Quartoze heures douze du matin. Les doigts qui tâtonnent entre les faibles filets de lumières pour arrêter ce stupide, stupide téléphone. Un soupir. Les mèches ébouriffées de Pisistrate qui pointent par delà la couette froissée. Les premières notes de Piña Colada résonnent trop fort, beaucoup trop fort, ça fait des boum dans la boite cranienne, les ongles qui ricochent sur l'écran à pixel, bordel bordel bordel. Quelle idée sortie des fondements d'un troll que de se joindre à un marathon de la saga star wars pour mieux profiter de la sortie du petit dernier. Les volets fermés n'empêchent pas le jour de se frayer un chemin dans la petite chambre, et des grommellements se mêlent à la mélodie. Pas un coup de fil en une semaine, mais au lendemain de la pire nuit blanche qu'il ait fait depuis ses dix-huits ans, il est soudainement aussi demandé que le premier ministre américain. Que la loi de Murphy aille se faire voir en Ouzbékistan. Le jeune graphiste émerge en baillant, le combiné collé à sa joue. Il n'a pas lu le nom affiché à l'écran, pas pris le temps d'appréhender que pour la population lambda, la journée est déjà bien avancée, et sa voix trahit l'occupation à laquelle il s'adonnait avec délectation. Hmmmm ? Lowe ? Kessessé ? Il a la gueule en vrac, Pisistrate. Il n'a pourtant bu que quelques bière, trop déjà pour son organisme peu habitué. Alors, il lui faut quelques secondes de trop pour percuter ce que la voix qui grésille peut bien être en train de lui expliquer. Il cherche maladroitement dans l'appartement à se faire un café, essayant de rassembler les mots entendus, et la voix féminine qu'il essaye encore de replacer. Loreleil. Pourquoi ça lui dit quelque chose ? Stupide cerveau, stupide alcool. Tout va mieux après sa première gorgée de café. Enfin, ça n'empire pas. Il manque de se gifler pour sa stupidité. Loreleil, la fille du comic shop ! Il manque de se gifler une seconde fois en réalisant que l'appel est professionnel. Merde Pisistrate, c'est pas le moment de faire l'idiot. Il essaye de reprendre un ton professionnel. Un problème de code ? Ecoute, je ne suis pas au boulot, je ne peux pas prendre la main à distance, j'arrive d'accord ? D'ici... Il cherche autour de lui un pull et un jean à enfiler en quatrième vitesse. Tant pis pour la douche, il sentira bon la sueur de toute une journée, le renfermé et l'imbécile, mais c'est mieux que de dire à un client qu'il a la gueule de bois pour trois maheureuses bières et son amour pour Han Solo. À la va-vite, il attrape son pull Iron Man, et son orteil s'élance d'amour pour le recoin de son canapé. Un juron lui échappe alors qu'il termine sa phrase. Et merde ! Euh, dans vingt minutes, ça ira ? Peut-être qu'elle a rit ou qu'elle l'a insulté, il n'a pas bien compris, mais il est déjà en train de refermer la porte de son appartement, son sac sur le dos et la braguette de son jean grande ouverte. Tiens, il n'avait jamais remarqué que le couloir de son appartement zigzaguait autant. Evidemment, le soleil a décidé de lui en mettre plein la vue, et c'est un calvaire jusqu'au métro, où il s'affale avec reconnaissance. Les odeurs d'urine et d'égouts habituels couvrent au moins à quel point le jeune homme malingre recroquevillé dans son siège n'a pas vu la couleur d'un gel douche depuis une période de temps jugé indécente par les lois de l'hygiène. Chaque station rythmée par un baillement. Qu'est-ce qu'il fait là, il va arriver avec un pull trop large qui ne cache pas une seule seconde qu'il n'a pas mis de t-shirt, des chaussures dépareillées, et que sous son bonnet, ses mèches blondes ont repris leur droit sur son peigne. Les responsables vont appeler sa boite, il va se prendre un blâme, on va découvrir qu'il n'a pas de diplome, le renvoyer, et il devra rentrer à Vienne pour ne pas vivre à la rue et ...
Et c'est un Pisistrate paniqué, livide et tirant sur les manches de son pull qui se présente devant la petite boutique, trébuchant sur la petite marche de la porte d'entrée. Pitié faites qu'il reconnaisse Loreleil rapidement avec ce stupide cerveau embrumé. Et qu'il ne se ridiculise pas encore.
