Born To Die ✨
Ce soir, Abygaëlle avait une permanence au centre. Elle était bénévole depuis pas mal de temps dans cet endroit, et recevait toute sorte de personnes, généralement dans des situations compliquées. A l'aide des autres membres de l'équipe, ils essayaient de conjuguer leurs forces pour les aider à s'en sortir ou du moins, rendre leur calvaire plus vivable.
C'était vraiment un autre quartier, une autre vie, un autre boulot. La grand blonde ne se vêtait pas de la même manière ici qu'à Manhattan. Pas de longue robe aujourd'hui ni de tailleur, elle portait un jean basique avec des boots plates et un petit pull rayé. C'était important pour elle de ne pas mettre une barrière supplémentaire face aux personnes qui poussaient la porte du centre. Elle était comme n'importe qui, professionnelle et à l'écoute des autres.
La grande blonde classait ses dossiers et faisait le point sur ses diverses notes quand son téléphone sonna. Elle se leva et décrocha en s'avançant vers la fenêtre, la nuit était belle ce soir. C'était la secrétaire du centre, Aby tourna son regard vers la porte et aperçu une jeune femme :
"Elle vient d'arriver, merci." Elle s'avança vers elle avec un grand sourire.
"Bonjour je suis Abygaëlle. Entre, je t'en pris." Pas de vouvoiement, elle a vu bien trop de personne repartir et ne pas se sentir à l'aise. Ici, les codes de l'école sont bouleversés, on travaille plus au feeling et avec l'expérience acquise qu'avec des bouquins. La grande blonde ne mis pas longtemps à reconnaître la jeune femme. De longues jambes fines et une jupe bien trop courte pour ce petit bout de femme... Elle l'avait croisé quelques jours avant alors qu'elle devait faire "la tournée" à la place de sa collègue malade.
Passer dans les quartiers chauds pour distribuer des préservatifs, des conseils et une carte pour prendre contact avec le centre. Aby était fière d'elle mais ça avait été difficile. Se faire accoster comme ces autres filles l'avait rendue mal à l'aise, et elle avait eu peur de ce qui pouvait lui arriver, pas une nouvelle fois. Puis elle avait finit par chasser ses idées pour se positionner comme une professionnelle. Ces filles étaient dans une misère profonde, bon nombre devaient a peine être majeur...
Abygaëlle se reconcentra sur la jeune femme. Elle devait avoir terriblement froid... Aby lui fit signe de s'assoir sur le fauteuil qui trônait à côté du radiateur. Avec sa voix douce et sa gentillesse innée, elle lui lança :
"Je vais me prendre un café et des gâteaux, tu veux manger ou boire quelque chose ?"