« Cher toi, que je n'connais pas,

J'ai jamais été trop à l'aise avec les gens tu sais, j'ai eu des potes, bien sûr, mais tu vois, en deux mois de réclusion ici, à NYC, j'ai entendu parlé ni de mes amis, ni de mes parents, alors comme ça au moins, ça pose les choses. Je crois que définitivement je ne suis pas le genre de fille qu'on garde, mais plutôt celle avec qui on rigole et puis qu'on finit par fuir, pour une raison qui m'échappe. Cher toi, que je n'connais pas, ne te méprends pas, je ne suis certes pas commode, mais je ne suis pas non plus un ovni. Si tu me croises un jour, je ne peux pas te promettre que je serais agréable, même si dans la mesure du possible, j'essaie au moins d'être cordiale, en revanche je peux te promettre que je serai vraie, franche et droite, toujours.

Cher toi, que je n'connais pas, ne me juge pas trop vite, s'il te plait, NYC est immense mais je sais d'avance que le monde y est petits, les liens étroits et fragiles et les faux-semblants nombreux.

Cher toi que je n'connais pas, si tu veux bien de moi, je suis toute à toi, je ne sais pas bien dans quelle mesure ni comment ni pourquoi, mais je sais qu'être seule ici est une mauvaise idée alors plutôt que de garder les yeux rivés sur ton journal quand je viendrai servir ton café, plutôt que de m'ignorer quand je te demande l'heure au milieu des rues bondées, tu as le droit de t'arrêter, de me regarder, et pourquoi pas, de me parler.

Cher toi que je n'connais pas, je sais que la vie file à mille à l'heure, mais moi, j'ai le temps, alors à tout moment, arrête-toi et parlons-en.

Amicalement, Maya. »