(c)Lili - ne pas reproduire
Invité
Sujet: Re: STRGGL 4 CTRL ft. Lore Jeu 21 Jan - 18:51
STRGGL 4 CTRL
Pisistrate Lowe - Loreleil Morrison
La journée commençait bien, je m’étais pris un café à emporter, un cappuccino, oui, j’aime bien ce style de café, puis j’avais pris aussi un donut, un avec de la crème à l’intérieur, celui qu’un régime déconseillerait en disant en grosse lettre « NE PAS MANGER !!! NON INTERDIT !!! » Mais bon, ce n’est pas comme si je devais en faire un alors bon, je pouvais bien en prendre encore un pour la route.
Puis, j’étais partie en route vers mon joli et tout beau magasin, dans cet endroit que j’aimais temps, remplis de tentation. Mais il fallait reconnaître une chose, c’est que quand il n’y avait personne, on pouvait lire les nouveaux comics. Puis, je pouvais dessiner aussi tranquillement sans que personne ne vienne me déranger. Puis je ne l’ai pas dit, mais dans l’arrière-boutique, j’ai quand même installé une console pour éviter de tourner en rond les grands jours de creux. Mais bon aujourd’hui, j’avais de quoi faire, je devais mettre à jour mon site. Normalement, ça ne devrait pas être trop compliqué, Pisistrate m’avait montré comment faire. D’ailleurs quand il m’avait montrée, cela semblait très simple, voir même enfantin suffisait juste de mettre ce que je voulais et puis d’enregistrer et c’était tout.
Oui, enfin, disons que dans la logique des choses cela devait être très simple et en fait… Non, c’était plus compliqué que prévu, car me voilà devant mon ordi, prêt à mettre les comics qui venaient d’arriver en ligne et c’est là que toutes ses lignes de code sont apparues me noyant dans les abysses. Mais bon, j’ai pris mon courage à deux mains, me disant « Pas grave Lore, tu peux le faire, tu sais le faire, ce n’est pas compliqué… Après tout, tu as fait Cornell ! » Et ben….. Non en fait, je ne pouvais pas le faire, j’ai même tué mon site d’un coup de bouton de clavier. D’un seul coup, le site disparut, et à la place il y a une belle page d’erreur à laquelle je ne comprenais strictement rien.
Alors, c’est là que la panique vous envahit et que vous prenez votre écran entre vos mains disant « NOOOOooooonnn ! » Implorant la page « Reviens, reviens, je t’en pris ne me fait pas ça. » Et vous êtes prête à secouer l’écran en rajoutant un peu plus dans le côté pathétique. Mais juste avant d’en arriver là, vous vous souvenez d’une chose, une chose importante, ce n’est pas vous qui avez codé ce site. Non, vous avez fait appel à quelqu’un pour ça. Alors une idée lumineuse vous traverse l’esprit, vous vous dites « Pas grave, je vais appeler le développeur et c’est bon, il arrangera ça… Et m’interdira de toucher au site après ça. »
Donc vous prenez, votre téléphone, vous sonner au numéro qu’on vous a laissé… Enfin après une fouille complète du tiroir donc le contenu maintenant accapare le comptoir. Vous attendez qu’il décroche, puis vous dites d’un ton énergique « Salut ! C’est Loreleil » Vous comprenez qu’il essaye d’intégrer l’information, et donc soit qu’il était concentré sur son boulot, ou encore qu’il vient juste de se réveiller. Mais vous n’y faites pas attention, alors vous continuez en mode sur excitée « De Full Geek Shop ! J’ai un souci, mon site… Ben, je mettais les nouveautés et là… Plus rien, » vous sentez qu’il a repris un peu ses esprits et qu’il est un peu plus vif, puis soudain, vous entendez un merde, 20 minutes et vous répondez simplement un « Oui, oui. Ça me va. »
Donc vous n’avez plus qu’à attendre calmement dans votre magasin qu’on vienne, vous sauvez d’Armageddon. Et le sauveur rentra, trébuchant sur la marche, et n’accueillis pas un « Pisistrate !!! » On pouvait sentir que j’étais contente qu’il soit venu. « Mon sauveur !!, t’es là… Au fait, j’adore ton sweat » Ah ben oui son sweat avait Iron man dessus, alors oui, j’aimais bien son pull. J’arrivais près de lui, le sera rapidement dans mes bras comme signe de reconnaissance pour l’aide qu’il allait m’apporter. Puis l’emmena vers l’ordinateur pour lui tout en lui disant « Voilà, j’ai voulu mettre à jour et puis pouf, j’ai eu cette page d’erreur. » Je me retournais vers lui en ajoutant « Si tu me répares tout ça, je t’offre un comics ! »
