance au visage part la porte, en pleine rue.
- Arrête ça!!
- Dégage de chez moi connard! J'veux pas d'un putain d'handicapé chez moi!
J'ai mal. Pas parce que c'est elle qui me dit tout ça... Je n'aime pas cette femme, vraiment pas... Mais elle me balance au visage des vérités douloureuses. Elle continue à balancer des trucs par rage, puis elle me pousse encore.
- T'es qu'une vraie merde! T'es même pas capable de te défendre! Même contre moi tu pourrais pas! Aller vas y connard, frappe moi si t'es un homme! Parce que j'en doute!!
- T'es malade je vais pas te frapper!
Elle me colle un poing en plein visage. Femme ou pas femme elle a une sacré poigne et ça fait un mal de chien. Je commence même à saigner du nez. Mais je ne bronche pas. Les coups j'ai l'habitude, et je vais surement pas frapper une femme. Surtout pas pour qu'elle porte plainte ensuite et que je me retrouve à nouveau en prison. Je sais de quoi elle est capable. Je crois que le fait que je ne réagisse pas l'énerve encore plus. Elle commence à ruer mon torse de coups pour se défouler. Je me contente de parer un peu avec mes bras. Avec un peu de chance ça va lui faire du bien, et elle va me supplier de rerentrer quand elle aura fini...
Il devait être à peu près vingt trois heure quand Avery décida de rentrer chez elle après avoir passé la soirée chez une collègue et amie. Elles aimaient bien toutes les deux se détendre hors de leurs travail qui est très très prenant. Surtout pour une jeune femme comme Avery qui n'avait que ça au monde, que son job, et une vie sentimentale bien compliquée en ce moment. Elle rentrait à pied, parce que son amie n'habitait pas loin de chez elle mais aussi parce qu'elle avait bu quelques verres et c'était mieux ainsi.
Mais alors que la jolie brune marchait perdue dans ses pensées, elle entendit tout à coup des cris de femme, surprise, la jolie brune s'avança un peu et elle assista à la scène, c'était deux personnes, un homme une femme, tous deux bien plus âgé qu'elle. Elle hurlait d'une rage, elle le traitait de merde, lui disait qu'elle ne voulait pas d'un handicapé. Inutile de préciser que la jeune femme était complètement choquée, mais surtout, elle n'arrêtait pas de le pousser, de le frapper, elle lui avait même mit un énorme coup de poing. Bon sang cela voulait dire qu'elle frappait une personne handicapée ?! Et en plus toutes les affaires de cet homme était par terre dans la rue. Avery était obligée d'intervenir face à ça car le pauvre ne semblait rien pouvoir faire pour se défendre, il était comme complètement perdue.
Elle se dirigea vers eux très rapidement avant d'attraper la main de cet homme qu'elle ne connaissait pas encore et le se plaça devant lui pour le protéger avant de dire à l'autre folle. - Oh ! Stop maintenant ok ?! En disant ces quelques mots, elle garda la main d'Adam dans la sienne et le regarda de ses grands yeux marrons, il saignait en plus, elle posa sa main libre sur sa joue pleine de tendresse avant de dire d'une très douce voix.. - Est-ce que ça va..? Elle ne comptait pas bouger d'ici, oh non, c'était bien mal la connaître.
Je sens quelqu'un attraper ma main, et je ne comprends pas de suite ce qu'il se passe. Une jeune femme s'est interposée entre nous. Je suis pourtant persuadé de ne pas la connaitre. Alors pourquoi elle fait ça? C'est vraiment adorable. Mais je ne comprends pas pourquoi elle me défend. Je sens sa main sur ma joue et recule légèrement par reflexe. J'ai plus l'habitude qu'on me frappe plutôt qu'on me caresse...
- Euh... Ca va, merci.
Mes paroles étaient sincères. Mon merci venait du fond du coeur. Cette demoiselle a un sacré courage.
- T'as besoin d'une gonzesse pour te protéger maintenant?! T'es vraiment une merde! Et toi connasse mêle toi de ce qui t'regarde!
Elle lève la main sur la jeune femme et je m'interpose rapidement entre elles, attrapant fermement le poignet d'Alison. C'était la première fois que je lui tenais tête. J'ai l'habitude de me laisser faire. Mais pas de laisser quelqu'un d'autre prendre pour moi. Je serre son poignet tout en la regardant.
- N'espère même pas la toucher! Rentre chez toi tu as gagné, je pars! Bon débarras...
Je commence à être sur les nerfs. Je sortais tout juste de l'hôpital, j'étais à peine remis, alors j'avais vraiment pas besoin de ça. Je commence à ramasser mes affaires étalées par terre, et les empile nerveusement sur mon bras.