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Quartoze heures douze du matin. Les doigts qui tâtonnent entre les faibles filets de lumières pour arrêter ce stupide, stupide téléphone. Un soupir. Les mèches ébouriffées de Pisistrate qui pointent par delà la couette froissée. Les premières notes de Piña Colada résonnent trop fort, beaucoup trop fort, ça fait des boum dans la boite cranienne, les ongles qui ricochent sur l'écran à pixel, bordel bordel bordel. Quelle idée sortie des fondements d'un troll que de se joindre à un marathon de la saga star wars pour mieux profiter de la sortie du petit dernier. Les volets fermés n'empêchent pas le jour de se frayer un chemin dans la petite chambre, et des grommellements se mêlent à la mélodie. Pas un coup de fil en une semaine, mais au lendemain de la pire nuit blanche qu'il ait fait depuis ses dix-huits ans, il est soudainement aussi demandé que le premier ministre américain. Que la loi de Murphy aille se faire voir en Ouzbékistan. Le jeune graphiste émerge en baillant, le combiné collé à sa joue. Il n'a pas lu le nom affiché à l'écran, pas pris le temps d'appréhender que pour la population lambda, la journée est déjà bien avancée, et sa voix trahit l'occupation à laquelle il s'adonnait avec délectation. Hmmmm ? Lowe ? Kessessé ? Il a la gueule en vrac, Pisistrate. Il n'a pourtant bu que quelques bière, trop déjà pour son organisme peu habitué. Alors, il lui faut quelques secondes de trop pour percuter ce que la voix qui grésille peut bien être en train de lui expliquer. Il cherche maladroitement dans l'appartement à se faire un café, essayant de rassembler les mots entendus, et la voix féminine qu'il essaye encore de replacer. Loreleil. Pourquoi ça lui dit quelque chose ? Stupide cerveau, stupide alcool. Tout va mieux après sa première gorgée de café. Enfin, ça n'empire pas. Il manque de se gifler pour sa stupidité. Loreleil, la fille du comic shop ! Il manque de se gifler une seconde fois en réalisant que l'appel est professionnel. Merde Pisistrate, c'est pas le moment de faire l'idiot. Il essaye de reprendre un ton professionnel. Un problème de code ? Ecoute, je ne suis pas au boulot, je ne peux pas prendre la main à distance, j'arrive d'accord ? D'ici... Il cherche autour de lui un pull et un jean à enfiler en quatrième vitesse. Tant pis pour la douche, il sentira bon la sueur de toute une journée, le renfermé et l'imbécile, mais c'est mieux que de dire à un client qu'il a la gueule de bois pour trois maheureuses bières et son amour pour Han Solo. À la va-vite, il attrape son pull Iron Man, et son orteil s'élance d'amour pour le recoin de son canapé. Un juron lui échappe alors qu'il termine sa phrase. Et merde ! Euh, dans vingt minutes, ça ira ?
Peut-être qu'elle a rit ou qu'elle l'a insulté, il n'a pas bien compris, mais il est déjà en train de refermer la porte de son appartement, son sac sur le dos et la braguette de son jean grande ouverte. Tiens, il n'avait jamais remarqué que le couloir de son appartement zigzaguait autant. Evidemment, le soleil a décidé de lui en mettre plein la vue, et c'est un calvaire jusqu'au métro, où il s'affale avec reconnaissance. Les odeurs d'urine et d'égouts habituels couvrent au moins à quel point le jeune homme malingre recroquevillé dans son siège n'a pas vu la couleur d'un gel douche depuis une période de temps jugé indécente par les lois de l'hygiène. Chaque station rythmée par un baillement. Qu'est-ce qu'il fait là, il va arriver avec un pull trop large qui ne cache pas une seule seconde qu'il n'a pas mis de t-shirt, des chaussures dépareillées, et que sous son bonnet, ses mèches blondes ont repris leur droit sur son peigne. Les responsables vont appeler sa boite, il va se prendre un blâme, on va découvrir qu'il n'a pas de diplome, le renvoyer, et il devra rentrer à Vienne pour ne pas vivre à la rue et ... 