Cet inconnu l'avait remercié, et elle voyait bien qu'il était vraiment sincère, que ça lui venait du coeur. Et pourtant il semblait tellement perturbée, comme, dans un état second. Le pauvre avait l'air tellement mal que ça allait droit au coeur de la jolie Avery. Seulement la folle furieuse, elle, n'était pas du tout du même avis, elle était vraiment en furie. Elle l'insultait même et elle s'apprêter à la frapper aussi. Pas de soucis, Avery n'était pas impressionnée, elle était bien plus forte que ça. Mais elle n'eut le temps de rien faire qu'Adam s'était interposé et l'avait vraiment défendu, et l'autre avait finit par céder et rentrer chez elle.
La jeune femme était tellement mal pour lui, de le voir ramasser toutes ses affaires par terre, elle s'avança vite.. - Je vais le faire attendez.. Elle l'avait bien amochée et il semblait si faible qu'elle ressentait ce besoin de l'aider et le protéger. Une fois toutes ses affaires ramassées, elle s'approcha a nouveau de lui avant de dire.. - Qu'est ce qu'il s'est passé..? Il avait dit qu'elle avait gagné et qu'il allait partir, elle pensait que c'était un couple qui se séparait, elle était loin d'imaginer la vérité. Elle s'inquiétait surtout pour lui, si il partait, avait-il un endroit où aller ? En plus à ce qu'elle avait comprit, il souffrait d'un handicape et elle n'allait pas le laisser comme ça. Avery pouvait avoir vraiment le coeur sur la main quand elle était touchée par quelqu'un.
La jeune femme dit qu'elle va ramasser mes affaires. Je n'ai pas l'habitude qu'on prenne soin de moi et encore moins qu'on m'aide. Ce genre d'humiliation, j'en ai eu l'habitude en prison. J'ai juste cru qu'en sortant... Ce serait différent. Mais visiblement non. Au moins on vient de me donner ma liberté. Même si liberté veut dire être à la rue pour mon cas. Et j'ai même pas de valise...
- Non non laissez...
Elle m'aide alors et me donne ce qu'il restait.
- Merci c'est vraiment gentil.
Je sens un liquide chaud couler de ma narine. Je n'y avais pas fait attention avant, dans le feu de l'action. Je passe ma main et remarque que je saigne. Je lâche un soupire d'agacement. Je crois que je n'arrive plus à être fort. Je crois que j'ai envie de m'effondrer en compagnie d'une bouteille de vodka...
Mais la jeune femme est toujours là. Et ça me touche malgré tout. Elle me demande ce qu'il s'est passé. J'affiche un sourire rieur et nerveux à la fois.
- Disons que c'est une histoire... Compliquée. A vrai dire je suis plutôt soulagé de m'être séparé d'elle pour de bon.
Je n'ose pas dire que je suis à la rue. Je ne veux pas qu'elle le sache parce que... Parce que je vois qu'elle veut tout faire pour m'aider. Je ne veux pas qu'on me prenne en pitié. Je ne veux devenir le fardeau de personne. J'ai pas un rond, nul part où aller. Mais c'est mon problème. Pas le sien.
La jolie Avery ne savait rien d'Adam, elle ne savait absolument rien de tout ce qu'il avait vécu. Tout ce qu'elle voyait c'était qu'il saignait et qu'il semblait être complètement à bout. Elle avait été tellement choquée de voir cette scène que c'était évident qu'elle avait envie de prendre soins de lui maintenant, il semblait en avoir besoin quoi qu'il pouvait dire,et surtout elle le méritait. - Ne me remerciez pas , c'est normal..
Elle écoutait ses paroles, une relation compliquée , elle aurait pu le deviner vu la violence des actes et des paroles de cette folle. La question maintenant était surtout comme est-ce qu'il allait , et où allait-il passer la nuit. La jeune femme voulait prendre les choses en mains, elle posa délicatement sa main sur le bras d'Adam avant de dire... - Ecoutez, vous pouvez passer la nuit chez moi, il y a de la place et se serait avec plaisir.. Il avait sûrement besoin de se confier, de se reposer et surtout de se sentir en sécurité quelque part.
Après tout ce que cette jeune femme a déjà fait pour moi, elle me propose maintenant de m'héberger. Je ne comprends pas. Je n'ai pas l'habitude des gens si généreux, si attentionnés envers moi. D'abord il y avait Nirvana... Ma Nirvana. Elle me manque tellement... Et maintenant cette jeune femme. C'était totalement différent, mais elle était aussi généreuse. Et ça me touche.
J'hésite un instant. Je n'ai pas l'habitude de demander de l'aide, ou bien d'accepter l'aide de quiconque. Mais... Je dois avouer que dormir dehors me fait un peu peur et... Et elle est si adorable, cette demoiselle. Je pense que je peux lui faire confiance. Tout le monde n'est pas comme Alison... J'affiche alors un sourire.
- C'est vraiment très généreux de votre part... Ca me gêne un peu de m'imposer, mais je dois avouer qu'un toit ne serait pas de refus...
Il faut que je réapprenne à faire confiance aux autres. C'est une notion que j'ai totalement perdu depuis la prison... J'avais plutôt peur des autres. Avec Alison, c'était pareil. Mais elle... cette jeune femme avait l'air différent. J'espère.
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